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" Le pouvoir central est déliquescent, affrontant une défiance, voire un rejet, sans précédent – plus fort que partout ailleurs en Europe. Sa sous-estimation des premiers mois de l’épidémie, son impréparation, les postures guerrières d’un chef de l’État à l’épée de bois, les mensonges et les discours infantilisants : tout le monde ou presque l’a compris et le considère comme acquis.
Mais il est bien d’autres éléments dont les effets seront sans doute massifs, même s’il est encore trop tôt pour en prendre l’exacte mesure. Les deux mois de confinement ont profondément bouleversé notre rapport au travail, à la consommation, aux managers, aux lois d’airain des hiérarchies d’entreprise, de leurs stratégies, des logiques d’actionnaires. "
« Pas de retour à l’Anormal ! »
" C’est dire combien Emmanuel Macron et son gouvernement subissent un rapport de force nouveau parce que très défavorable. Les appels du président « à se réinventer, moi en premier » n’ont retenu l’attention qu’un instant. Après les échecs de Nicolas Sarkozy, de François Hollande, Emmanuel Macron n’est-il pas que le nouvel avatar d’une présidence destituée de fait et devenue insupportable au pays ? "
" Car ce que disent aussi cette floraison d’initiatives et de mobilisations, ces capacités d’auto-organisation et d’innovation, c’est combien cette crise sanitaire a achevé de dévoiler l’archaïsme dangereux de notre système politique. Un pouvoir arrogant et prétentieux d’un coup mis à nu par une pénurie de masques. Un pouvoir vertical et centralisateur soudain obligé de s’en remettre aux élus locaux qu’il méprisait et aux citoyens qu’il sermonnait.
La figure de l’homme providentiel, du président omnipotent et omnisachant, du monarque républicain gage de stabilité et de sécurité, ce Jupiter évoqué par Macron dès son élection de 2017, cette figure n’exaspère plus. Elle insupporte. Parce qu’elle est justement la cause de troubles incessants (lire l’article d’Ellen Salvi), d’affaissement démocratique et de mauvaise gouvernance généralisée."
" ce que disent ces mobilisations – ce qui transparaissait au travers des crises précédentes –, c’est que l’urgence est de submerger notre système politique. Il s’agit enfin d’instituer (et non plus seulement d’en parler) de nouveaux modes de délibération et de décision, de nouveaux contrôles citoyens de l’action publique et des élus, de nouveaux contrepouvoirs parlementaires, de nouvelles décentralisations qui ne produisent pas que des notables ou des roitelets locaux, une nouvelle démocratie sociale."
[Edit]
Pour contre-balancer l'article de Mediapart :
https://www.marianne.net/debattons/billets/la-crise-de-2008-nous-enseigne-qu-il-n-y-aura-probablement-pas-de-monde-d-apres
La juste mesure.
Mensonge, mauvaise foie et hypocrisie. La novlangue érigée en temps que moyen de communication courant, tout le temps sur tous les sujets.
La parole de ces gens n'a aucune valeur.
C'est pas temps la mauvaise gestion mais plutôt ce type de parole qui énerve les gens au plus haut point.
" Thomas Portes. Ce soir dans l’épisode 23 de « Et demain on fait quoi ? », je reçois ce soir Laurent Thines, Neurochirurgien et membre du collectif @CollectInterHop."
C'est édifiant d'entendre l'ensemble de cette interview. L'exemple de l’hôpital montre clairement l'esprit du néo-libéralisme bête est méchant dans lequel on vit.
La Première ministre de Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, populaire pour avoir bien géré la crise du Covid-19 dans son pays, s’est prononcée mercredi 20 mai en faveur de plusieurs mesures visant à diminuer le temps de travail : la création de nouveaux jours fériés et la semaine de quatre jours.
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/un-monde-d-avance/en-nouvelle-zelande-la-semaine-de-quatre-jours-a-l-etude-pour-relancer-l-economie_3950745.html
Seulement 21 morts pour 5 millions d'habitants
La Première ministre néo-zélandaise est écoutée d’autant plus attentivement que son bilan est positif sur la gestion du virus. Jacinda Ardern, 39 ans, est l’un de ces leaders qui a marqué des points depuis deux mois. Le bilan est édifiant : seulement 21 morts et 1 500 personnes contaminées depuis le début dans ce pays de 5 millions d’habitants. C’est le résultat d’une politique claire et efficace : un confinement drastique et rapide, dès les premiers cas, et une transparence absolue
#BikeBoom 3.0 ?
