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« Non, le Brexit n’est pas né uniquement de la colère du peuple contre les élites, mais d’une stratégie d’un pan de la finance, emmené par les hedge funds, désireux de quitter l’UE pour dérégulariser davantage. C’est la thèse d’un essai sombre, qui annonce l’avènement d’un « libertarianisme autoritaire ». »
« Ces deux universitaires vont plus loin : ils font du Brexit « le premier exemple significatif du basculement d’un pays du néolibéralisme vers le libertarianisme autoritaire », une dynamique également à l’œuvre, selon eux, dans les États-Unis de Trump ou au Brésil de Bolsonaro. »
« Alors que les médias ont souvent écrit que la City tremblait devant la perspective d’un Brexit, ils observent que 57 % des recettes de la campagne en faveur du leave proviennent du secteur financier, contre 36 % pour celle du remain. En affinant les recherches, ils découvrent que les hedge funds ont consacré près de 90 % de leurs ressources au leave. Au total, la campagne du leave est financée à 94 % par des acteurs de ce qu’ils nomment « la seconde financiarisation ». »
« Comme le défendent des économistes critiques comme Cédric Durand ou Frédéric Lordon, la réglementation produite par l’UE a opéré comme une « constitutionnalisation du néolibéralisme », dopant l’essor des services financiers au cours des dernières décennies. Mais cette réglementation « n’est pas encore assez accommodante aux yeux des acteurs de la seconde financiarisation », qui espèrent « retrouver les coudées franches pour investir comme bon leur semble, affranchis d’une surveillance bruxelloise jugée trop contraignante » »
« Il fallait donc, pour ces gestionnaires de fonds d’investissement, s’affranchir de l’Union. D’autant plus que les 28 se sont dotés, depuis 2008, d’une batterie de textes de régulation financière (AIFM, CRD3, CRD4, etc.), sous la pression de l’opinion publique et de quelques États membres, qui a eu pour effet d’encadrer un peu plus les activités des hedge funds, et d’en finir avec la « régulation lâche » qui dominait jusqu’alors. Résumé de Marlène Benquet et Théo Bourgeron : « Face à un régime politique néolibéral qui ne protège plus l’arrangement institutionnel à même de leur garantir des profits toujours croissants, les acteurs de la seconde financiarisation n’ont qu’une solution : en changer. » »
« C’est l’autre enjeu du livre, qui tente de définir les fondements idéologiques défendus par ces acteurs de la finance alternative, résumés en une formule musclée, celle du « libertarianisme autoritaire ». « Libertarianisme », parce qu’ils plaident pour une réduction acharnée de l’État (privatisation de l’hôpital public comme des écoles...), au profit des droits de l’individu souverain, et s’assument en climato-sceptiques. « Autoritaire », parce que les inégalités sont devenues si intenses et visibles dans les sociétés, qu’il faut en passer par la répression des mouvements sociaux comme des libertés publiques pour maintenir l’ordre social. »
« Le portrait de ces nouveaux acteurs du jeu institutionnel est glaçant : « Pour ceux-là, il ne fait plus de doute que le capitalisme ne conduit pas au progrès, au sens d’une amélioration collective des conditions de vie sociale. Ils demandent simplement, dans une sorte d’idéologie survivaliste élitaire ou d’hédonisme nihiliste, le droit de vider le magasin avant qu’il ferme, c’est-à-dire d’être rendus aussi libres que possible d’accumuler tous les biens, territoires et capitaux qui surnagent encore dans un monde en extinction. » »
« La bataille n'est toutefois pas terminée, veut-on croire : le même Johnson a, par exemple, été contraint, en octobre, en partie sous la pression de la crise sanitaire, d’annoncer une batterie de mesures économiques allant dans le sens de davantage d’interventionnisme étatique (renationalisation du rail, création d’un système de chômage partiel, etc.). »
Livre : La Finance autoritaire (Raisons d’agir)
47 millions, qu'est-ce que c'est ? tout de suite les gens s'affolent…
Ça peut paraitre énorme, mais vis-a-vis de son parcours, son mérite, de ses compétences, de son implication, c'est pas si énorme en réalité.
