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Le docteur Philippe Klein a vécu la crise du Covid-19 à Wuhan de l'intérieur, en tant que médecin dans une clinique internationale. Alors qu'il s'apprête à rentrer en France, il explique comment, quelques jours après le début du confinement, il a conseillé à Emmanuel Macron de prendre des mesures plus strictes.
Certains commencent à parler de déconfinement, vous dites que c'est beaucoup trop tôt…
"On ne peut pas parler de déconfinement tant que l'on n'a pas réussi le confinement. Si j'analyse a posteriori la situation chinoise, les Chinois ont fait un confinement extrêmement efficace sur une période courte, et un déconfinement progressif et contrôlé. C'est ça la bonne méthode : il faut faire un confinement avec une méthodologie, un confinement strict d'environ 15 à 20 jours où on va empêcher le brassage de la population, associé à l'identification de tous les positifs et les contacts. Et ensuite, un déconfinement progressif.
À partir du moment où on maîtrise la situation, on peut permettre un retour progressif à un fonctionnement normal de l'économie, puis ensuite un retour dans l'espace public des individus qui sont sans danger pour les autres. Et enfin, une réouverture des écoles : les écoles, c'est toujours ce qu'on rouvre en dernier, parce que c'est ce qu'on doit fermer en premier".
Qu'avez-vous conseillé au président Macron ?
"Dans cette méthodologie, où on a, au départ pendant 15 jours, un arrêt du brassage de population, il faut forcément qu'il y ait un arrêt des transports en commun. Le transport en commun, c'est un énorme vecteur de contamination. On doit arrêter les transports en commun.
Le fond, c'est que pendant quinze jours, on doit tout arrêter. Mais le but, c'est de tout arrêter le moins longtemps possible pour pouvoir reprendre une activité économique le plus rapidement possible.
Et non pas d'avoir une technique molle prolongée dans le temps avec des résultats bâtards, et un déconfinement incontrôlable, avec des rebonds, qui font que les conséquences économiques se prolongent dans le temps".
" J'estime qu'en France, on perd notre temps. Plus le temps passe, moins on applique une méthode associée à notre confinement, plus il y aura de morts physiques et de morts sociales"."
« Traiter les soignants en héros en les applaudissant tous les soirs, ça pose un problème. Parce que le héros ne se plaint pas, parce qu'il fera son boulot quitte à se sacrifier, parce qu'une fois qu'il a fini son boulot il retourne à l'anonymat, parce qu'on attend du héros qu'il fasse un boulot admirable avec ce qu'il a sous la main, parce qu'une fois qu'il a fini son boulot on ne lui donnera pas plus de moyens, parce qu'une fois qu'il aura fini son boulot on considère que le problème est résolu.
C'est exactement ce que les soignants ne veulent pas. Ils veulent plus de moyens matériels et humains, AU QUOTIDIEN. »
Il l’a scrutée jusque dans ses recoins les plus sombres ne laissant rien au hasard, brassant héros et victimes, confinés et surveillants. On la mettrait bien sous sédatifs ou en coma artificiel mais les médocs et les lits manquent. Reste l’hypnose. Endormir la France pendant un mois. C’est un nouveau rôle pour celui qui affectionne les distributions théâtrales. Un rôle d’hypnotiseur pour une France inquiète, dépressive, voire traumatisée.
