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« En effet, en France, l’assurance chômage rapporte beaucoup, car elle est très chère pour les assurés (salariés et employeurs) : près d’un mois de salaire net de contributions, par an et par salarié, soit 35 mois de salaire sur une carrière complète, l’équivalent de 50 mois d’allocations… Or depuis 1982, les droits ont toujours été réduits, mais les contributions ont augmenté sans jamais diminuer. Au total si notre assurance chômage n’est pas la plus généreuse du monde, elle est de très loin la plus onéreuse.
La seule cohérence de ces rétrécissements de droits, ce sont les économies qu’ils engendrent, rapidement transformées en ressources budgétaires. Comme cela ne suffisait pas, l’Etat y a ajouté une ponction de 12 milliards, soit un impôt de 50 % sur les excédents prévus d’ici 2026. »
Donc l'état se sert dans les caisses de l'assurance chômage et en reverse de moins en moins aux ex-travailleurs qui l'ont remplie
(source : https://sebsauvage.net/links/?2T-CUA )
La réforme des retraites n’est pas indépendante de celle de l’assurance-chômage, qui entre en vigueur mercredi 1er février. C’est bien plutôt son complément, visant à discipliner le monde du travail au profit d’un système productif en crise structurelle.
MercrediMercredi 1er février, la deuxième réforme de l’assurance-chômage entre en vigueur, réduisant de 25 % la période d’indemnisation des nouveaux chômeurs. Cette mesure vient après une première réforme qui avait, en moyenne, réduit de 16 % les indemnités des demandeurs et demandeuses d’emploi. L’application de cette violente réforme, au moment même où le gouvernement s’apprête, malgré l’opposition majoritaire de l’opinion, à repousser de deux ans l’âge légal de départ à la retraite, rappelle la violence structurelle de l’exécutif à l’égard du monde du travail.
Derrière le masque moralisateur de la « valeur travail » affiché à tout propos, se révèle une action déterminée et concrète contre celles et ceux qui, chaque jour, sont soumis à la réalité du travail dans le capitalisme contemporain. Cette « valeur » qui serait porteuse de tout bien et de tout mérite n’a d’ailleurs pour fonction que d’invisibiliser cette réalité, celle de l’intensification du travail, des burn-out, des pressions physiques et morales et des accidents du travail.
Une même invisibilisation préside aux deux réformes, celle de l’assurance-chômage et celle des retraites. Le « travail » serait une activité neutre et abondante, dont on pourrait à volonté moduler la quantité. En réalité, il n’en est rien : la quantité de travail disponible et la qualité de ce travail ne sont nullement déterminées par les travailleurs, mais bien par le système productif, lui-même contrôlé par les capitalistes.
Dès lors, ces réformes sont non seulement étroitement liées, mais ont aussi une fonction précise dans le cadre du capitalisme actuel. C’est sans doute ce qui explique la rigidité de l’exécutif dans l’application de l’une comme de l’autre. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a souvent varié sur nombre de sujets, mais il n’a jamais bougé sur sa volonté d’affaiblir les positions des travailleurs face à leurs employeurs.
Le chômage, sous-produit de la réforme des retraites
Or ces deux réformes vont encore dans ce sens. Lorsque l’on augmente l’âge légal de départ à la retraite, on contraint les travailleurs âgés à travailler davantage. Les effets de cette mesure sur le marché du travail sont assez discutés par les économistes, mais en réalité, il n’existe que deux possibilités. La première, c’est que les travailleurs restent en poste. C’est ce que prétend le gouvernement en affirmant que le taux d’emploi des plus âgés augmente avec le report, ce qui est, par ailleurs, assez logique, puisque les gens doivent travailler davantage pour prétendre à leur pension.
Mais comme on l’a vu, ce ne sont pas les travailleurs qui décident de leur emploi. Il existe donc une autre possibilité : celle que les entreprises continuent de se débarrasser de leurs effectifs les plus âgés, considérés comme trop chers et pas assez productifs. Dans ce cas, les futurs retraités sont versés dans la catégorie « demandeurs d’emploi ».