Le bonhomme permet quand même de faire gagner à General Electric, au bas mot 300 millions, seulement sur la première année.
Virer 13000 boulets qui nuisaient à la compétitivité de l'entreprise, ça se fait pas comme ça ! Un plan social c'est toute une stratégie à mettre en place derrière.
Qu'il soit récompensé à hauteur de 47 millions c'est en fait bien peu, un pourboire.
Les gens ne comprennent rien à la méritocratie.
PensesCommeUnLiberal
Un documentaire tiré du célèbre bouquin de Naomi Klein.
Une passionnante interview de la philosophe Barbara Stiegler sur la nature et les origines de l'idéologie néolibérale.
Éclairant sur l’époque qu'on vit.
Voir son livre : «Il faut s'adapter» : Sur un nouvel impératif politique
(livre qui semble toutefois très ardu à aborder)
[Edit]
Quelqu'un a fait une bonne sélection d'extraits (merci) sur OpenNews, je les colle ici :
«les Lumières, en rupture avec une conception traditionnelle ancienne insistant sur le respect de l’autorité, avaient donné un nouveau contenu à l’éducation, qu’elles avaient corrélé à l’émancipation, l’autonomie et l’esprit critique. Le nouveau libéralisme remet profondément en cause cet héritage des Lumières. Et il le fait justement au nom de l’« autonomie », qui signifie en réalité le plus souvent l’« adaptabilité » face au changement.»
« les compétences de base d’un programme éducatif deviennent la flexibilité, l’adaptabilité, l’employabilité.»
« L’enjeu n’est plus du tout d’être capable de critiquer l’ordre en place, de s’émanciper par rapport à des tuteurs, comme disait Kant. L’enjeu central est l’adaptation. Tout ceci montre que le néolibéralisme est bien plus qu’une théorie économique, ce à quoi on le réduit trop souvent. C’est bien plutôt une théorie politique complète»
«Lorsqu’on réduit le néolibéralisme à un complot de financiers prédateurs et de capitalistes sauvages, on sous-estime complètement sa puissance culturelle. On ne réalise pas que son hégémonie va beaucoup plus loin et qu’elle pénètre l’intimité de nos propres esprits.»
«Pour le néolibéralisme, on l’a vu, l’Etat doit revenir dans le jeu, par une politique de l’éducation, mais aussi par une politique de santé qui transforme l’espèce humaine pour lui donner plus de compétences. Si le terme de transhumanisme n’existe pas à l’époque, Walter Lippmann dit qu’il faut investir dans la santé et dans un eugénisme intelligent qui améliore ce qu’il appelle « l’équipement » de l’espèce humaine.»
«« l’agenda » du néolibéralisme, qui n’entend rien moins que transformer l’espèce humaine, implique une prise en main relativement autoritaire des populations. […] de se servir de la démocratie et de l’élection comme d’un outil pour obtenir le consentement des populations à leur transformation.»
«La démocratie devient une technique de fabrication du consentement des masses »
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/NRF-Essais/Il-faut-s-adapter
« "Clairement y'a moyen de faire plus de tune en la rasant. A quoi bon refuser de l'argent aujourd'hui [...]."
Du point de vue du capitalisme libéral cette affirmation est valable pour toutes les forêts du monde. Si on veut maximiser les gains à court terme (c'est ce que l'on fait dans l'ensemble des autres domaines), il faut raser l'ensemble des forêts.
En France, je connais des endroits (très limités en terme de surface pour l'instant), où ces méthodes commencent à être employés par des fonds d'investissement sur des forêts privés.
Rajoutons par dessus ça une mise à mort programmée de l'ONF (comme tous les autres services publics), et je vous laisse imaginer ce qui va arriver dans pas longtemps ...
Sur l'ONF voir :
voir : http://shaarli.mydjey.eu/?3b9K7A
et : https://www.bastamag.net/Les-salaries-de-l-ONF-veulent-lancer-un-mouvement-contre-la-marchandisation-des
La propagande est tellement omniprésente qu'elle ne se voit pas.
Tout est dans le titre. Vive l'anarcho-producto-libéro-capitalisme !
