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Si vous avez un accès Mediapart, à lire en entier vraiment, pour sortir du discours de comptoir : "tous racistes, sexistes et rétrogrades".
L’ampleur de la victoire de Donald Trump le 5 novembre 2024 ne peut s’expliquer sans comprendre le facteur économique et la façon dont les démocrates ont abordé cette question. Les 4 points gagnés par le milliardaire new-yorkais entre les scrutins de 2020 et de 2024 montrent qu’une partie de l’électorat a basculé, au cours de ces quatre années, vers les républicains.
La question est alors de savoir ce qui a déterminé cette bascule. De ce point de vue, les premières enquêtes post-électorales confirment ce qui avait été perçu au cours de l’ensemble de la campagne : l’économie a été le premier déterminant du vote pour 39 % des électeurs, selon une enquêt de l'agence AP.
L’hypothèse d’un rejet du bilan économique de la présidence Biden est confirmée par d’autres éléments, notamment par les résultats des référendums locaux. Dans des États qui ont choisi très largement Trump, le droit à l’avortement a souvent été renforcé dans les urnes [Les Américains votaient en plus des présidentiel au niveau fédéral sur les sujets liés à l'avortement], preuve que son discours réactionnaire n’a pas été la principale force motrice de sa victoire
Plus bas :
Pourtant, l’humeur des citoyen·nes n’a pas suivi cet enthousiasme des économistes. Toutes les enquêtes montraient que la plupart des États-Uniens avaient le sentiment que leur niveau de vie s’était dégradé. Mais les économistes et les cadres démocrates sont restés attachés à leur fétichisme statistique : les chiffres ne mentant pas, c’était donc le sentiment des électeurs et électrices qui était faux et manipulé.
Pendant des mois, et encore récemment, le Prix Nobel d’économie Paul Krugman, éditorialiste économique au New York Times, a passé son temps à affirmer que les économistes avaient raison et que les gens avaient tort. Le sentiment négatif sur l’économie n’était que le produit d’une énième fake news trumpiste.
Mais le président élu n’a pas eu besoin de déployer ses talents de menteur pour convaincre l’électorat sur l’économie. Il a mené sa campagne en martelant cette question : « Votre situation est-elle meilleure qu’il y a quatre ans ? » Et une partie de l’électorat y a répondu dans les urnes.
Et :
Cette situation traduit un fait notable par rapport aux années 1990 : la croissance a changé de nature. Elle ne reflète plus aussi clairement le bien-être social. Et pour deux raisons. D’abord, les conditions de production de la croissance sont plus difficiles et supposent parfois une dégradation des conditions de vie des ménages. Ensuite, parce que les difficultés croissantes à produire de la croissance conduisent à une captation de cette dernière par une minorité à des fins d’accumulation. En d’autres termes : l’accélération de la croissance a un coût social croissant.
Et :
Car les hausses de coûts sur les primes d’assurance et les loyers ne sont pas comptabilisées dans le taux d’inflation
Et :
À cette hausse des dépenses contraintes s’ajoute le fait que les prix alimentaires ont explosé en 2022 et 2023 de respectivement 9,9 % et 5,8 %, [...] Une grande partie des États-Uniens ont eu le sentiment de travailler toujours davantage pour pouvoir consommer toujours moins. Ce n’était pas là une fake news mais une réalité très largement vécue.
Et :
La situation économique des États-Unis était donc explosive, et les démocrates étaient dans le déni. En ne cessant de crier aux fake news, ils ont achevé de s’aliéner une population cruciale pour leur victoire. Kamala Harris a tenté de corriger le tir en cessant de se prévaloir du bilan Biden, mais, obsédée par le gain du vote modéré, elle a refusé de prendre la réalité concrète des ménages en considération.
Le travail scientifique sur les ouragans montre que leur nombre n’augmente pas. En revanche, leur intensité est décuplée par le réchauffement lié aux activités humaines. Sans cela, ces ouragans dévastateurs qui charrient des quantités d’eau phénoménales auraient été des orages. C’est vrai aussi pour les épisodes cévenols qui sont de plus en plus chargés en eau.
1970: Une voie de plus résoudra le problème
1980: Allez, une de plus.
1990: Et encore une.
2000: Avec une de plus le problème sera réglé, c’est sûr.
2010: Allez, une de plus.
2020: Il faut élargir maintenant.