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Le théoricien de la guerre Karl von Clausewitz a forgé l’expression « brouillard de guerre » pour désigner le climat d’incertitudes qui prévaut pendant les guerres. Le discours d'Emmanuel Macron n’a pas dissipé le brouillard de pandémie, il l’a épaissi. Sur les taux d’infection, de létalité, sur les courbes de progression des décès, le rôle exact des masques, des tests, les modes de déconfinement, les formes de la rentrée des classes et de la reprise du travail, « rien de rassurant dans ce qu’il a dit d’exact. Rien d’exact dans ce qu’il a dit de rassurant
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Depuis son élection, Macron a changé de personnage si souvent qu’on a du mal à s’y retrouver. L’exercice du pouvoir ne va pas sans incarnation, selon Emmanuel Macron, mais avec lui l’incarnation est devenue une pure distribution. Les commentateurs en ont le tournis contraints de réécrire chaque soir la critique théâtrale d’un pouvoir costumé, virevoltant. À chaque intervention, le décor, les costumes, le scénario, le langage, changent. La fonction présidentielle n’est plus seulement un enjeu de pouvoir, soumis sous la Ve République aux lois de l’alternance, elle a acquis avec Emmanuel Macron une fonction vicariante, capable de suppléer à l'insuffisance fonctionnelle de tous les organes du pouvoir, des gesticulations, des simulacres des ersatz présidentiels.
On l’a cru gaullien le soir de son élection de 2017 mais c’était un mème. On l’a vu au Congrès de Versailles, écrasé comme Sarkozy ou Hollande, par le faste monarchique des lieux, on l’a vu gesticulant en acrobate au stade de Krestovski à Saint-Pétersbourg pour la victoire des Bleus en 2018, on l’a vu avec Didier Raoult la semaine dernière scrutant un écran invisible comme le cliché célèbre d’Obama suivant la prise de Ben Laden avec son équipe. On l’a vu dans les rues de Jérusalem, imitant Chirac jusqu’à l’accent.
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L’écrivain Jérome Charyn a inventé un mot pour désigner le « besoin pathologique de se mettre constamment en scène ». C’est le mot « mytholepsie », une sorte de dérèglement de la représentation de soi qui consiste à inventer sans cesse de nouvelles mises en scène, à changer d’angles et de discours, si bien qu’il devient impossible de distinguer le vrai du faux, le personnage et son modèle.
Macron c’est le « président mytholepse », un atelier théâtre à lui tout seul. Il joue tous les rôles à la fois comme au temps du lycée.
Début de campagne officielle des présidentielles 2022, ce 13 avril 2020.
Les balivernes et promesses qui seront jamais tenus ont été débités à grands flots.
Sinon les élections municipales, on en reparle ? c'est possible qu'elles se passent, disons pas bien plus tard que septembre ? Et pas en 2021...
Le gouvernement préconise désormais le port de masques, même « alternatifs ». Découvrez ceux que propose l’Association française de normalisation.
(via https://shaarli.home.monsiteinternet.org/?d3y6aw)
Voir aussi : https://shaarli.mydjey.eu/?IrCaWA
Très bon article sur les risques d'une application type "StopCovid" pour pallier les manquements des politiques de santé.
A lire. (via https://orangina-rouge.org/shaarli/?p08YLg)
Autres ressources sur le sujet :
https://www.laquadrature.net/2020/04/14/nos-arguments-pour-rejeter-stopcovid/
https://framablog.org/2020/04/12/une-appli-de-tracage-du-covid-9-qui-echappe-a-big-brother/
https://pandemicbigbrother.online/en/
https://reflets.info/articles/l-effet-placebo-du-tracage-informatique
https://www.franceculture.fr/numerique/covid19-le-tracage-numerique-en-question
C'est super, mais pourquoi bon sang avoir attendu tout ce temps !!?
Ça fait des semaines qu'une telle initiative devrait être en place
Pour supprimer les applications Google quand on a pas la possibilité d'installer de ROM alternative sur son tél.
Des commentaires intéressants en fin d'article, notamment une personne qui maintient un script pour virer les bloat constructeurs des marques de téléphones :
https://gitlab.com/W1nst0n/universal-android-debloater
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a pris aujourd'hui le contre-pied du président français Emmanuel Macron, lors d'une rare allocution télévisée, assurant que la pandémie de Covid-19 "n'est pas une guerre" mais constitue un "test de notre humanité"
" Non, cette pandémie n'est pas une guerre. Les nations ne s'opposent pas à d'autres nations, les soldats à d'autres soldats. C'est un test de notre humanité "
Extraits/sélections :
24 janvier. Trois premiers cas sont recensés en France. Ce sont les premiers en Europe. Il s’agit d’un Français d’origine chinoise et de deux touristes chinois ayant séjourné à Wuhan, foyer d’origine du virus. La France n’avait jusqu’alors pas mis en place de mesures particulières aux frontières pour les passagers venant de Chine. C’est le 23 janvier que les liaisons aériennes Paris-Wuhan sont suspendues.
