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Pour faire court, ce n'est pas en se recroquevillant sur l'électorat des cités (LFI), et sur celui des métropoles (Ps et de manière caricaturale Eelv) que les gauches arriveront au pouvoir.
Si elles veulent accéder au pouvoir et durablement repousser les extrêmes droites. Puisse les gauches entendrent ce qui est dit dans cet article.
PIB en hausse, chômage en baisse, taxation des riches… La politique de gauche menée en Espagne a des résultats positifs. Un exemple pour la France, où le programme du Nouveau Front populaire est décrié par la droite.
"Le vote RN n'est pas un vote anti-immigrés, c'est d'abord un vote d'abandon socio-économique " analyse @PikettyLeMonde, économiste
J'en suis persuadé ...
Il va falloir que la gauche face sérieusement son autocritique et se remette CETTE FOIS VRAIMENT en question après les élections. Particulièrement par rapport à son incapacité TOTALE à s’adresser aux catégories sociales populaires rurales.
Parce que oui Macron, oui les fachos, oui le RN, oui Bolloré. Il n’empêche que les gauches ont une part de responsabilité dans ce qui arrive et que c'est sur leur part de responsabilité qu'elles peuvent agir et beaucoup moins sur le reste.
(spoiler : ça se fera pas en 6 mois et il suffit pas de grandes déclarations pour que ça se face)
En fervent défenseur de la médecine libérale, le RN s’est d’ailleurs opposé à toute régulation de l’installation des médecins dans les zones surdotées. Le parti a voté contre une proposition de loi d’un groupe transpartisan de député·es, de La France insoumise (LFI) aux Républicains (LR), visant à réguler les installations en zone surdotées. Quant à la promesse du RN de « redonner confiance à l’hôpital public », elle manque de corps, faute de moyens dédiés.
Le programme du NFP est à l’exact opposé. Il prévoit de réguler l’installation des médecins libéraux, de contraindre les cliniques privées à participer à la permanence des soins, d’assurer un accès aux services publics à moins de trente minutes, et de revaloriser les salaires des soignant·es.
Le NFP, de son côté, propose d’indexer les salaires sur l’inflation et d’augmenter le Smic à 1 600 euros net. Le programme prévoit également l’organisation d’une grande « conférence sur les salaires, l’emploi et la qualification ». Les prix des produits de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants seront bloqués. La taxe de 10 % sur les factures d’énergie sera « abolie », ainsi que la hausse du gaz prévue pour le 1er juillet. Enfin, les frais bancaires seront plafonnés. Finalement, le NFP promet une plus grande progressivité de l’impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée (CSG).
En économie, plusieurs visions s’affrontent. Le NFP compte faire fonctionner l’activité à plein régime grâce à la relance par la dépense publique afin de garnir les carnets de commandes des entreprises. Comment ? Avec 150 milliards d’euros injectés d’ici 2027 dans le pouvoir d’achat, la bifurcation écologique et la relance des services publics. Le bloc de gauche compte aussi taxer le capital, avec un impôt sur les grands héritages, la suppression de la flat tax à 30 % sur les revenus du capital, l’application d’un impôt « Zucman » sur les bénéfices des multinationales et le renforcement de la taxe sur les transactions financières.
Enfin, le RN devient de plus en plus pro-business. Il veut développer « l’esprit entrepreneurial » et propose la baisse des impôts de production d’une part, et sur les bénéfices pour les entreprises détenues par les moins de 30 ans d’autre part. Il a aussi renoncé à la nationalisation des autoroutes. Certes, l’extrême droite propose d’imposer les superprofits des énergéticiens et des armateurs, et une réforme baroque de l’impôt sur la fortune immobilière en impôt sur la fortune financière.
Seul le NFP veut mettre en place une nouvelle politique agricole, et ce, dès ses quinze premiers jours au pouvoir, où il ferait, au niveau européen, la proposition d’une nouvelle politique agricole commune. Autre mesure d’urgence, qui inscrit la gauche dans la défense des terres agricoles et d’une agriculture plus écologique : un moratoire sur les mégabassines et les grands projets autoroutiers.
Le NFP est par ailleurs le seul parti à vouloir interdire le glyphosate, rétablir Écophyto – le programme de réduction des pesticides détricoté par la majorité présidentielle – et soutenir la filière bio. Pour multiplier les conversions vers une agriculture sans pesticides, il propose d’effacer la dette des exploitations agricoles qui s’engageraient sur cette voie.
L'extrait ci dessous est des plus intéressants, et est bien sûr applicable à tous les milieux militants, aussi progressistes soient-il comme ceux de gauche (plus encore à gauche même).
