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« C’est sur insistance du gouvernement que la réforme du statut des cheminots est devenue prioritaire dans le rapport Spinetta. Un tel changement, qui permettrait à peine d’économiser entre 100 et 150 millions d’euros à un horizon de dix ans, ne résout en rien l’avenir de la SNCF. Mais l’objectif de l’Élysée est ailleurs : gagner une bataille politique, en ralliant à lui l’opinion publique. »
« Le statut des cheminots est un faux problème. Mettre en avant ce sujet, c’est montrer les cheminots du doigt afin d’éviter un vrai débat sur le service public ferroviaire et la continuité territoriale »
« Pendant que l’on parle du statut, on ne parle pas du reste. Les Français seraient vent debout s’ils comprenaient la destruction du service public qui se profile, l’abandon de toute politique ferroviaire, de toute cohésion territoriale »
« L’Élysée sait que l’opinion publique va être déterminante dans le dossier de la SNCF. C'est elle qui va arbitrer. Pour éviter de revivre les grèves de 1995, il doit la mettre de son côté. Et la seule façon pour le gouvernement de la mettre de son côté, c’est le statut »
« Sans attendre, Emmanuel Macron a donné lui-même l’angle d’attaque et le top départ de la bataille médiatique. « Je ne peux pas avoir d’un côté des agriculteurs qui n’ont pas de retraite et de l’autre, avoir un statut cheminot et ne pas le changer », a expliqué le président de la République lors de sa visite au Salon de l’agriculture, le 24 février. La machine médiatique a tout de suite embrayé. Tous les “experts” patentés, qui avaient été beaucoup moins diserts sur l’égalité sociale au moment de la suppression de l’ISF notamment, ont enchaîné : au nom de l’égalité, les cheminots doivent s’aligner sur la précarité du privé (lire à ce sujet l’excellente chronique de Samuel Gontier dans Télérama). Des sondages ont opportunément fleuri pour venir épauler le projet du gouvernement, avec des questions aussi neutres et aussi scientifiques que celles de l’institut Odoxa – relevées par Arrêt sur images – comme par exemple : « Pensez-vous qu'il faut faire disparaître ce statut qui est un privilège qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui ? » »