Historiquement, à chaque crise importante le vélo connaît un boom.
" le 16 juin 2019, deux millions de personnes ont défilé, sur une population de sept millions d’habitants – pour réclamer en particulier des réformes démocratiques repoussées depuis plusieurs années, en particulier l’élection au suffrage universel des parlementaires du Conseil législatif et du titulaire du gouvernement local. "
Le programme Alvéole (Apprentissage et Local VÉlo pour Offrir une Liberté de mobilité Econome en énergie) a pour ambition d’accélérer la création de places de stationnement vélo et d’accompagner au changement de comportement avec un large panel d’actions de sensibilisations à l’écomobilité. Le programme vise la création de 30 000 places de stationnement vélo et l’accompagnement de 18 000 usagers.
Lieux d’implantation des locaux vélos éligibles :
Pôles d’échanges multimodaux
Etablissements scolaires et universitaires
Logement social
Etablissements publics
Découvrez la liste des structures éligibles au programme.
La LFP a voté la souscription d’un emprunt garanti par l’État de 224,5 millions d’euros pour renflouer ses clubs, surtout ceux de Ligue 1. Malgré cette aide, certains sont au bord du dépôt de bilan. Mediapart révèle des documents confidentiels établissant le caractère périlleux de l’opération effectuée sans la moindre vérification de solvabilité. Les contribuables risquent de payer les dérives du foot-business.
Documentaire sur la destruction et préservation du bocage en Mayenne.
https://reporterre.net/A-VOIR-Memoires-du-bocage-mayennais
voir aussi : http://lcdt-53.e-monsite.com/
Elle s'appelle KK Shailaja, elle est ministre de la santé de l'État de Kérala, au sud de l'Inde, et est devenue aussi célèbre qu'une rock-star. La raison? Son territoire a été érigé en modèle de lutte contre l'épidémie.
«Professeur Shailaja», comme on la surnomme, a grandement contribué à ce que le Kerala, peuplé de 35 millions d'habitants, ne déplore que 4 décès du Covid-19. Un résultat aussi remarquable qu'à Taïwan, mais avec un PIB bien moins élevé.
Un long article du quotidien britannique The Guardian revient sur la stratégie de KK Shailaja. Ainsi, dès janvier, elle préparait tous ses cadres de santé à l'arrivée de l'épidémie.
Comme à Taïwan, tous les passagers en provenance de Chine ont très vite été soumis à une prise de température. Les individus fiévreux étaient expédiés vers un hôpital à proximité. Les autres devaient subir une période de quarantaine à leur domicile ou dans des lieux adaptés.
Quand le premier passager malade, en provenance de Chine, a débarqué le 27 janvier, le protocole préconisé par l'OMS reposant sur le mantra «tester, tracer, isoler» était déjà bien en place.
Plus tard, des dizaines de milliers d'ouvriers indiens en provenance de pays du Golfe sont arrivés. Autant de gens qu'il aura fallu placer en quarantaine en leur garantissant trois repas par jour.
À chaque fois, des établissements de soins étaient entièrement dédiés au traitement des malades du coronavirus pour limiter la contagion. Et le chef du gouvernement est allé lui-même négocier auprès des responsables religieux les conditions de fermeture des lieux de prière. À la levée du confinement national, fixée au 17 mai, KK Shailaja s'attend à un afflux massif de travailleurs migrants en provenance de l'étranger. Qu'importe: elle a déjà prévu la réquisition d'hôtels et de lieux de conférence afin de fournir, si besoin, 165.000 lits.
Plus d'infos :
https://www.theguardian.com/world/2020/may/14/the-coronavirus-slayer-how-keralas-rock-star-health-minister-helped-save-it-from-covid-19
https://www.technologyreview.com/2020/04/13/999313/kerala-fight-covid-19-india-coronavirus/
https://twitter.com/shailajateacher?lang=fr
Source texte : mediapart
Tous les indices vont donc dans le même sens : le capital est bel et bien hyper avantagé, tandis que le travail est piétiné. Dans son entretien aux Échos, Raymond Soubie suggère même au gouvernement d’aller encore plus loin, par exemple en repensant « d’urgence les règles des plans sociaux ».