Quand Reporterre fait de la merde c'est bien de le pointer du doigts, sans pour autant remettre en cause la qualité de l'ensemble de ce qu'ils font. Qui est souvent très bon.
"Plus on devient militant pour une cause, plus on va verser dans la cognition motivée, c’est-à-dire un raisonnement dirigé par la conclusion, qui va pousser l’individu à chercher à confirmer ce qu’il veut démontrer (toute opinion extrême comme le complotisme procède de la même mécanique)", explique Pascal Wagner-Egger, enseignant-chercheur en psychologie sociale et en statistique à l’université de Fribourg (Suisse) et coauteur, avec Gilles Bellevaut, de l’ouvrage Méfiez-vous de votre cerveau, 30 biais cognitifs décrits et expliqués pour moins se tromper et mieux raisonner (Edition 41). Selon le chercheur, "certains écologistes radicaux, en s’enlisant dans cette voie, en arrivent à verser dans la dérive antisciences, notamment en rejetant les technosciences, aveuglés par leur combat pour la protection de l’environnement. Ils sont guidés par l’idée que tout ce qui est naturel serait bon, par opposition au chimique (alors que tout est chimie !), à l’artificiel, et donc à ce qui est scientifique"
TL;DR :
" l’arbitrage du taux de rémunération du livret A pour début août n’est certes pas encore rendu. C’est en juillet que le gouverneur de la Banque de France fera connaître sa proposition, puis que Bruno Le Maire dira s’il l’entérine ou pas. Mais s’il n’y a pas quelques bruits de casseroles d’ici là pour alerter l’opinion, réveiller la gauche qui ne semble pas se soucier de ce dossier et déjouer l’arnaque qui se prépare, il y a fort à parier que les grands gagnants de l’opération, ce seront encore une fois les banques privées. Et les dindons de la farce… les épargnants modestes. "
En mai 2010, alors député socialiste, c’est lui qui interpellait le gouvernement de Nicolas Sarkozy sur son souhait de décaler l’âge de départ à la retraite. « Cette volonté de reculer l’âge légal est doublement injuste, affirmait le jeune élu. D’une part, elle écarte d’emblée la recherche d’autres recettes, notamment la mise à contribution de l’ensemble des revenus et en particulier de ceux issus du capital. »
Dans un écho cruel aux critiques dont il fait l’objet aujourd’hui, Olivier Dussopt dénonçait ensuite la « double peine » que constituait, pour les jeunes générations déjà touchées par « la précarité » et « le chômage », le fait d’éloigner « toujours plus le moment de leur départ en retraite ». Et l’Ardéchois de conclure, à destination d’Éric Woerth, ministre du travail (devenu lui aussi macroniste)
À l’époque, Olivier Dussopt est classé à l’aile gauche du parti. Ses mentors se nomment Henri Emmanuelli, Benoît Hamon ou Martine Aubry. Et son identité politique repose sur deux socles : sa fine connaissance des finances et des collectivités locales, ainsi que son ancrage ouvrier. « C’était un mec avec une vraie conscience de classe, se souvient un socialiste dont il fut proche. Il parlait beaucoup des conditions de travail de sa mère ouvrière, c’était un vrai moteur chez lui contre l’injustice sociale. Son engagement politique était la conséquence de la colère qu’il avait accumulée. »
Invité de Mediapart en 2016, l’intéressé ne disait pas autre chose. « Je n’ai qu’un moteur, c’est le rejet total des inégalités, affirmait-il sur notre plateau. J’ai une haine, une fureur totale contre les inégalités, et particulièrement contre l’inégalité des chances. J’ai des convictions qui renvoient à des cheminements personnels. Personne […] ne m’apprendra ce qu’est la précarité. Je l’ai connue et je la connais dans le regard de mes concitoyens. Ce sont mes seules motivations. »
" Notre modèle de solidarité est entré en crise ces dernières décennies (par ses propres insuffisances, par les attaques répétées des libéraux). Dans ce contexte se développe la croyance qu'on ne s'en sortira pas collectivement.
En temps de crise, on aura tendance à sacrifier la solidarité publique, élargie, et reposant sur les institutions publiques, pour compter davantage sur des solidarités plus directes, fondées sur des choix personnels (je donne pour telle cause qui me semble importante) ou sur des liens affectifs (je fais une avance sur héritage à mes petits-enfants). Ce repli sur des solidarités restreintes ou choisies ne signifie pas nécessairement égoïsme ou individualisme. On n'a pas affaire à un refus de la solidarité, mais à un conflit entre deux formes de solidarité : une solidarité chaude (priorité à ceux qui me sont chers) et une solidarité froide (qui passe par des mécanismes impersonnels).