La ministre de la santé Agnès Buzyn : « Le risque d’importation depuis Wuhan était modéré. Il est maintenant pratiquement nul, puisque la ville, vous le savez, est isolée. Les risques de propagation dans la population [française] sont très faibles. »
25 janvier. Xi Jinping déclare que la situation est « grave » et que l’épidémie s’accélère. La région entière de Hubei, soit près de 60 millions d’habitants, est placée en quarantaine. 1 350 cas, dont 1 320 en Chine, sont alors signalés dans le monde.
26 janvier. La ministre de la santé Agnès Buzyn rassure sur le stock de masques : « Nous avons des dizaines de millions de masques en stock en cas d’épidémie, ce sont des choses qui sont d’ores et déjà programmées. Si un jour nous devions proposer à telle ou telle population ou personne à risque de porter des masques, les autorités sanitaires distribueraient ces masques aux personnes qui en auront besoin. »
29 janvier. « Je ne comprends pas : pourquoi n’ont-ils pas encore déclenché le plan pandémie ? On perd un temps précieux ! » « Les risques de contagion sont très élevés et ce virus semble très problématique, on devrait donc appliquer tout de suite en France les premiers échelons du plan. » C’est ce que confie Louis Gautier, ancien secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDN), à L’Obs.
30 janvier, la Direction générale de la santé (DGS) demande à l’agence Santé publique France d’acquérir « dès que possible » 1,1 million de masques FFP2. Le 7 février, nouvelle demande de la DGS à SPF. Il s’agit cette fois d’acquérir 28,4 millions de FFP2, à travers « une procédure accélérée d’achat ». Au 12 février, sur ces 28,4 millions de masques, SPF n’en a reçu que 500 000 et en a commandé 250 000 autres, pas encore livrés. Deux semaines plus tard, le besoin de masques pour les seuls personnels soignants sera de 40 millions par semaine…
31 janvier. Marie Fontanel quitte son poste à l’Élysée de conseillère solidarités et santé d’Emmanuel Macron pour s’installer à Strasbourg, où son époux est le candidat LREM à l’élection municipale. Elle ne sera remplacée que le 1er mars.
Le comité d’urgence de l’OMS demande aux États de mettre en place des « mesures fortes pour détecter la maladie à un stade précoce, isoler et traiter les cas, retracer les contacts et promouvoir des mesures de distanciation sociale proportionnelles au risque. » La France est alors en mesure de procéder à seulement quelques centaines de tests par jour.
1er février. 25 pays de l’espace Schengen, soit tous sauf la France, suspendent les visas avec la Chine.
3 février. Dans le document « Préparation stratégique et plan de réponse », l’OMS écrit : « Tous les pays sont exposés au risque et doivent se préparer. » L’OMS rappelle la nécessité de gérer l’approvisionnement et les chaînes logistiques, entre autres de matériels médicaux. Le plan est ici: (pdf, 3.5 MB).
8 février. Cinq nouveaux cas d’infection sont détectés dans un chalet des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie). « Le cas initial nous a été signalé hier soir. Il s’agit d’un ressortissant britannique de retour de Singapour où il avait séjourné du 20 au 23 janvier », explique Agnès Buzyn. « L’ensemble des cas positifs et les contacts de ce ressortissant britannique, tous de nationalité britannique, ont été hospitalisés cette nuit dans trois hôpitaux à Lyon, Saint-Étienne et Grenoble », a précisé la ministre. Les autorités retracent les contacts étroits de ces personnes.