En fait, il est inutile, pour ce qui nous occupe, de trancher cette question. Dans le premier cas, le maintien en emploi deux ans de plus réduit l’offre de postes libérés par les départs à la retraite pour les autres générations. Dans le second cas, la réforme augmente le chômage des plus anciens. Autrement dit : la réforme crée du chômage à court terme.
L’étude d’impact du projet de loi de réforme des retraites évite très soigneusement cette question (comme d’ailleurs toutes les conséquences macroéconomiques de la réforme), s’en tenant à une hypothèse « de long terme », entièrement arbitraire, d’un taux de chômage de 4,5 %. Les projections de l’OCDE ne laissaient cependant aucun doute sur l’effet négatif du recul de l’âge légal sur le chômage à court terme. Or, en matière économique, le court terme représente la plus grande probabilité.
Cette étude d’impact signale, au reste, que le taux de chômage des générations partant à la retraite est de 13 %, soit plus du double de celui de la population générale. Autrement dit, si l’activité des personnes les plus âgées augmente avec le report de l’âge, le chômage augmente proportionnellement davantage. Le tout sans compter l’effet sur les autres générations.
Pression sur le monde du travail
C’est là que la réforme des retraites entre en cohérence avec celle de l’assurance-chômage. Elle participe de la contrainte qui sera imposée sur les demandeurs d’emploi, futurs retraités ou non. En terme macroéconomique, elle permet de maintenir une « armée de réserve » qui fait pression à la baisse sur les salaires. Cette pression s’exerce d’ailleurs moins par la quantité de main-d’œuvre que par l’acceptation forcée des bas salaires.
On peut ici le résumer aisément. La salariée (ou le salarié) qui aura perdu son emploi après ses 60 ans se retrouvera avec des droits au chômage réduits et un parcours allongé avant sa retraite. La pression sera donc plus forte pour qu’elle (ou il) accepte le premier emploi disponible, y compris le plus pénible ou le plus mal payé, puisque l’enjeu est ici de survivre jusqu’à la pension. Ce qui, en passant, exerce une pression sur les emplois disponibles pour les autres générations, rendant les augmentations de salaire et les améliorations des conditions de travail moins urgentes.
En cela, la réforme répond à deux des principales préoccupations du moment du capital. La première est celle de résister à toute demande de hausse salariale, alors que le taux de chômage recule. La seconde est de faire en sorte que les travailleurs acceptent les emplois proposés, qui sont souvent pénibles et mal payés. Ces deux préoccupations peuvent se résumer en une seule : le capitalisme contemporain est un capitalisme de bas régime, avec des gains de productivité faibles, voire négatifs.
Dans ce cadre, les emplois sont à la fois abondants et nécessairement mal rémunérés et avec des conditions de travail détériorées. Dès lors, les deux problèmes se posent immédiatement : la préservation des profits suppose une résistance à toute revendication d’amélioration des conditions de travail et des salaires. Mais cette réalité même rend peu attractifs les emplois proposés, ce qui peut conduire à des manques de main-d’œuvre dans certains secteurs. C’est là tout le paradoxe de ce plein-emploi en trompe-l’œil que nous promet l’actuel système économique.
La seule solution à ce problème est alors la contrainte : il faut obliger les travailleurs à accepter l’état existant de l’emploi et, pour cela, il faut faire pression sur ses conditions de subsistance. C’est absolument la fonction des trois réformes mises en œuvre depuis 2020 par le chef de l’État. Durcir les conditions d’accès et d’indemnisation à l’assurance-chômage, et rendre plus difficile l’accès à la retraite conduit alors à vouloir discipliner le monde du travail dans l’intérêt du capital. Il permet d’exonérer ce dernier de toute réflexion sur le contenu des emplois qu’il crée.