Vu sur un Brief.me :
Le site Explore la France vous choisit une destination de manière aléatoire. Mer, montagne ou village, dans telle ou telle région, à moins de 100 kilomètres ou à l’autre bout du pays : vous pouvez sélectionner vos critères ou tout laisser au hasard. Le générateur de destinations Earth Roulette propose la même fonctionnalité à l’échelle du monde – avec la possibilité de se concentrer uniquement sur l’Europe – et davantage de filtres, comme la température actuelle dans chaque ville ou le budget.
Pour faire court, ce n'est pas en se recroquevillant sur l'électorat des cités (LFI), et sur celui des métropoles (Ps et de manière caricaturale Eelv) que les gauches arriveront au pouvoir.
Si elles veulent accéder au pouvoir et durablement repousser les extrêmes droites. Puisse les gauches entendrent ce qui est dit dans cet article.
" Cela peut sembler contre-intuitif, mais les inondations récentes dans le nord de la France et la sécheresse persistante dans les Pyrénées-Orientales relèvent de la même mécanique à l’échelle planétaire. [...]
Pour chaque degré Celsius en plus, on observera 7 % d’évaporation supplémentaires, ce qui se traduit par une augmentation des précipitations au niveau mondial "
" le changement climatique fait mal les choses : il y a à la fois une augmentation des précipitations là où il y en a déjà suffisamment – voire déjà en excès – et une baisse là où il y en avait déjà peu ou trop peu. Ce sont des mécanismes de circulation atmosphériques de l’air chaud chargé d’humidité qui sont en cause. "
" les épisodes méditerranéens exposent les habitants de PACA à des épisodes de pluie extrêmes. Les deux phénomènes, la sécheresse en lame de fond, et des épisodes de pluie intenses, peuvent s’alterner. [...]
les projections dans cette région [...] indiquent des débits d’étiage qui vont diminuer jusqu’à 50 % en août et septembre sur la majeure partie des fleuves et des rivières, ceci à cause d’une augmentation de l’évaporation liée au réchauffement. Cela montre bien que le niveau de précipitation annuel n’est pas un indicateur pertinent pour raisonner à l’échelle du territoire. "
" 74 % des trajets domicile-travail en voiture, et 52 % pour moins de 2 kilomètres "
" 33 % des déplacements domicile-travail sont inférieurs à 5 km "
" 8,2 millions de personnes parcourent moins de 5 km pour se rendre au travail (soit 33 %) "
" Le centre des aires urbaines est plus favorable au report modal – c’est-à-dire au passage d’un mode de transport vers un autre. Selon l’Observatoire des territoires, « 9 % des déplacements motorisés pourraient être faits à pied et un peu moins de la moitié (43 %) à vélo », par les résidents des « communes centre » d’aires urbaines.
Ces chiffres sont un peu plus faibles chez les habitants des zones périurbaines, même s’ils restent élevés, puisqu’ils atteignent un tiers des trajets qui pourraient être effectués en marchant (6 %) ou à vélo (28 %) "
Qu'est ce qu'on attend pour créer des infrastructures cyclables dans les zones périurbaines ?
Choisir géographiquement une radio selon où elle se situe, en France, dans le monde.
Plein de découvertes en perspective.
Superbe !
La différence de taxation entre les ultra-riches et le reste de la population expliquée en 4 minutes.
Superbe cours de vulgarisation de Marc-André Selosse (https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc-Andr%C3%A9_Selosse).
Ca parle sol, élevage intensif, santé humaine, agroécologie, feu, composte, science du vivant, biodiversite.
Le tout sans tomber dans le dogmatisme. C'est à ce type de personne qu'il faut donner du temps d'antenne.
Voir notamment la BD auquel a collaborée Selosse : https://www.dargaud.com/bd/sous-terre-bda5375020
"
Il n’y a pas d’un côté les bonnes énergies vertes et de l’autre les méchantes machines carbonées, mais un questionnement essentiel, puisque la quête continue de l’abondance n’est plus possible : comment habiter notre planète sans creuser la tombe de celles et ceux qui y vivent ?