Savidan explique que sur les trois ou quatre dernières décennies, la situation économique, sociale et politique est telle que de plus en plus de gens voient non seulement leur situation se dégrader mais perdent également l'espoir d'une amélioration future.
De sorte qu'il s'installe dans une grande partie de la population un scepticisme sur la capacité de l’État, des institutions publiques, à résoudre leurs problèmes. On peut le mesurer au fait que les Français sont bien plus optimistes sur leur avenir personnel que sur celui du pays, du système économique, ou des générations futures. Ce qui explique qu'on se détourne des solidarités froides (qui passent par la collectivité) au profit de solidarités chaudes (plus locales, directes, et choisies). "
" Et bizarrement c'est souvent la team-progrès auto-proclamée "de gauche" qui prône le vivre ensemble à tout va qui souhaite ça. Mais il s'agit du vivre ensemble certes, mais uniquement avec ceux qui ont été choisis, sélectionnés, "
Nombre de milieux militants de gauche et de personnes de gauche se sont et continuent de s'illustrer avec brio dans ces mentalités depuis quelques années. Ils croient qu'il suffit de défendre une cause juste, pour devenir quelqu'un de juste.
Perso c'est ce qui me déprime le plus.
Que les fachos soient fachos, en soit, rien de très étonnant. Par contre que des gens se voulant progressistes, émancipateurs, etc. etc. en arrivent à utiliser les mêmes méthodes que les fachos, ça, ça me fait flipper.
Ces gens voient comme ennemi toute personne ne pensant pas comme eux. N'acceptent aucune discussion. Et finissent par vouloir interdire la parole de tout ennemi, donc de tous sauf eux (l'essor de la cancel culture en est une des expressions).
Quand plus personne ne verra l'autre comme un être humain à part entière mais comme une menace, j'ai peur de comprendre ce qui arrivera.
Il faut avoir en tête que "l'époque est à ça", (pour plein de raisons qu'il serait trop long de détailler ici), tellement à ça, qu'on est tous susceptibles de tomber dedans, même momentanément.
S'en prémunir est difficile, à l'inverse y tomber est très facile. Puisse l'avenir faire qu'il y ai plus de "militants" qui empruntent le chemin difficile que le facile.
Excellent article qui mérite d'être lu en entier. Pas mal d'idées que je partage, notamment sur Nuit Debout.
Certaines réflexions que je n'avaient pas, mais qui méritent de s'y pencher.
Un extrait :
« Pour moi, la démocratie doit nécessairement avoir un caractère agonistique, c'est-à-dire offrir la possibilité de choisir entre des projets différents. S'il n'y a pas de différence fondamentale entre les programmes présentés par les partis de centre-droite et ceux de centre-gauche, il y a bien un vote, mais pas de voix parce qu'il n'y a pas de possibilité de choix. »
Bien d'accord et c'est bien pour ça qu'on est dans un "piège démocratique" depuis 40 ans en France. On a eu le choix entre le néolibéralisme et ... le néolibéralisme. Tous les présidents français (de gauche "PS" et de droite) depuis 40 ans ont été néolibéraux. Niveau pluralité de choix on a vu mieux. :/
Citation intéressante, sur le FN :
« Un parti néonazi, comme Aube dorée en Grèce, aurait dû être interdit. En revanche, je ne crois pas que le Front national menace l'existence des institutions fondamentales de la démocratie. Ceux qui expliquent que le FN n'est pas un parti républicain ne sont pas cohérents. Si c'était vraiment le cas, il faudrait l'interdire. Le FN ne partage pas mon interprétation des valeurs de liberté et d'égalité pour tous. Pour autant, sa vision a une place dans le débat agonistique »
« des données sont un bien essentiel, infrastructurel, qui devrait nous appartenir à tous ; elles ne devraient pas tomber entre les mains des sociétés. On permettrait bien sûr à celles-ci de les utiliser pour élaborer leurs services, mais une fois seulement qu’elles auraient payé leur dû [...] »
« De cette façon, les citoyens et les institutions s’assureraient que les compagnies ne nous prennent pas en otage, en nous imposant des droits d’accès à des services que nous-mêmes avons contribué à produire. »
« Au lieu de payer à Amazon un droit d’accès pour utiliser ses capacités en IA — élaborées à partir de nos données — nous devrions réclamer à Amazon de nous payer ce droit. »