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« Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, déplore l’attitude désinvolte des autorités françaises. »
« je veux rappeler que le mandat de l’ONU est universel, et qu’à ce titre, la haute commissaire est fondée à interpeller la France comme elle le fait régulièrement avec d’autres pays, considérés il est vrai comme plus autoritaires. J’aimerais aussi rappeler le contexte de son intervention, car celle-ci a suscité de nombreux commentaires offusqués voire désagréables à l’endroit de Michelle Bachelet, au motif qu’elle a cité la France concomitamment avec Haïti et le Venezuela. Ce jour-là, son propos portait sur le devoir des nations de tout faire pour libérer les peuples de la terreur mais surtout de la misère, comme l’édicte la Déclaration universelle des droits de l’homme. Sans préjuger de ce qu’est devenu ensuite le mouvement des gilets jaunes, il semblait que les revendications de départ étaient d’ordre social. Michelle Bachelet a tenu à rappeler qu’en France également, une attention particulière doit être portée aux citoyens dans la misère. Ensuite, je pense qu’il est important de rappeler qu’au contraire, il ne s’agit pas d’un «rappel à l’ordre» exceptionnel. Un haut commissaire était déjà intervenu sous la mandature Sarkozy pour rappeler à la France ses obligations en matière de droit des minorités, puisque les Roms subissaient une politique agressive. De la même manière, l’ONU a demandé des garanties à la France durant l’état d’urgence. »
« Nous sommes inquiets des méthodes très rigides de canalisation des foules qui dissuadent les citoyens de manifester. Nous déplorons également les instructions de maintien en garde à vue de certains manifestants le temps que les cortèges se terminent. »
« Nous avons des citoyens qui sont placés en détention provisoire, qui sont jugés en comparution immédiate, parfois sur la simple base de faits captés par la vidéo. Or, ces mêmes vidéos sont déclarées insuffisantes ne serait-ce que pour suspendre administrativement un policier ou un gendarme qui aurait eu un comportement inapproprié. Cette rapidité d’un côté et cette lenteur de l’autre envoient le signal d’une justice à deux vitesses, d’une différence manifeste de traitement entre les citoyens et les forces de l’ordre. »
« la France est désormais interpellée par de nombreuses autres institutions internationales : l’OSCE, le Conseil de l’Europe, le Parlement européen. Cette constance appelle à notre sens une prise de conscience urgente de la part des autorités françaises. »