En cela, ces réformes sont des formes évidentes de violence sociale et de politique de classe. Il n’y a là rien d’étonnant de la part de ce pouvoir qui mène depuis des années cette même politique, non seulement dans le domaine du travail (dès les ordonnances de 2017), que dans celui, par exemple, de la politique fiscale.
Dès lors, le débat sur le financement du système de retraite et ses déficits, utilisé pour justifier, d’ailleurs fort maladroitement, la réforme, n’est qu’un rideau de fumée. Une des raisons de cette réforme est bien davantage, comme Emmanuel Macron l’avait assez benoîtement revendiqué pendant des mois, de contraindre la population à « travailler plus ». Un surcroît de travail rendu nécessaire par un système économique en crise structurelle.
On le comprend : « le plein-emploi » promis par le gouvernement et utilisé pour justifier les réformes de l’assurance-chômage et de la retraite est une fable. C’est un plein-emploi sans augmentation des salaires, un plein-emploi de contraintes et de pression et, finalement, un plein-emploi de misère. Car derrière les boniments se cachent bien la guerre sociale et la violence de classe.
L’enjeu de la lutte actuelle contre la réforme des retraites dépasse donc le seul enjeu du report de l’âge légal de départ à la retraite. Il s’agit aussi de refuser une future dégradation de la condition des travailleurs et, plus globalement, de s’interroger sur le contenu des emplois.
En réalité, cette mobilisation a le potentiel, de par l’objet qu’elle conteste, de poser des questions devenues fondamentales : que devons-nous produire, comment et dans quel but ? Des questions que la crise écologique rend incontournables. Et c’est bien à cela que l’avenir du monde du travail et celui de l’humanité sont directement liés. Et c’est pourquoi cette lutte concerne toute la société, et en particulier la jeunesse.
Romaric Godin
"Les réformes de l'assurance-chômage et du RSA ont un but : réduire l'autonomie des bénéficiaires. Avec un État en véritable DRH du capitalisme."
"Dès le début du capitalisme, la mise au travail des paysans et des ouvriers a été un enjeu politique majeur. Dans cette tâche coercitive, l’État a toujours joué un rôle important. L’un des moyens les plus efficaces, sans en passer par l’esclavage, réside dans la suppression de l’autonomie des travailleurs. Les enclosures d’abord, la loi Le Chapelier ensuite, qui interdit l’organisation collective des travailleurs, et, enfin, le livret d’ouvrier, qui empêche la libre mobilité des travailleurs « pour lutter contre la désertion », comme l’affirmait la loi de 1803. On appelle désormais cela la démission. Réelle ou fantasmée, elle a toujours été crainte par le capital."
" La plus haute juridiction administrative "ne remet pas en cause le principe de la réforme", mais elle estime que "les incertitudes sur la situation économique ne permettent pas de mettre en place, à cette date, ces nouvelles règles qui sont censées favoriser la stabilité de l'emploi en rendant moins favorable l'indemnisation du chômage des salariés ayant alterné contrats courts et inactivité", explique-t-elle dans sa décision.
Pour la ministre du Travail, Elisabeth Borne, "le Conseil d'Etat nous demande d'attendre encore un peu" et "censure uniquement la date d'entrée en vigueur". "On va examiner les réponses qu'on peut apporter pour rassurer sur la reprise économique et la dynamique de l'emploi" afin de permettre "une application rapide de la réforme", a-t-elle ajouté auprès de l'AFP."
Tous les indices vont donc dans le même sens : le capital est bel et bien hyper avantagé, tandis que le travail est piétiné. Dans son entretien aux Échos, Raymond Soubie suggère même au gouvernement d’aller encore plus loin, par exemple en repensant « d’urgence les règles des plans sociaux ».
