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Première découverte : le gouvernement persiste et signe dans sa volonté de libéraliser les services publics. Entre 2018 et 2023, Pôle emploi a fait exploser le recours à la sous‐traitance pour ses missions d’accompagnement. De 250 millions d’euros de budget en 2018, celui-ci est passé à 550 millions d’euros en 2022, puis à 650 millions d’euros en 2023. Avec France Travail, une nouvelle externalisation massive est prévue.
le député socialiste Arthur Delaporte dénonce « une gabegie d’argent public ». « Un euro dépensé dans la formation privée est moins efficace qu’un euro dépensé pour le service public de l’emploi, car l’accompagnement par les acteurs privés est de moins bonne qualité que celui qui peut être fait par le service public », souligne ce parlementaire, citant à l’appui un rapport de la Cour des comptes.
« 400 millions d’euros, cela veut dire que le service public de l’emploi est sous l’eau et qu’il se recentre sur la gestion du système et le contrôle, tandis que la formation et l’accompagnement sont faits par le privé, analyse‐t‐il.
Les prestataires privés auront en effet un intérêt financier à inciter les demandeurs et demandeuses d’emploi à trouver un travail. Selon les documents consultés par Mediacités, la facturation de la prestation sera réduite de 40 % à 85 % si la personne accompagnée ne retrouve pas d’emploi.
Désormais, les agent·es de France Travail seront autorisé·es à sanctionner un chômeur sans même le consulter. Non seulement le rendez‐vous de clôture ne sera plus systématique, mais au nom une fois encore du « gain de productivité », la nouvelle procédure permettra de « faire l’économie de l’envoi du questionnaire afin de gagner à minima dix jours », précisent les documents internes consultés par Mediacités.
Parallèlement à ces changements, la direction de France Travail planche sur l’introduction de l’intelligence artificielle dans ses mécanismes. L’objectif est double : réaliser « des gains d’efficience et de temps » pour les agent·es et améliorer « la relation avec les demandeurs d’emploi et les entreprises ».
« ChatFT », un outil développé sur le modèle de ChatGPT, est ainsi déployé depuis juin. Il doit permettre d’accélérer certaines tâches, comme « la production de différentes communications » à destination des demandeurs d’emploi et des entreprises. Toutes les communications de Pôle emploi étaient écrites par des êtres humains. Avec France Travail, cela ne sera plus le cas.
" Alors qu’Emmanuel Macron veut « accélérer » la radiation des demandeurs d’emploi, Pôle emploi vient de franchir un cap dans la marche forcée vers la dématérialisation et le contrôle numérique des personnes privées d’emploi. Un travailleur sans emploi s’est vu récemment notifier sa radiation1 au motif que l’envoi de ses candidatures par courrier recommandé, plutôt que par internet, ne permettait pas de constater le « caractère sérieux des démarches […] entreprises pour retrouver un emploi »."
Au moment même où l'assurance chomage à tout son sens, en pleine pandémie alors que la société est complétement bouleversé, que les temps sont plus incertains que jamais, Macron et son gouvernement s'acharne sur les demandeurs d'emploi (réforme de l'assurance chomage etc.).
Pitoyable, immoral et honteux.