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Ce vaccin [AstraZeneca] est-il réellement moins efficace que les autres ? À première vue, c’est ce que semblent suggérer les résultats des essais cliniques : alors que les deux vaccins ARN montraient une efficacité de 95 % à prévenir les cas symptomatiques confirmés, le vaccin d’AstraZeneca en empêchait « seulement » 70 %. Toutefois, si l’on s’en tient aux cas de Covid hospitalisés ou aux décès évités, tous ces vaccins atteignaient plus de 98 % d’efficacité dans les études.
Le problème, c’est qu’il est très difficile de comparer les données issues des essais cliniques car les critères d’évaluation d’efficacité diffèrent selon les laboratoires. Les placebos ne sont pas les mêmes, les populations vaccinées non plus, les délais pour comptabiliser les cas de Covid vont de 7 à 28 jours, selon les essais. Même la façon de comptabiliser les cas de Covid n’est pas la même.
Pour Moderna, il fallait au moins deux symptômes (fièvre et toux, par exemple) et un test virologique positif, alors que pour Pfizer et AstraZeneca, un seul symptôme et un test positif suffisaient. En outre, certains essais d’AstraZeneca ont eu lieu sur des populations déjà confrontées aux nouveaux variants du virus, alors que ceux de Moderna ou de Pfizer étaient terminés avant que ces variants circulent largement.
En réalité, l’idéal serait de comparer l’efficacité des différents vaccins en vie réelle, ce qui commence à devenir possible grâce aux données qui s’accumulent. Ainsi, une étude vient d’être publiée en « preprint » (texte pas encore relu par d’autres chercheurs). Elle a été menée en Écosse sur plus de 39 000 personnes, dont 27 675 avaient reçu le vaccin Pfizer/BioNTech et 11 382 le vaccin AstraZeneca. Contre toute attente, elle montre finalement une efficacité supérieure pour AstraZeneca : 28 à 34 jours après la première injection, le vaccin anglo-suédois diminue de 94 % les hospitalisations, contre 85 % pour le vaccin Pfizer/BioNTech.
En outre, le vaccin d’AstraZeneca semble le plus rapidement efficace : 70 % d’efficacité dès la seconde semaine suivant la primo-injection, contre seulement 38 % à cette même période pour le Pfizer/BioNTech. Il faut en outre noter qu’en Écosse, l’AstraZeneca est majoritairement utilisé par les plus de 65 ans, alors que le Pfizer/BioNTech est surtout injecté chez les moins de 75 ans, contrairement à la France. De quoi redorer encore plus l’image du vaccin AstraZeneca.