Mais l’homme est assez habile pour savoir que tout cela risque de créer un climat social dangereux. Aussi, lui qui a conseillé une présidence qui a dynamité la taxation du capital et transformé l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en gruyère via le célèbre bouclier fiscal, admet qu’il faudrait sans doute faire des gestes en sens inverse dans ces deux domaines.
« Le pouvoir politique aura du mal à y échapper d’une manière ou d’une autre. Si des gens perdent leur emploi, si l’on demande des sacrifices à des salariés pour préserver le leur, il sera difficile de ne pas prendre des mesures de solidarité de ce type, quitte à revenir sur des réformes du début du quinquennat. » Sous-entendu, donc : il faut rétablir l’ISF !
" une des propositions de l’Institut Montaigne est très éloquente : elle propose de rémunérer les heures supplémentaires travaillées sous forme non plus de salaire mais de participation aux bénéfices. Autrement dit, ce travail ne serait plus payé comme un moyen de production, mais uniquement en fonction de la rentabilité du capital. Ce serait une défaite pour le travail, dont la spécificité serait niée : il ne serait pas davantage qu’un apport équivalent à celui du capital. Cela ne signifie dès lors rien d’autre que la soumission complète du travail en tant que tel, puisqu’on voit mal des salariés devenus pareils à des actionnaires contester à ces derniers le partage de la valeur ajoutée."
"Ces propositions apparaissent donc comme le symptôme de cette « Restauration du capital » à venir où, après avoir été maintenu sous respirateur artificiel par l’État pendant près de deux mois et demi, le capital va exiger une soumission complète du travail à ses intérêts au nom de « l’emploi ». Cette stratégie pourra prendre des aspects « progressistes », s’accompagnant de plans de relance keynésiens ou de « relocalisations » ponctuelles, comme la Restauration de 1815 avait donné des gages de sa « modernité » pour assurer sa politique réactionnaire"
"Cette stratégie néokeynésienne est une variante connue du néolibéralisme. Elle s’appuie sur l’idée que l’État doit intervenir, en cas de choc exogène, pour rétablir la rentabilité du capital et la « normalité » du fonctionnement des marchés. Mais cette intervention a un double aspect. D’un côté, il s’agit de relever le niveau de la demande globale pour favoriser l’emploi des capacités de production, et, de l’autre, il faut favoriser les « réformes structurelles » pour améliorer l’allocation des capitaux et faciliter les « équilibres de marché ». Autrement dit, dans cette vision, relance budgétaire et soumission du travail vont de pair."
"Cette Restauration du capital devrait donc bien s’accompagner d’une réduction de la protection sociale et de la protection de l’emploi, au nom même des créations d’emplois. Le débat en son sein pourrait donc prendre un tour inquiétant, entre ceux qui souhaitent augmenter le temps de travail et ceux qui souhaitent le fractionner en favorisant la précarité et le temps partiel, sur le modèle allemand d’une réduction subie du travail, dirigée selon les intérêts du capital. Dans les deux cas, la situation des salariés ne pourrait cependant que se détériorer. Dans le premier cas, on l’a vu, par l’augmentation du chômage et, dans le second, par la détérioration des conditions de travail et de vie."
"Il est même fort envisageable qu’une synthèse de ces deux visions finisse par s’imposer au nom de « l’emploi » : l’augmentation légale du temps de travail permettrait d’améliorer la rentabilité, tandis que la précarisation assurerait à la fois un taux de chômage faible en apparence et une baisse du coût du travail. Ceux qui se retrouveraient sur le bord de la route en raison de l’augmentation du temps de travail en seraient réduits à accepter des emplois précaires pour survivre, faisant baisser les exigences salariales durablement, ce qui est le seul salut du capital en période de stagnation séculaire.
Pour cela, il faudrait cependant une assurance-chômage plus stricte et moins généreuse, ce qui est à portée en France, où le gouvernement n’a que « suspendu » la réforme de l’assurance-chômage."