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" Dans tous les cas, Éric Dupond-Moretti n’aurait pas grand-chose à craindre de cette juridiction d’exception : majoritairement composée de parlementaires, la formation de jugement de la CJR s’est toujours montrée très clémente avec les ministres qu’elle a jugés."
Cours de Justice de la République : la justice par et pour les politiques :
https://www.mediapart.fr/journal/france/040321/cjr-la-justice-par-et-pour-les-politiques
RIP les jury tirés au sort dans la population. :/
" Éric Dupond-Moretti est accusé d’avoir, dès les premiers jours de son arrivée au ministère, utilisé ses nouveaux pouvoirs gouvernementaux pour engager des enquêtes disciplinaires contre des magistrat·es anticorruption avec lesquel·les il avait eu, avocat, de vifs démêlés personnels, professionnels ou politiques. "
" Les conflits d’intérêts d’un garde des Sceaux lancé dans une vendetta contre la justice anticorruption ont provoqué à l’automne 2020 une indignation historique dans la magistrature, du plus petit tribunal en région au sommet de la Cour de cassation, à Paris. Sans conséquence : Emmanuel Macron a maintenu sa confiance au ministre. "
"Pour sa défense, Éric Dupond-Moretti ne trouvera rien de mieux que de mettre en cause les juges de la CJR, auxquels il finira par refuser de répondre tout en faisant fuiter dans la presse les mots de sa vindicte à leur encontre. Toujours sans la moindre conséquence. Pire : Emmanuel Macron ne saisira pas l’occasion de son second quinquennat et du changement de gouvernement pour se séparer en douceur d’Éric Dupond-Moretti."
"Les mêmes qui ne jurent pourtant que par la justice quand il s’agit des délits du quotidien ou, comme l’a dit récemment Éric Dupond-Moretti, au sujet des violences sexuelles, crachent à son visage quand il est question du crime des privilégié·es : la délinquance en col blanc. "
"Un jour, au nom de la présomption d’innocence, on ne parle pas des faits. Un autre, une mise en examen n’a finalement aucune importance. Un troisième, un renvoi devant le tribunal non plus. Un quatrième, une condamnation n’est pas si grave puisqu’elle n’est pas définitive. Un cinquième, quand la condamnation est définitive, il serait temps d’accepter que la dette a été payée à la société. Bref, c’est pile je gagne, face tu perds. "
"
L’affaire Pegasus pose la question des relations du ministre de la justice français avec le Maroc, dont le roi a compté parmi ses clients. Le risque de conflit d’intérêts est à nouveau présent. « Le garde des Sceaux n’est pas un agent double au service d’une puissance étrangère », répond le cabinet d’Éric Dupond-Moretti.
"
Le ministre de la justice ... mis en examen.
" Strasbourg (Bas-Rhin).– Il avait 16 ans lorsqu’il a été heurté par un tir de LBD en pleine mâchoire. Le 12 janvier 2019, Lilian Lepage ne manifestait pas avec les gilets jaunes, mais s’était acheté une nouvelle veste au centre commercial des Halles, en ce samedi de soldes, lorsqu’il a été touché. Après six heures au bloc et une opération en urgence, le garçon s’en sort avec une mâchoire fracassée, une sensibilité perdue au niveau des lèvres, et une immense cicatrice sur la joue droite "
" Deux ans plus tard, « le ministre de l’intérieur a reconnu la responsabilité sans faute de l’État dans la blessure infligée à Lilian Lepage lors de la manifestation du 12 janvier 2019 », indique Me Xavier Metzger, l’avocat de la victime et de sa mère, Flaure Diéssé. Cette décision permet d’ouvrir une phase de négociations avec l’État afin de fixer le niveau d’indemnisation de la victime. « L’état du jeune homme n’est pas consolidé et on attend encore les conclusions d’expertises médicales et dentaires », explique l’avocat. "
"L’affaire « Bismuth » est un arbre qui ne cache pas une forêt mais la montre : un pays malade de sa corruption.
La France."
"Il faut prendre la mesure de l’événement historique qui s’est produit ce lundi 1er mars, en début d’après-midi, au tribunal de Paris. Non seulement, pour la première fois de l’histoire judiciaire et politique française, un ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a été reconnu coupable de « corruption », sans nul doute le plus infamant des délits pour qui a eu une charge publique, mais c’est la deuxième fois que la justice de ce pays condamne un ex-chef de l’État pour des faits relevant d’une atteinte à la probité publique."
"Ce précédent [...] à moins de dix ans, en décembre 2011, avec la condamnation de Jacques Chirac (le prédécesseur de Nicolas Sarkozy à l’Élysée…), reconnu coupable de « détournements de fonds publics » et « abus de confiance » dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris."
"Politiquement, tous avaient été, à des degrés divers, des adeptes de la tolérance zéro vis-à-vis de la délinquance de droit commun, sauf celle en col blanc ; et tous, à des degrés divers, n’ont pas manqué de sombrer dans les élucubrations complotistes les plus folles quand la police et la justice anticorruption ont commencé à s’approcher d’un peu trop près d’eux-mêmes ou de leurs amis."
"Il n’est pas un proche de Nicolas Sarkozy qui n’ait eu maille à partir avec la justice ces dernières années."