14 février. Hospitalisé en France depuis fin janvier, un touriste chinois de 80 ans meurt à l’hôpital Bichat. Ce décès est le « premier hors d’Asie, le premier en Europe », souligne la ministre Agnès Buzyn. Seuls trois morts avaient jusqu’ici été recensés hors de Chine continentale : aux Philippines, à Hong Kong et au Japon.
16 février. Agnès Buzyn démissionne du ministère de la santé pour prendre la tête de liste de la campagne municipale LREM à Paris. « Je veux être maire de Paris », dit-elle. Elle est remplacée par Olivier Véran.
17 février. Début du rassemblement évangélique de l’Église Porte ouverte chrétienne à Mulhouse, qui a réuni de 2 000 à 2 500 personnes jusqu’au 21 février. Un millier de personnes au moins sont contaminées. Cette manifestation joue un rôle majeur dans la propagation du virus en France après le retour des fidèles à leur domicile et provoque la catastrophe dans le département du Haut-Rhin, puis dans le Grand Est.
18 février. Olivier Véran sur France Inter : « La France est prête car nous avons un système de santé extrêmement solide. »
21 février. Premières mesures de confinements en Italie.
22 février. Le directeur général de l’OMS avertit que « la fenêtre d’opportunité pour contenir l’épidémie se rétrécit ». En clair, il est plus qu’urgent d’agir.
25 février. Premier décès d’un non-touriste étranger en France. C’est un enseignant de Crépy-en-Valois et conseiller municipal de Vaumoise, dans l’Oise.
26 février. Jérôme Salomon, directeur général de la santé, est auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat.
Sur les tests, il répond : « Les tests ont été disponibles très rapidement grâce à l’Institut Pasteur. Plus de 1 000 tests ont été réalisés […]. Il faut freiner la diffusion en isolant les malades. »
Sur les masques : « Nous avons débloqué les stocks stratégiques et passé en urgence une commande de masques protecteurs à destination des professionnels de santé. Santé publique France détient des stocks stratégiques importants de masques chirurgicaux. Nous n’avons pas d’inquiétude sur ce plan. Il n’y a donc pas de pénurie à redouter, ce n’est pas un sujet. »
Le match Lyon-Turin est maintenu avec 3 000 supporters venus d’Italie, où les cas d’infections se comptent par centaines. Selon le gouvernement, la situation sanitaire ne nécessitait pas un report du match.
27 février. À nouveau interrogé sur les pénuries de masques, de tests et de gel, Olivier Véran fait une réponse générale : « Nous sommes depuis semaines dans l’anticipation. Nous avons et nous garderons un temps d’avance. »
28 février. Nouveau rapport de l’OMS qui renouvelle l’alarme internationale. L’organisation appelle les États à agir vite et insiste : il faut « adopter une approche englobant l’ensemble du gouvernement et l’ensemble de la société. Ce n’est pas un travail pour le seul ministère de la santé ».
29 février. Réunion d’un conseil des ministres exceptionnel consacré à la crise du Covid-19. Il en est retenu la réforme des retraites avec la décision de recourir au 49-3 pour faire passer sans vote le projet de loi en examen à l’Assemblée nationale.
4 mars. L’Italie compte 3 100 cas d’infections et décide de la fermeture des écoles.
Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, sur France Inter : « On ne fermera pas toutes les écoles de France. » Elle ajoute : « Si nous basculons dans le stade 3, à savoir une épidémie qui circule dans tout le territoire, on ne va pas arrêter la vie de la France. »
6 mars. Emmanuel Macron et son épouse se montrent au théâtre. « Si on prend des mesures qui sont très contraignantes, ce n’est pas tenable dans la durée. » Le président appelle à ne « pas se départir de bon sens » et plaide pour des mesures « proportionnées ». « La vie continue. Il n’y a aucune raison, mis à part pour les populations fragilisées, de modifier nos habitudes de sortie. »
Le même jour, les pharmacies reçoivent l’autorisation de fabriquer du gel hydroalcoolique, la pénurie se généralisant. Plusieurs alertes avaient été lancées dès le début février.