« [en parlant des enseignes DIA] "Pourquoi Carrefour nous a rachetés il y a deux ans si c'est pour nous abandonner maintenant ?" demande le représentant FO (syndicat majoritaire) au CE, qui évoque une "incompréhension" chez le salariés. »
Pourquoi cet étonnement ? Méthode largement utilisée depuis un bail dans l'industrie non ?
L’entreprise rachetée n'intéresse pas l'acheteur, ce qui l'intéresse c'est de tuer un concurrent.
Tu rachètes, tu fermes (après 2 ans ou 3 ans tout de même sinon trop voyant), pof un concurrent de moins.
C'est plutôt rapide à mettre en place et très efficace.
C'est l'essence même de l'économie libérale.
« Entre fables et vieilles recettes, il n’y a rien de foncièrement innovant dans les réformes promises par le gouvernement, bien au contraire. »
« Dans la «nouvelle» croissance, les individus sont supposés devoir changer de profession plusieurs fois au cours de leur vie, ce qui implique qu’ils soient formés pour pouvoir rebondir après la perte de leur emploi. On contraste habituellement la nouveauté radicale de cette situation avec la stabilité de l’emploi à vie qui aurait caractérisé la période de l’après-guerre.
En fait, indépendamment de la réalité statistique de cette histoire, il est intéressant de noter qu’elle était déjà racontée dans The Good Society, le livre écrit par Walter Lippmann en 1937 dont la parution en France donna lieu à un colloque considéré comme celui de la fondation du néolibéralisme. »
«Il faudra trouver un moyen de scénariser une pluralité de tendances entre nous pour qu’il y ait un semblant de débat, confirme un candidat en ballottage très favorable près de Paris. Il ne faudrait pas que le seul débouché pour les idées soit la rue.»
Rien de nouveau en somme, ça fait belle lurette que la pluralité n'est qu'une illusion, belle lurette que la pluralité est scénarisée.
« La très libérale madame Le Pen »
Pour ceux qui auraient un doute sur la politique que mènerait Le Pen en matière économique :
Nada ! Pas de changement, du libéralisme à l'ancienne, mâtiné d'un peu de nationalisme mais pas de quoi changer grand chose aux 30 et quelques années qui viennent de passer.
" Trump, Poutine, Erdogan, Le Pen : « C'est le nationalisme pour les pauvres et le libéralisme pour les riches » "
« On jette en pâture le nationalisme, l’identité, aux pauvres. Et les riches jouissent du libéralisme économique et financier. Sarkozy, Fillon, Poutine, Cameron, [...], correspondent bien à ce profil. »
« Le scandale a été mis à jour à l’automne : la BCE finance massivement et en toute opacité de nombreux acteurs européens de l’industrie fossile »
« Pour résumer, l'augmentation des péages a servi avant tout à rémunérer les actionnaires.
La question posée, in fine, est celle du pourquoi de la privatisation.
Dominique de Villepin n'a-t-il pas sacrifié le long terme -des autoroutes rentables pour l'Etat, y compris sans dérive des tarifs-, au profit de recettes de privatisation à court terme?
Au passage, les banquiers d'affaires ont eu droit à d'importantes commissions. Mais il n'est plus question, là, d'intérêt général. »
Cette affaire résume de façon on ne peut plus clair comment fonctionne les États modernes (au cas où quelqu'un ne l'aurait pas encore compris) ...
A ce sujet voir la très bonne vidéo d'Osons Causer : http://shaarli.mydjey.eu/?yX1B8w
Là c'est Coca-Cola, hier c'était Google ou Amazon avant hier Total... demain ...
C'est une pratique général quoi, tout le monde fait ça dans le milieu des multinationals...
Et sinon les États sont endettés, faudrait accélérer les politiques d'austérités mssieurs, dames.
Courte vidéo à voir ! C'est encore pire que je le pensais.
La prochaine grosse arnaque ? :
https://twitter.com/NoPasarA45
http://www.non-a45.org/index.php?page_en_cours=acceuil
Là aussi ce serait Vinci qui ferait les travaux et gérerait ensuite la concession...