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Article de nov. 2019
L’ensemble du système de retraite des Pays-Bas est au bord de l’apoplexie.
Des années de taux bas, voire négatifs, accompagnés par une montée du nombre de retraités, en raison du vieillissement de la population, sont en train d’ébranler le système de retraite néerlandais, présenté jusqu’alors comme un modèle par tous les défenseurs de la retraite par capitalisation. Le système préféré des néolibéraux, pilier indispensable du recyclage de la dette.
Depuis des mois, les manifestations de retraités et de salariés se succèdent aux Pays-Bas pour s’opposer à une diminution de leurs pensions.
Report de l’âge de la retraite à 67 ans dès 2021 (aujourd’hui à 65 ans), aides financières de l’État, abaissement de la réglementation… toutes les pistes sont à l’étude pour déminer un sujet politiquement sensible, et pour sauver une industrie financière qui pèse 1 600 milliards d’euros.
Les Pays-Bas sont le pays européen qui a le plus développé le système par capitalisation. Aux côtés d’un régime public qui garantit une retraite de base, une multitude de fonds de pension, souvent organisés par branche professionnelle, se sont développés pour assurer les retraites complémentaires. Grâce à la financiarisation galopante des trente dernières années, ils ont prospéré sans encombre.
Ces différents exemples viennent opportunément rappeler que, contrairement à ce que certains thuriféraires défendent, la retraite par capitalisation n’est pas l’alternative rêvée au système par répartition.
Pendant des années, la financiarisation à outrance a permis de cacher cette dégradation et de faire croire que la retraite par capitalisation, comme tout le système financier, pouvait échapper à cet environnement déflationniste