8 mars. Le président du Conseil italien Giuseppe Conte place en quarantaine les régions italiennes les plus touchées, avant d’étendre le lendemain le confinement à l’ensemble du pays, qui compte alors 9 172 cas et 463 morts. Le lendemain, c’est la fermeture des commerces non essentiels.
10 mars. Création d’un conseil scientifique chargé de conseiller le président de la République. Sa composition officialisée le lendemain, selon des procédures de nomination inconnues, donnera vite lieu à des critiques. Les risques de conflits d’intérêts, au vu des liens de certains de ses membres avec l’industrie pharmaceutique, sont pointés. D’autres rappellent que la mission du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) est justement de conseiller et d’éclairer les choix de l’exécutif. Quelques jours plus tard, le HCSP fait un communiqué rappelant que c’est sa mission.
Le 11 mars. L’OMS déclare officiellement l’état de pandémie. « Nous sommes très inquiets par les niveaux de diffusion et de dangerosité, ainsi que par les niveaux alarmants de l’inaction de la communauté internationale », indique son directeur général.
Olivier Véran : « Les enfants ne constituent pas un public fragile, il ne faut donc pas avoir peur de les envoyer à l’école. » Le ministre de la santé annonce également l’interdiction de toutes les visites dans les Ehpad.
12 mars. Emmanuel Macron annonce le maintien du premier tour de l’élection municipale : les scientifiques « considèrent que rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes », assure-t-il, ce qui n’est pas ce que dit l’avis du conseil scientifique du 12 mars, qui précise que « cette décision éminemment politique ne pouvait lui incomber ». Le mot-dièse #JeNIraiPasVoter a déjà envahi les réseaux sociaux.
15 mars. Premier tour des élections municipales. 21 millions d’électeurs se déplacent pour participer au vote. Des médecins, des élus, des présidents de région ont demandé depuis plusieurs jours l’annulation du scrutin.
L’Espagne décide d’un confinement général.
17 mars à 12 heures. Entrée en vigueur du confinement en France, annoncé la veille lors d’une intervention du président de la République, qui s’est gardé de prononcer les mots confinement ou quarantaine, laissant le soin à son ministre de l’intérieur d’expliquer les mesures. Un confinement limité puisque des millions de salariés doivent continuer à travailler dans des secteurs non essentiels de l’économie.
Quant à la pénurie de masques, Olivier Véran se veut catégorique : « Nous avons assez de masques aujourd’hui pour permettre aux soignants d’être armés. Nous avons suffisamment de masques FFP2 pour faire face aux besoins hospitaliers et pour équiper les infirmières ou les médecins libéraux. »
19 mars. Le Collectif C19, qui réunit plus de 600 médecins, porte plainte auprès de la Cour de justice de la République (CJR) contre Agnès Buzyn et Édouard Philippe, qu’il accuse de « négligence coupable » et de « mensonge d’État ».
Christophe Castaner assure que les policiers « ne sont pas en risque face au coronavirus » et qu’ils n’ont pas besoin de porter des masques. Au même moment, des unités sont déjà confinées, 500 personnes en tout. Quelques jours plus tard, plus de 10 000 policiers sont en arrêt, selon le syndicat Alliance.
Muriel Pénicaud accuse de « défaitisme » le secteur du BTP, qui a interrompu les chantiers. « Arrêter d’aller bosser, arrêter de faire vos chantiers, ça c’est du défaitisme. » « Les entreprises qui ne jouent pas le jeu, qui se disent “l’État paiera”, ce n’est pas du civisme », ajoute-t-elle, en menaçant de leur supprimer le chômage partiel.
22 mars. « L’imprévoyance du gouvernement et de l’administration française a été totale » et les autorités « auront des comptes à rendre », déclare Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF).
Adoption de la loi sur l’état d’urgence sanitaire qui autorise le gouvernement à gouverner par ordonnances.
