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On a pas la blitzkrieg [1] de Filion, à la place on a celle de Macron, rien d'étonnant, mais c'est finalement quasi identique sur les sujets économiques.
Pour rappel voilà ce que Filion promettait au grand capital pendant la campagne :
https://www.youtube.com/watch?v=s4Z2ahTnReg
Voilà ce que Macron a déjà fait :
- abrogation de la durée légal du travail (fait, me semble t-il)
- renvoi à la négociation dans les entreprise (fait)
- nouveau code du travail (fait)
- réforme de la fiscalité du capital (fait ?)
- réforme de l'assurance chômage (en cours)
Vive la démocratie \o∕
« Les militants d’En Marche! se prononcent [ce 30 juillet] sur les statuts de leur futur parti. Comités locaux sans pouvoir, direction ultra-puissante : le parti, où l'absence de démocratie est assumée, s'annonce très centralisé. Des militants attaquent les textes en justice. »
« 75 % des membres du Conseil national sont des référents départementaux, nommés par la direction nationale, ou des élus, élus par le peuple, certes, mais après avoir été choisis par la commission nationale d'investiture qui dépend directement du bureau exécutif » »
« « Nous aurions voulu élire les référents plutôt que de se les voir imposer par le national, que ce soient des binômes paritaires plutôt qu’une seule personne, que les instances nationales soient élues. Et aussi que l’on mette en place la “civic-tech”, des outils de collaboration entre comités locaux, des plates-formes pour inventer un nouveau type de démocratie. » À la réception du projet de statuts, c’est le désenchantement. « La défiance envers les adhérents était à tous les étages, explique le “marcheur”. Ils voulaient supprimer les baronnies des partis traditionnels ? Ils les remplacent par une aristocratie de droit divin ! Les adhérents ne sont pas un tiers état, nous sommes un “quart état” ! » »
« [...] , il y a une absence totale de contrôle des adhérents sur les dirigeants », analyse Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques à Paris I. »
« « Nous sommes donc dans un système très centralisé, néogaulliste, quasi militaire, fait pour défendre une personne », juge Frédéric Sawicki, qui fait même un parallèle avec « le PC [le Parti communiste] de la grande époque, où les permanents étaient payés pour s’assurer que les militants restaient dans la ligne ». »
« L'affaire Cahuzac illustre par l'absurde l'ampleur du problème: Jérôme Cahuzac, ministre du Budget en 2012, aurait ainsi été le seul à pouvoir décider de l'opportunité de poursuites contre lui-même, avant sa démission »
Voir :
https://twitter.com/anticor_org/status/889563840865869826
En France, le gouvernement (le président + les ministres) propose et écrit les lois et les soumet ensuite au Parlement. Ce Parlement est composé des fameux 577 députés [1] qu'on élit aux élections législatives. Ces députés ont pour mission de débattre, amender et voter pour ou contre les lois proposées par le gouvernement [2].
Macron ne veut pas de ce système, il veut "gouverner par ordonnance". C’est-à-dire qu'une fois les députés élus, Macron va leur demander, par une mesure exceptionnelle, de donner le pouvoir législatif au gouvernement, qui se retrouvera ainsi avec le double pouvoir de proposer et voter les lois (exécutif et législatif). Juge et partie en somme.
"Je propose une loi ... hop elle est adoptée ... plus besoin de demander aux députés ce qu'ils en pensent".
C'est plus rapide, plus efficace on ne s’embête plus avec les conventions, on ne discute plus on ne débat même plus.
Adieu la belle séparation des pouvoirs et l'idée même de démocratie.
Pour obtenir le droit de "gouverner par ordonnance", Macron va devoir l'obtenir auprès des députés. Si les députés votent "oui" à cette question, Macron aura les pleins pouvoirs.
Les députés élus sous l'étiquette "En Marche" vont évidement votés "oui" à cette question. Ceux élus sous l'étiquette Les Républicains (la droite quoi) vont très certainement voter "oui" également (ils font partit de la même famille néolibérale que Macron). On peut penser qu'environ 60% des députés élus sous l'étiquette PS vont voter "oui" (c'est à peu près le pourcentage de néolibéraux au sein du PS).
Les seuls députés dont on est sûr qu'ils ne donneront pas les pleins pouvoir à Macron, c'est ceux de la France Insoumise.
Manifester ou râler contre Macron lorsque il aura les pleins pouvoirs, c'est bien beau mais ça ne servira plus à grand-chose...
