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Ce qui semble donc se dégager, c’est qu’en période de guerre, l’effondrement du PIB ou de la consommation en soi n’est pas un indicateur d’effondrement politique et social.
La clé est toujours politique. Dans le cas allemand de 1918 comme dans le cas russe de 1917, la révolution émerge non pas directement de l’effondrement économique, mais comme le fruit de la défaite militaire qui rend soudain les sacrifices économiques vains.
Ce détour permet de nuancer le scénario qui semble aujourd’hui central en Occident suivant lequel l’effondrement économique conduira nécessairement à l’arrêt des combats ou à la chute du régime russe. La clé est toujours politique et réside dans l’acceptation politique de ces sacrifices économiques.
Une fois ces éléments posés, la question économique reste néanmoins majeure. Le lien entre économie et politique est complexe. La nature de l’effondrement joue un rôle majeur : s’il atteint la capacité du pays de poursuivre la lutte ou de maintenir un niveau de vie minimum pour la population, il conduit à un désastre politique. Pour tenir, il faut disposer des moyens d’assurer l’effort de guerre et d’assurer un niveau de vie minimum à la population. C’est d’ailleurs l’inaptitude du régime tsariste à remplir ces deux objectifs qui a conduit la Russie de 1917 au chaos.