25 mars. Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement : « Il n’y a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres. »
27 mars. Dans un entretien à la revue Science, Georges Gao, qui dirige la plus haute autorité de santé en Chine, le Chinese Center for Disease, met en garde : « La grande erreur aux États-Unis et en Europe est, à mon avis, que la population ne porte pas de masque. » « Il faut porter un masque.
28 mars. Édouard Philippe, lors d'une conférence de presse avec le ministre de la santé : « Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du retard sur la prise de décision du confinement. »
7 avril. Le seuil des 10 000 morts en France est franchi. 7 091 décès sont enregistrés en milieu hospitalier, soit 607 de plus en 24 heures, chiffre quotidien le plus important depuis le début de l’épidémie, et 3 237 dans les Ehpad.
8 avril. Olivier Véran, dans un entretien au journal Le Monde : « Depuis le premier jour de la crise épidémique, nous avons décidé d’être dans l’anticipation, c’est-à-dire de disposer au moment opportun de tous les moyens possibles pour lutter contre la diffusion du virus. »
A suivre ...
Edit
Tableau par pays du nombre de jour entre le premier mort du Covid-19 et les mesures prises : https://pbs.twimg.com/media/EVTS2gGXQAA5bDT?format=jpg&name=medium
Intro :
Le débat autour d’une supposée sortie du confinement pour des raisons économiques est la pire manière de penser cette époque. C’est un débat entre deux positions conservatrices qui dissimule la vraie question, démocratique.
« soudain, en quelques semaines, on se rend compte que l’on peut stopper la fuite en avant de l’économie marchande, que l’on peut se concentrer sur l’essentiel : nourrir, soigner, prendre soin. Et que, étrangeté suprême, la Terre ne cesse pas de tourner, ni l’humanité d’exister. Le capitalisme est suspendu dans son fonctionnement le plus primaire : il génère une plus-value minimale, insuffisante à alimenter la circulation du capital. Et l’homme existe encore. (...)
Alors, pour continuer à maintenir en vie le mythe du caractère capitaliste intrinsèque de l’humanité, on a recours à des menaces : tout cela se paiera, et au centuple. Et par des morts. On ne réduit pas impunément le PIB de 30 %. Sauf que, précisément, l’époque montre le contraire et invite à construire une organisation où, justement, la vie humaine, et non la production de marchandises, sera au centre.
Et là encore, l’époque est bavarde. Ces gens qui pensent que seul le marché produit de la valeur se retrouvent, eux-mêmes, à pouvoir manger à leur faim dans une ville propre, alors même que le marché ne fonctionne plus de façon autonome. Ils ne le peuvent que grâce au travail quotidien de salariés, des éboueurs aux caissières, des chauffeurs de bus aux soignants, des livreurs aux routiers qui, tout en s’exposant au virus, exposent au grand jour la preuve de l’écart béant entre la valorisation par le marché de leur travail abstrait et la valeur sociale de leur labeur concret. La valeur produite par le marché qui donne à un consultant un poids monétaire dix fois supérieur à celui d’une caissière ou d’un éboueur apparaît alors pour ce qu’elle est : une abstraction vide de sens. Ou plutôt une abstraction destinée à servir ce pourquoi elle est créée : le profit.
Pour nos « économistes », tout cela est profondément insupportable et il faut vite en finir avec un confinement qui finirait par rendre tout cela trop visible. On finirait par s’imaginer qu’il est possible de s’organiser autrement, de placer d’autres priorités au sein du fonctionnement social, de définir ses besoins essentiels pour construire une société de la sobriété. Mais alors, on n’aurait plus besoin de tout ce fatras – PIB, compétitivité, profits, dividendes, marchés financiers – qui assure la soumission du monde du travail à la valeur d’échange. »
En accès libre
EDIT : sauvegarde https://files.nekoblog.org/uploads/html/press/mediapart-2020.04.11-confinement-economie.html
source des extraits : https://links.nekoblog.org/?t9335Q
Article de nov. 2019
L’ensemble du système de retraite des Pays-Bas est au bord de l’apoplexie.