"La liste a vraiment quelque chose de vertigineux quand on se penche dessus : les mentors de Sarkozy (Charles Pasqua, Édouard Balladur), son premier ministre (François Fillon, donc), ses amis d’adolescence (Brice Hortefeux, Patrick Balkany), ses conseillers (Patrick Buisson, Boris Boillon), des ministres phares (Claude Guéant, Christine Lagarde), son trésorier (Éric Woerth), son associé historique dans un cabinet d’avocats (Arnaud Claude), son propre avocat (Thierry Herzog), son maître espion (Bernard Squarcini), son témoin de mariage (Nicolas Bazire), sa suppléante (Joëlle Ceccaldi-Reynaud), etc…"
"Certains ont été condamnés, d’autres vont être jugés, d’autres encore ne sont « que » mis en examen dans les enquêtes en cours, mais tous décrivent par les faits qui leur sont reprochés un terrible soupçon pour une démocratie comme la France. Celui d’une prédation sur le dos des citoyens, de leur confiance dans la démocratie et de leur portefeuille (aussi), au mépris des règles élémentaires de décence publique qu’imposent pourtant les mandats et fonctions que chacun a occupés."
« Il s’est servi de son statut d’ancien président de la République et des relations politiques et diplomatiques qu’il a tissées alors qu’il était en exercice pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel. Au surplus, M. Nicolas Sarkozy a la qualité d’avocat et était donc parfaitement informé des obligations déontologiques de cette profession », ajoute le tribunal, pour lequel ce « dévoiement » porte « lourdement atteinte à l’État de droit ».
"Nicolas Sarkozy n’est-il pas membre du conseil de surveillance du groupe Lagardère, propriétaire notamment du JDD et de Paris Match, dont certaines plumes n’hésitent pas à voir un « complot » derrière les malheurs judiciaires de l’ancien président dans l’affaire Kadhafi ? Au sein du groupe Lagardère, Nicolas Sarkozy n’est-il pas chargé de jouer les arbitres entre deux grands fauves du capitalisme française, Vincent Bolloré et Bernard Arnault, eux-mêmes très implantés dans le monde médiatique français ?"
"Bien que multi-mis en examen dans plusieurs dossiers politico-financiers d’ampleur, Nicolas Sarkozy a pu profiter à multiples reprises des faveurs et du soutien symbolique d’Emmanuel Macron, qui n’a pas hésité à en faire son ambassadeur personnel dans plusieurs pays étrangers pour des événements officiels."
"Imagine-t-on une seule seconde un homme suspecté de multiples braquages, de vols à la tire ou de grand banditisme se voir confier par les plus hautes instances du pays le privilège de représenter la France officielle à l’étranger sans que cela ne suscite une effusion de débats, d’indignations et de railleries en tous genres ?"
"Après sa condamnation dans l’affaire « Paul Bismuth », Nicolas Sarkozy peut compter sur le soutien unanime de ses anciens amis politiques. Pour masquer leur embarras, les élus Les Républicains (LR) ont préféré dénoncer un « acharnement judiciaire »."
" Ce contre-feu aux accents complotistes peine à masquer l’embarras d’une droite LR renvoyée ainsi à ses démêlés judiciaires. Le paradoxe, lui, est cruel : depuis 2012, le parti n’a eu de cesse de dénoncer le prétendu laxisme de la justice française. Et le voilà réduit à déplorer sa sévérité. En 2015, Nicolas Sarkozy lui-même proposait dans Le Parisien de mettre fin à l’aménagement des peines « supérieures à six mois ». C’est ce même type d’aménagement qui lui permet, aujourd’hui, d’éviter la prison. « La non-exécution des peines, c’est l’impunité », arguait-il pourtant en 2012. "
" cette condamnation de Nicolas Sarkozy vient aussi fragiliser les derniers espoirs de ceux qui voyaient en lui un recours pour 2022. Lesquels existaient bel et bien : face à la pénurie de leaders à droite, certains élus LR réclamaient ouvertement que le parti sollicite son ancien président pour mener la bataille. "
" En attendant le procès en appel dans ce dossier, Nicolas Sarkozy sera jugé à partir du 17 mars prochain dans l’affaire dite « Bygmalion », relative au financement de sa campagne présidentielle de 2012. Il est également l’objet d’une quadruple mise en examen dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007."
" Même condamné et empêtré dans les procès, l’ancien chef de l’État devrait toutefois peser de tout son poids dans l’avenir de sa famille politique. Laquelle se déchire ces temps-ci autour du mode de désignation de son candidat et de l’éventualité d’une primaire. Si candidat il y a… Christian Estrosi, sarkozyste parmi les sarkozystes, a déjà appelé publiquement la droite à se ranger derrière Emmanuel Macron. "
" Renaud Van Ruymbeke, ancien magistrat (juge d'instruction), auteur des "Mémoires d’un juge trop indépendant" (Ed. Tallandier), est l'invité de Léa Salamé. "
Courte, et poignante intervention de bout en bout.
TL;DR : Le gouvernement aimerait passer une loi qui permettrait aux hauts fonctionnaires et ministres d'être inattaquables devant la cours de justice de la république en cas de procès dans la mauvaise gestion du Covid.
Un gros Streisand serait bienvenue.