Quotidien Shaarli

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April 30, 2019

Mœurs, sexualité, politique… Les Français plus ouverts que leurs aînés - lemonde.fr

Avec toutes les pincettes qu'il est bon d'avoir face à une seule enquête et face aux statistiques.
(pour les non abonnés j'ai mis en bas de page un lien vers l'article complet en pdf)

Quelques extraits subjectifs :

« Le débat public sur les valeurs des Français est plus que jamais saturé par des interprétations alarmistes. Montée de l’individualisme, déclin de la matrice républicaine et laïque, poids de l’immigration... autant de facteurs qui, conjugués à la hausse des inéga­lités, conduiraient à une polarisation gran­dissante de la société, voire à une désintégra­tion de la cohésion nationale. Le volet fran­çais de l’enquête sur les valeurs des Européens (European Values Survey) contre­dit en grande partie ces thèses. Réalisée tous les neuf ans depuis 1981 dans l’ensemble des pays européens, cette enquête interroge des échantillons nationaux sur des registres de valeurs aussi variés que la morale, la sociabi­lité, la politique, la religion ou l’économie. L’édition 2019 démontre d’abord que le libéralisme des mœurs – relations familia­les, rapport au corps ou à la sexualité – est en progression constante depuis quarante ans. Ainsi, l’acceptation du suicide et des rela­tions extraconjugales est de plus en plus nette. Mais c’est surtout la justification de l’homosexualité, de l’euthanasie, de l’avorte­ment et du divorce qui explose et se bana­lise. »

« Les jeunes des années 1980 sont aujourd’hui plus âgés mais tout aussi tolé­rants que les jeunes des années 2000 ­2010. On assiste ainsi à un phénomène de conver­gence, toutes les générations se retrouvant à de hauts niveaux de tolérance en matière morale. Seuls les seniors socialisés avant 1945 restent un peu plus réticents vis ­à­ vis de la liberté de choix. Deuxième constat : l’altruisme résiste à la crise. La solidarité à l’égard d’autrui suit une tendance très similaire. A rebours des thèses pessimistes, les Français sont une assez large majorité à se dire concernés par les condi­tions de vie de différents groupes sociaux. Certes, l’altruisme vis ­à­ vis des chômeurs et des immigrés est moins marqué que vis­ à­ vis des personnes âgées, malades ou handi­capées. Mais il l’est plus que vis à ­vis des concitoyens ou des Européens. »

« Alors qu’on aurait pu s’attendre à un recul du fait de la grande récession (2007­ 2012), on assiste plutôt à une poussée de l’altruisme, notamment à l’égard des personnes âgées et des immigrés. Là encore, des facteurs struc­turels interviennent. C’est parmi les jeunes générations que le souci des autres a le plus progressé. Les personnes nées à partir des années 1960 ont longtemps été les moins al­truistes ; ce qui a pu faire croire à un délite­ment du lien social. Aujourd’hui, les écarts entre générations se sont résorbés. Et les jeu­nes générations sont tout aussi altruistes que les autres. Une tendance d’autant plus notable que les jeunes sont parmi les plus exposés en période de crise. »

« De nombreux commentateurs ont craint que la récession économique ne conduise à un effritement des valeurs démocratiques et de l’attachement à l’Etat ­providence. Il est clair que les Français sont très insatisfaits du fonctionnement du système politique. Et nombreux à penser que la France n’est pas gouvernée démocratiquement. On aurait toutefois tort d’en déduire qu’ils rejettent la démocratie. Sur une échelle de 1 à 10, l’im­portance de vivre dans un pays gouverné démocratiquement est en moyenne notée 8. »

« la confiance des français à l’égard de l’Union européenne (UE) s’est érodée ces dernières décennies. Alors que, en 1990, 65 % des Français affirmaient avoir con­fiance dans la Communauté économique européenne (CEE), ils ne sont plus que 47 % à déclarer, à l’été 2018, avoir confiance dans l’UE. Dans le même temps, les Français ten­dent à affirmer leur attachement à leur pays plus fortement qu’il y a trente ans. En 1990, 35 % se déclaraient très fiers d’être français. Ils sont aujourd’hui 51 %. »

« La plupart des tendances présentées parti­cipent d’une dynamique plus large, qui est celle de la montée des valeurs d’individuali­sation. Car dans tous les domaines de la vie, les Français veulent davantage avoir leur mot à dire. Ils veulent construire librement leurs relations familiales et non pas entrer dans un moule normatif tout fait. Ils veulent que leur travail ne soit pas seulement un ga­gne ­pain mais leur permette de s’épanouir. Ils veulent pouvoir s’exprimer dans la cité et se mobiliser pour défendre certaines causes, voire changer l’organisation de la cité. Cette dynamique d’individualisation est en augmentation constante depuis qua­rante ans. Mais elle ne se confond pas avec l’individualisme ou l’égoïsme social qui ont, à l’inverse, tendance à refluer. Les thèses pessimistes insistant sur le déclin des va­leurs et de la cohésion sont donc loin d’être avérées. En fait, plus les Français adoptent des valeurs d’individualisation, moins ils ont tendance à être individualistes. »

« Que pensent les Français de ce di­lemme entre protection de l’environnement et croissance économique ? Une majorité (50 %) pri­vilégie la protection de l’environnement au dé­triment de l’économie et de l’emploi. Seulement un tiers choisit l’économie. Cette préférence pour l’environnement est ­elle partagée de la même manière dans toutes les cou­ches de la société ? Pas tout à fait. Depuis les tra­vaux de Ronald Inglehart sur le développementdes valeurs dites « postmatérialistes », la protec­tion de l’environnement est présentée comme une priorité des personnes les plus dotées en res­sources culturelles et économiques. Défendre la planète serait le luxe de celles et ceux qui n’ont pas à se préoccuper de leurs conditions matérielles d’existence. »

« Du côté des préférences politiques, la priorité à l’environnement est plutôt le fait des Français très intéressés par la politique (67 %) et qui partagent les valeurs couramment associées au postmatéria­lisme, notamment le libéralisme des mœurs et l’anti­autoritarisme. »

Article complet pdf : https://www.pacte-grenoble.fr/sites/pacte/files/files/articlevaleurs_lemonde_2019-04-26.pdf

Notre-Dame : la communauté scientifique internationale écrit à Emmanuel Macron - La Tribune de l'Art

« Le Figaro vient de publier [...] une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, signée de 1170 noms de professionnels en poste dans le secteur du patrimoine, du musée ou des universités. Ils répondent à la volonté du président de la République de faire passer une loi d’exception pour la restauration de Notre-Dame, en s’asseyant sur toutes les procédures existantes et sur l’avis des spécialistes, pour aller vite, cinq ans, un délai irréaliste et dangereux pour le monument. »