Des années de taux bas, voire négatifs, accompagnés par une montée du nombre de retraités, en raison du vieillissement de la population, sont en train d’ébranler le système de retraite néerlandais, présenté jusqu’alors comme un modèle par tous les défenseurs de la retraite par capitalisation. Le système préféré des néolibéraux, pilier indispensable du recyclage de la dette.
Depuis des mois, les manifestations de retraités et de salariés se succèdent aux Pays-Bas pour s’opposer à une diminution de leurs pensions.
Report de l’âge de la retraite à 67 ans dès 2021 (aujourd’hui à 65 ans), aides financières de l’État, abaissement de la réglementation… toutes les pistes sont à l’étude pour déminer un sujet politiquement sensible, et pour sauver une industrie financière qui pèse 1 600 milliards d’euros.
Les Pays-Bas sont le pays européen qui a le plus développé le système par capitalisation. Aux côtés d’un régime public qui garantit une retraite de base, une multitude de fonds de pension, souvent organisés par branche professionnelle, se sont développés pour assurer les retraites complémentaires. Grâce à la financiarisation galopante des trente dernières années, ils ont prospéré sans encombre.
Ces différents exemples viennent opportunément rappeler que, contrairement à ce que certains thuriféraires défendent, la retraite par capitalisation n’est pas l’alternative rêvée au système par répartition.
Pendant des années, la financiarisation à outrance a permis de cacher cette dégradation et de faire croire que la retraite par capitalisation, comme tout le système financier, pouvait échapper à cet environnement déflationniste
Ce samedi et dimanche.
ACADÉMIE DU MONDE D'APRÈS FESTIVAL VIRTUEL EN DIRECT
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Seconde partie :
https://www.youtube.com/watch?v=yJ741nxDtBg
Interopérabilité et surveillance. Que c'est beau.
« [...] puisqu’il est question de nationalisation, je préfèrerais qu’on parle de socialisation, parce que l’État peut faire certaines choses, mais le privé aussi peut faire certaines choses. Quand l’activité concerne le bien-être et la vie de milliers d’individus, je préfèrerais que les secteurs stratégiques soient « socialisés », c’est-à-dire que toutes les parties prenantes, pas seulement les actionnaires ou l’État, aient leur mot à dire. Donc, y compris les salariés, les consommateurs ou les usagers. Dans une interview que j’ai donnée à l’Humanité, je propose de socialiser le secteur bancaire et il faudrait réfléchir très sérieusement à la chose car le secteur bancaire est le cœur et le poumon de l’économie. »
« Personnellement, je suis un keynésien, un post-keynésien pour être précis. Je suis donc en faveur d’une économie mixte, où tout n’est pas public et tout n’est pas privé. Il est donc en effet urgent de déprivatiser. Je pense qu’il faut identifier un certain nombre de secteurs où la logique marchande ne fonctionne pas. Et cette liste de secteurs me paraît claire aujourd’hui. Si la crise actuelle ne nous apprend rien, à ce propos, c’est que nous n’aurons absolument rien appris. On voit bien que dans les pays où la santé est privée comme aux Etats-Unis, cela ne fonctionne absolument pas : c’est cher, inefficace et hautement problématique en cas d’épidémie, et même en temps normal. La santé relève du public. De la même manière, l’éducation, la recherche relèvent du public. Je pense qu’il faut repartir sur du bon sens.
Il faudrait réfléchir vraiment à ce qui relève de l’ordre de la gestion privée. Il y a des choses que le privé fait très bien. Il ne me viendrait pas à l’esprit de vouloir nationaliser la boulangerie, par exemple. Mais il s’agit de réaffirmer clairement qu’il y a un certain nombre de choses qui sont de l’utilité publique, comme la santé, l’éducation, la recherche, les transports, l’énergie.