Mais l’homme est assez habile pour savoir que tout cela risque de créer un climat social dangereux. Aussi, lui qui a conseillé une présidence qui a dynamité la taxation du capital et transformé l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en gruyère via le célèbre bouclier fiscal, admet qu’il faudrait sans doute faire des gestes en sens inverse dans ces deux domaines.
« Le pouvoir politique aura du mal à y échapper d’une manière ou d’une autre. Si des gens perdent leur emploi, si l’on demande des sacrifices à des salariés pour préserver le leur, il sera difficile de ne pas prendre des mesures de solidarité de ce type, quitte à revenir sur des réformes du début du quinquennat. » Sous-entendu, donc : il faut rétablir l’ISF !
« Muriel Pénicaud se félicite de protéger les chômeurs avec une série de mesures d’urgence. Mais la ministre du travail refuse de suspendre le premier volet de la réforme de l’assurance-chômage qui durcit les conditions pour bénéficier d’allocations. Des dizaines de milliers de vies se retrouvent plombées en plein confinement. »
Et encore l'article ne parle pas des saisonniers et autre personnes qui enchaînent les contrats courts, ménages,chantiers, CDD etc.
Avec une telle réforme, ils vous se retrouver sans droit chômage, sans revenus pendant de longues périodes et donc tomber dans la précarité.
Cette loi est d'une stupidité sans nom et va même à l'encontre des partons. Sans le filet de sécurité du chômage, un saisonnier (par exemple) ne pourra plus travailler en saison et devra trouver d'autres moyens de survivre ce qui entraînera une pénurie de main d’œuvre dans ces secteurs.
Le contrat social français repose sur un triple socle : assurance maladie efficace, assurance chômage efficace, système de retraite par répartition efficace.
L'idée de la France c'est ça. Sans ces socles, la France n'existe plus en tant que tel. Détruire ou rendre inefficient ces systèmes (comme le fond les gouvernements successifs depuis une bonne décennie) entraînera sur le moyen puis long terme une précarisation d'une bonne partie des citoyens. Précarisation qui aboutira à des tensions sociales importantes (les gilets jaunes sont un petit avant goût seulement).
Les politiques néolibérales bêtes et méchantes doivent être abandonnées, la crise du Covid montre (s’il y avait besoin) que le néolibéralisme est un système ni efficace, ni durable ni juste.
« C’est une politique à l’allemande sans le dire : on transfère le chômage vers la pauvreté. »
« Et c’est tout bénéfice pour le gouvernement, [...]. Le taux de pauvreté, on n'en parle qu'une fois par an. Le taux de chômage, une fois par mois. »
« il y aura un million de perdants et au mieux quelques dizaines de milliers de gagnants. »
Honte à ce Gouvernement qui précarise sciemment la population (puis viendra jouer les étonnés quand les précaires sortiront manifester dans la rue).
Autre article : https://www.bastamag.net/reforme-assurance-chomage-pole-emploi-indemnisation-droits-rechargeables-CDD-boulots-de-merde
Une émissions où les intervenants ont des points de vues réellement contradictoires. oO
C'est quand on suis des émissions comme celle-là qu'on se rend compte à quel point on a perdu toute habitude des débats contradictoires dans les grands médias.
"80 % des économies viendront du durcissement de l’accès au chômage
Jusqu’à ce mardi, jamais cette piste n’avait été évoquée publiquement par un ministre ou par ses conseillers, et elle a été dévoilée par Les Échos le 7 juin seulement. Pourtant, selon Muriel Pénicaud, elle permettra de réaliser plus de 80 % des 3,4 milliards d’euros d’économies programmées d’ici à la fin 2021. À partir du 1er novembre, il va être bien plus compliqué de commencer à toucher le chômage : pour être indemnisé par Pôle emploi, il faudra avoir travaillé l’équivalent de 6 mois durant les 24 mois précédents, alors qu’aujourd’hui, seuls 4 mois travaillés sur 28 (et sur 36 mois pour les plus de 53 ans) sont nécessaires. Le saut est énorme : il faudra avoir travaillé un jour sur quatre pendant la période de référence, contre un jour sur sept actuellement.