C'est le 11 et le 18 juin qu'il faut manifester !
Et le moyen de le faire c'est en glissant un bulletin dans l'urne.
Pour aller plus loin : Lien vers un article du Monde - avril 2017 - "Gouverner par ordonnance, ça veut dire quoi ?" : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/04/28/gouverner-par-ordonnance-ca-veut-dire-quoi_5119636_4355770.html
[1] et du Sénat aussi
[2] pour plus de détails sur les Institutions françaises voir cet excellent docu de "C'est pas sorcier" :https://www.youtube.com/watch?v=uOd-c8Z9RPQ
// Le texte ci-dessus est dans le domaine public
"Le suffrage universel est une invention royaliste"
C'est en effet un point qui est largement mis en lumière (dans le cas français) par divers historiens (je pense à https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Van_Reybrouck), également par les constitutionnalistes (je pense à Dominique Rousseau avec son livre "Radicaliser la démocratie").
« À Nous La Démocratie ! est un mouvement citoyen qui défend 6 propositions radicales pour redynamiser la démocratie et assurer le renouvellement des élus. »
[Edit] voir aussi : http://relevecitoyenne.org/
(via https://shaarli.zeseb.fr/?uMbYVA)
« on est pas sortis de l'auberge ! »
Deux des candidats à l’élection présidentielle (Mélenchon et Hamon) proposent de revenir sur les pouvoirs du Conseil Constitutionnel (c'est précisé à la fin de la vidéo d'Osons Causer). Donc si les français élisent un des deux candidats en question. On peut sans doute sortir de l'auberge. :)
C'est déroulé la semaine dernière.
L'intervenante et l'intervenant devaient êtres présents au Live Mediapart interdit par la mairie centrale de Lyon (voir http://shaarli.mydjey.eu/?pfC5IQ)
La principauté de Lyon choisit qui a le droit de donner des conférences sur son sol.
[Edit] Le live c'est finalement déroulé à Paris, dispo ici :
(le début à proprement dit est à 52') https://www.youtube.com/watch?v=qo5M_TOYxnY
Sauf que cette loi ne concerna pas les ministres !
De tout façon ce n'est pas passé devant le sénat et ça n'aura pas le temps de passer sous ce gouvernement, les travaux des parlementaires actuels s’arrêtant fin février.
On y est pas encore quoi, et en l'état les ministres ne sont pas concernés ! Même si ils sont nommés et pas élus ils devraient être soumis à cette loi.
"Plusieurs grandes lois ont été adoptées depuis le début du quinquennat suite à "l’électrochoc Cahuzac". Des lois sur la transparence de la vie publique, mais aussi sur la lutte contre la délinquance économique et financière. La loi Sapin II, qui vient d’être adoptée par le parlement, reprend également des dispositions extrêmement importantes sur la protection des lanceurs d’alerte, sur les mesures anti-corruption en entreprise ou encore sur l’encadrement du lobbying"
« A partir du moment où on n'éduque pas vraiment les gens à la vie civique, et où tout le monde dit aux gens ce qu'ils doivent voter [...] »
Oui le problème de l'éducation est un problème centrale, sans une éducation réelle [1] qui explique les différents points de vues, les différentes manières de concevoir une société etc., il ne peut pas exister de démocratie.
L'éducation du système actuel (et notre «culture» au sens large) à bien des égares est bien plus un formatage (qui tend parfois vers la propagande) que de l'éducation.
Dont un tel contexte, les outils démocratiques type referendums peuvent s'avérer totalement contre productif pour le citoyen, pour ne pas dire manipulatoire (il croit donner son avis mais ne fait en réalité que reproduire l'avis de ce qu'on lui a rabâché depuis tout petit à l'école et dans les médias).
Le préalable à la démocratie (donc à la consultation du peuple) c'est l'éducation. Et sur ce point là on part (presque) de zéro, il y'a un travail énorme. Il faudrait peut-être inventer ou réinventer une sorte d'éducation à la citoyenneté, à l'esprit critique etc.
PS : je n'ai pas lu l'article lié. Et mon commentaire n'est pas écrit en réaction au Brexit et à son résultat, mais plus à une réflexion général sur les consultations citoyennes.
[1] certains utilisent le terme « d’éducation populaire » https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ducation_populaire
Intéressant article, beaucoup de références intéressantes dans les commentaires.
(via SebSauvage)