»
« Il me semble que le socialisme, au sens de l’URSS, a échoué. Il est clair que le capitalisme, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, a également échoué, pour des raisons différentes. Mais le résultat est au moins aussi désastreux. Donc, pourquoi ne pas réinventer autre chose ? Je suis tout à fait ouvert à la discussion. Il me semble que la réponse à ces crises, ces malaises, est de réfléchir aussi à une politique industrielle, réfléchir à une relocalisation de certaines activités et réfléchir à comment on assure la transition écologique, comment on assure les circuits courts à l’échelle locale et à l’échelle nationale. Le capitalisme financier a vécu, trop vécu. »
La convention citoyenne pour le climat appelle Macron à « ne pas reproduire les erreurs passées »
« Nous souhaitons que la sortie de crise qui s’organise sous l’impulsion des pouvoirs publics ne soit pas réalisée au détriment du climat, de l’humain et de la biodiversité. » La convention citoyenne pour le climat – 150 citoyens tirés au sort qui doivent faire des propositions à l’exécutif sur la question climatique et la justice sociale – a publié une contribution aujourd’hui, dans laquelle elle demande au président de la République « de ne pas reproduire les erreurs passées ».
Obligée de suspendre ses travaux, qui devaient se conclure fin avril, pour cause de crise sanitaire, la convention a néanmoins fait le choix de s’exprimer car « il est urgent d’agir pour construire demain », écrit-elle.
« Nous demandons que les financements mobilisés dans le cadre de la sortie de crise soient socialement acceptables, fléchés vers des solutions vertes et que les investissements se concentrent dans des secteurs d’avenir respectueux du climat », écrivent les membres qui ont communiqué entre eux par visioconférence ces derniers jours.
La convention appelle aussi à « une reconfiguration des relations internationales [qui] doit se faire dans un esprit de justice sociale » et à « un effort commun, impliquant les citoyens dans la préparation et la prise de décision ».
Contribution-de-la-CCC-au-plan-de-sortie-de-crise-1.pdf
source : Mediapart
le 1er avril 2010 [sous Sarkozy, leur rôle ...] est de moderniser et rationaliser l'offre de soins et de veiller à la bonne gestion des dépenses hospitalières et médicales.
[...]
Pour (tenter de) rationaliser l'offre de soins, autrement dit les dépenses hospitalières et médicales, la réforme HPST (en droit) et les ARS (dans les faits) ont largement retiré aux médecins, notamment aux chefs de service, leur pouvoir sur l'hôpital et ses services de soins, confiant ce pouvoir d'abord au directeur de l'hôpital17, et privilégiant une approche gestionnaire (par contrats pluriannuels d'objectifs et de moyens18), voire administrative, et financière plutôt qu'une approche purement médicale.
[...]
La mise en place des agences régionales de santé a bousculé les pratiques à l'intérieur même des établissements hospitaliers. Soutenant au départ le rôle des ARS comme autant de relais locaux des stratégies sanitaires et sociales de l'État, et appuyant les établissements dans leurs choix de gouvernance, la Fédération hospitalière de France s'est régulièrement alarmée22 de l'étatisation et de la dérive bureaucratique des ARS qui imposent aux établissements des choix parfois uniquement guidés par des impératifs économiques et de rentabilité. Depuis 2010, la FHF demande que le rôle et les prérogatives des ARS soient revus23, et souligne régulièrement les dialogues difficiles entre les directions des établissements et les ARS, au point que la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité Sociale (MECSS) le souligne à son tour et que la question soit discutée au Sénat24. Ainsi, lors d'une séance25, l'intervention de Guy Collet donne un reflet d'un bilan général des ARS très mitigé :
« Le fonctionnement des ARS est marqué par un excès de bureaucratie » […] « Les hôpitaux ont ainsi le sentiment d'une intrusion constante dans leur management et leur gestion » […] « elles doivent laisser aux professionnels le choix des voies et moyens pour atteindre ces objectifs. »
[Edit]
"Les ARS n'ont "pas la bonne méthode" : face à la crise, Jean Rottner déplore une vision "purement budgétaire" "