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En mai 2010, alors député socialiste, c’est lui qui interpellait le gouvernement de Nicolas Sarkozy sur son souhait de décaler l’âge de départ à la retraite. « Cette volonté de reculer l’âge légal est doublement injuste, affirmait le jeune élu. D’une part, elle écarte d’emblée la recherche d’autres recettes, notamment la mise à contribution de l’ensemble des revenus et en particulier de ceux issus du capital. »
Dans un écho cruel aux critiques dont il fait l’objet aujourd’hui, Olivier Dussopt dénonçait ensuite la « double peine » que constituait, pour les jeunes générations déjà touchées par « la précarité » et « le chômage », le fait d’éloigner « toujours plus le moment de leur départ en retraite ». Et l’Ardéchois de conclure, à destination d’Éric Woerth, ministre du travail (devenu lui aussi macroniste)
À l’époque, Olivier Dussopt est classé à l’aile gauche du parti. Ses mentors se nomment Henri Emmanuelli, Benoît Hamon ou Martine Aubry. Et son identité politique repose sur deux socles : sa fine connaissance des finances et des collectivités locales, ainsi que son ancrage ouvrier. « C’était un mec avec une vraie conscience de classe, se souvient un socialiste dont il fut proche. Il parlait beaucoup des conditions de travail de sa mère ouvrière, c’était un vrai moteur chez lui contre l’injustice sociale. Son engagement politique était la conséquence de la colère qu’il avait accumulée. »
Invité de Mediapart en 2016, l’intéressé ne disait pas autre chose. « Je n’ai qu’un moteur, c’est le rejet total des inégalités, affirmait-il sur notre plateau. J’ai une haine, une fureur totale contre les inégalités, et particulièrement contre l’inégalité des chances. J’ai des convictions qui renvoient à des cheminements personnels. Personne […] ne m’apprendra ce qu’est la précarité. Je l’ai connue et je la connais dans le regard de mes concitoyens. Ce sont mes seules motivations. »