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" Mais l’historien Jean-Baptiste Fressoz a mis en garde contre le « leurre dangereux, sans référent historique », de ce concept, « inventé en 1975 pour conjurer le thème de la crise énergétique ». Selon lui, « dire “transition” plutôt que “crise” rendait le futur beaucoup moins anxiogène en l’arrimant à une rationalité planificatrice et gestionnaire ». "
" L’ambiguïté de ce mot est pointée par deux autres auteurs, Gérard Dubey et Alain Gras, dans leur livre La Servitude électrique. Il est « chargé d’une idéologie continuiste », écrivent-ils, c’est-à-dire de l’idée que tout peut continuer comme avant, à condition de changer quelques équipements industriels périphériques. En réalité, « l’histoire industrielle, qui se déroule sur 200 ans, n’a jamais vu une énergie remplacer une autre ». Elles ne font que s’ajouter les unes aux autres. Tout est en place pour que les sociétés humaines se retrouvent à utiliser en même temps du charbon, du pétrole, du gaz, du nucléaire, de l’éolien, du solaire, de la géothermie, de l’hydrogène et de la biomasse, et accélèrent ainsi l’épuisement des milieux de vie, humaine et non humaine, sur cette pauvre planète creusée, forée et polluée de toutes parts. "
"Alors, si la « transition » n’est pas le bon substantif pour désigner les voies à ouvrir pour arrêter de détruire le monde, quel est-il ? Différentes propositions sont sur la table, habitées par des cosmologies et des visions politiques différentes : rupture (voir par exemple le livre Écologie sans transition , publié par les éditions Divergences), destitution, transgression, décroissance, atterrissage (Bruno Latour, Où atterrir ?)"
"Une idée simple serait d’oser se saisir du mot « révolution » dans son sens géométrique : pour retourner la question énergétique par rapport à son sens dominant. En clair, commencer par interroger la demande énergétique et voir comment la réduire au maximum, pour ensuite chercher comment répondre à la part incompressible de nos besoins. Soit l’inverse des présupposés idéologiques qui sous-tendent le « tournant nucléaire » du discours public en France sur la transition énergétique. La sobriété maximale et la production minimale d’énergie sont les indispensables conditions au maintien de la possibilité d’une vie décente pour tou·te·s, et pas seulement l’élite hors sol des pays riches. "
" C’est donc tout sauf uniquement une question de technologie. La catastrophe écologique en cours doit ouvrir un questionnement fondamental : quels besoins, quelle juste répartition des ressources en situation de pénurie, qui pour en décider ? "
Cette article (et rien que son titre) résume à lui seul notre époque. Tout ou presque y est dit. On peut blablater pendant des jours, des mois, polémiquer à longueur de temps sur plein de choses, je vois pas grand chose à ajouter.
" Le bruit tonitruant autour de l’« insécurité » qui affligerait la société française dissimule ainsi l’insécurité sociale, qui affecte près de la moitié de la population, et l’insécurité écologique, qui grandit année après année"
reduction temps de travail : https://youtu.be/35iuhmsHaCQ?t=2217
" La [bonne] stratégie d'élimination procède en deux phases. D'abord, on ramène la circulation du virus en dessous d'un seuil critique, de sorte que l'on puisse tracer, alerter et isoler efficacement les nouveaux cas.
Ensuite, on agit rapidement, et de manière stricte mais localisée en cas de résurgence du virus. C'est ce qu'a fait l'Australie, par exemple: un confinement strict en août et septembre 2020, suivi de confinements brefs et ciblés.
Ce confinement représente bien sûr un coût sur le PIB, mais à partir du moment où l'on parvient à avoir une circulation minime, on peut le maintenir à faible coût. D'autant plus qu'on entre dans un régime stable.
A contrario, vivre avec le virus (comme en France, mais également chez les pays voisins ou aux États-Unis) a pour conséquences de devoir être sur le qui-vive en permanence, de fermer des domaines d'activité et pas d'autres, rouvrir puis refermer... Cette logique de «stop and go» est extrêmement coûteuse sur le plan économique et social à long terme. "
TL;DR de l'article pour les préssés et non abonnés.
" En quoi l’épidémie de coronavirus est-elle le fruit d’une biodiversité sous pression ? Faut-il s’attendre à l’émergence de plus en plus de zoonoses ? Quelles réponses apporter au niveau de la biodiversité pour éviter des crises sanitaires plus graves encore ?
Gilles Boeuf, biologiste, président du Conseil Scientifique du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement, et du Conseil Scientifique de l'Agence Française pour la biodiversité "
Très bon article sur la façon probable dont se propage le covid-19, l'article m'avait échappé (copie de sauvegarde).
Ça fait du bien de, semble-il, commencer à cerner comment ce virus fonctionne.