Les conséquences de ce changement seront massives. Il fera des centaines de milliers de perdants, parmi les salariés les plus précaires. Ce sont ceux qui peinent à accumuler des heures de travail et qui sont donc susceptibles d’avoir le plus besoin de l’assurance-chômage. Les jeunes qui ont du mal à démarrer leur carrière seront particulièrement concernés. Cette situation est loin d’être anecdotique, alors que l’exécutif vient de lancer une concertation sur la réforme des minima sociaux, qui pourrait elle aussi aboutir à diminuer les allocations versées aux plus pauvres.
[...]
Avec les annonces de ce mardi, c’est la première fois depuis plus de trente-cinq ans que l’État décide seul des règles d’indemnisation chômage, sans syndicat ni organisation patronale. Et c’est la conséquence logique des dispositions contenues dans la loi sur l’emploi et la formation votée en août 2018.
Mais ce bouleversement historique est jusqu’à présent passé presque inaperçu. Pourtant, depuis octobre dernier, le financement de l’assurance-chômage a changé de nature, comme Mediapart l’a déjà détaillé : les salariés ne se voient plus prélever aucune cotisation chômage sur leur salaire. Ces cotisations alimentaient jusqu’ici les caisses de l’Unédic, qui gère l’assurance-chômage. Désormais, ce sont tous les Français qui contribueront à financer les allocations chômage, via un relèvement de la CSG, un impôt directement versé à l’État, qui pourra ensuite en disposer à sa guise.
C’est la fin de ce que l’on nomme le modèle assurantiel : chaque salarié versait une partie de son salaire pour s’assurer contre la perte de son emploi, et les indemnités chômage versées dépendaient de la durée d’emploi et de la rémunération précédente. Désormais, et nous venons d’en voir la première démonstration, c’est l’État qui décide quelle part de son budget doit être affectée au financement du système de chômage. Sans aucune garantie qu’à terme, le montant des allocations chômage ne baisse pas drastiquement, puisque les salariés n’y contribueront plus directement. C’est ce qu’avait reconnu l’an dernier auprès de Mediapart Aurélien Taché, le député LREM rapporteur du texte.
Mais ce changement radical n’est rien d’autre que la mise en application d’une des premières mesures défendues par Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle. Derrière les mots de la politique, il y a parfois un projet conçu et appliqué en toute cohérence."
« une erreur de penser qu’une forte abstention favoriserait mécaniquement l’extrême droite en s’imaginant que, par nature, son électorat radical se mobiliserait davantage que ceux des partis de gouvernement. […] Les dirigeants du FN disent d’ailleurs eux-mêmes que l’abstention est leur principal adversaire »
« De façon plus générale, aux élections présidentielles, notamment en 2012, le Front national a obtenu de bons scores malgré une faible abstention relative. Et il lui est aussi arrivé souvent de faire de mauvais scores alors que l’abstention était élevée »
« Le vote frontiste se nourrit en premier de la hausse dramatique du chômage »
« quelle que soit la taille de la commune : 1 % de chômage en plus donne 0,93 % de vote supplémentaire au FN »
https://reporterre.net/Non-l-abstention-ne-favorise-pas-le-Front-national
« Surmortalité supérieure à 300% chez les chômeurs par rapport à la population générale. »
« Le moment où l’on perd son emploi : licenciement, plan social, dépôt de bilan (artisans, commerçants et agriculteurs), est un moment authentiquement traumatique et donc comme les gens qui sont agressés ou blessés, les chômeurs sont exposés au stress post-traumatique. La différence, c’est que pour les autres, on fait quelque chose et que pour les 6 millions de chômeurs, on ne fait rien !" »
La pensée suicidaire :
- 20% de la population à des pensées suicidaires
- 30% des chômeurs ont des pensées suicidaires
Risque de passage à l'acte :
- 3% population générale
- 6% chez les chômeurs
Remarque de ma part :
Prenant ce fait en considération, il est plus que choquant de voir régulièrement des personnalités politiques stigmatiser, pointer du doigt, attaquer les chômeurs qui vivent pourtant déjà une violence et un traumatisme terrible. Ils vont même jusqu'à accuser les chômeurs des pires mots de notre société. On est à 100% dans le "victim blaming" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Bl%C3%A2mer_la_victime).
L'association qui a fait l'étude ci-dessus semble très active et offre aide et soutien aux chômeurs, voir : https://snc.asso.fr/
Voir aussi :
-
"Une étude de l’Inserm de 2017 estime qu’entre 10000 et 14000 décès par an sont imputables au chômage."
https://blogs.mediapart.fr/tristan-barra/blog/070917/derriere-les-chiffres-du-chomage-la-mort-de-milliers-de-personnes -
Un article de 2015 sur Sciences et avenir :
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/10-000-a-20-000-morts-par-an-dues-au-chomage_28753 -
Michel Debout : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Debout
Une vidéo de 40 minutes de M. Debout sur le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=SZ47iSy4vqM
"ll faut changer de regard sur les personnes en situation de pauvreté"
Donc les politiques de tout bord vont arrêter de stigmatiser les personnes sans emplois (chômeurs rémunérés ou non, personnes au RSA) comme ils le font depuis plusieurs années ?
Même à un truc aussi simple que ça, j'ai du mal à y croire.
« On a plus de 5,5 millions de demandeurs d'emploi, quasiment la moitié ne sont pas indemnisés dans le cadre de l'allocation à l'emploi, et sur ceux qui sont indemnisés il y en a la moitié qui gagnent moins de 1 100 euros par mois. Dire que les chômeurs roulent sur l'or, c'est aberrant". »
Ces gens qui stigmatisent dés qu'ils le peuvent les chômeurs (donc une des catégories de personne les plus précaires) sont à gerber.
Particulièrement quand ces personnes sont des hommes ou femmes politiques qui ont une carrière tout à fait confortable d'assurée.
Si vous pensez qu'il est si bien que ça d'être au chômage, hésitez pas, arrêtez de travailler...
Vous inquiétez pas quelqu'un sera tout content de "prendre votre place" ... et au bout de quelques mois vous verrez la réalité d'une autre manière.
Je discutais avec une amie hier, qui m'expliquait que dans la boite où elle taf, ils ont publiés une offre d'emploi pour un CDD de 3 mois (remplacement arrêt maladie). Ils ont reçu 250 CV.
Deux cent cinquante CV, pour un CDD de 3 mois. Zont pas l'air si démotivés que ça les chômeurs français.
Le chômage n’est pas simplement une affaire de volonté individuelle, qui se résoudrait en traversant la rue. Il résulte d’un déficit d’emplois au niveau national. Pendant longtemps, ce déficit était considéré comme un problème, sur lequel intervenaient les politiques publiques.
La sortie d’Emmanuel Macron traduit une double opinion. D’abord, elle délégitime l’action publique en matière de lutte contre le chômage, pour le présenter comme une somme d’actes individuels qui découlerait des choix des chômeurs. Deuxièmement, elle correspond à une promotion des « travailleurs pauvres ». Autrement dit, le président plaide en creux pour l’exercice de n’importe quel type d’emploi plutôt que le chômage. Cette politique a été menée dans plusieurs pays anglo-saxons, ou encore en Allemagne, où elle a conduit à une progression spectaculaire de la pauvreté laborieuse.
Voilà la réalité de la belle France. Des travailleurs esclaves sur les grands chantiers Bouygues, Vinci, Geodis (SNCF) etc et dans les entreprises (interim).
Et pendant ce temps là, ces salauds de chômeurs français n'acceptent pas de travailler gratuit.
Pour mémoire et pour rappel :
Article 23
- Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.