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Vous avez dit assistanat ?
" ce qui interpelle le plus dans l’étude, c’est la montée en puissance de ces soutiens depuis 20 ans, qui montre à quel point le capitalisme français est de plus en plus sous perfusion de l’État : en 1999, l’État donnait en euros constants trois fois moins d’aides aux entreprises qu’en 2019."
"En somme, ce rapport révèle la montée en puissance d’« un État-providence caché en faveur des entreprises »"
"dans le projet de loi de finances actuellement débattu à l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire promet la suppression de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) d’ici 2024, soit 8 milliards d’euros d’« impôts de production » en moins, après 10 milliards déjà supprimés dans le cadre du budget 2021. "
"Le problème, c’est que pour financer ces nouvelles dépenses en faveur du capital, c’est aux ménages, aux collectivités locales et aux services publics de se serrer la ceinture. Car l’exécutif compte bien en parallèle réduire le déficit public en dessous de 3 % du PIB en 2027, contre 5 % actuellement."
"Un « pognon de dingue » dépensé pour pas grand-chose, donc. Hasard ou non, les dividendes de ces grandes entreprises shootées à l’argent public ont battu dans le même temps des records en France"
"Alors que le gouvernement américain prévoit expressément que les entreprises qui procèdent à des rachats d’actions et distribuent des bonus seront exclues du plan de relance de 2 000 milliards de dollars qu’il s’apprête à mettre en place, que le gouvernement allemand demande à tous les groupes de renoncer à leurs dividendes et à leurs bonus, que le gouvernement suédois a interdit à ses banques de verser le moindre dividende cette année afin de préserver leur trésorerie, le gouvernement français ne demandait rien. Même pas sur les dividendes. "
" « Ce qui me frappe dans le discours de Bruno Le Maire, c’est cette mise en scène de la faiblesse de l’État vis-à-vis de certains. Le gouvernement remet en cause les acquis sociaux, le droit du travail dans les ordonnances. En revanche, il refuse de rétablir l’ISF ou même de remettre en cause les dividendes. Il porte une injustice sociale incroyable, à un moment où il y a besoin de montrer de la solidarité », relevait alors l’économiste et eurodéputée, membre de Place publique, Aurore Lalucq."
" Loin de financer les entreprises, les actionnaires sont devenus au contraire les grands bénéficiaires du capital, pour des montants toujours plus élevés. Le taux de distribution des profits atteint des records. Les entreprises françaises du CAC 40 figurent parmi les premières de la classe : en 2019, elles ont distribué 49,2 milliards d’euros de dividendes, soit en moyenne 58 % de leurs bénéfices"
" En se portant garant auprès d’un certain nombre d’entreprises, l’État tient d’une certaine façon le rôle normalement dévolu aux actionnaires : assurer la pérennité des groupes. Les experts du monde financier le reconnaissent sans difficulté. « Être aidé par l’État et verser en même temps des dividendes, cela fait bizarre », "
" BNP Paribas a confirmé, selon l’agence Reuters, qu’elle maintenait et son assemblée générale et le montant des dividendes prévus au titre de l’exercice 2019.
« La moindre des choses, ce serait d’interdire aux banques de verser des dividendes et des bonus et de leur demander de réinjecter ces sommes dans leur capital. [...] Après discussion avec le régulateur bancaire européen, elle demande aux banques européennes de ne pas distribuer de dividende ni de procéder à des rachats d’actions. Vendredi soir, la BCE a publié un communiqué pour demander aux banques «de geler toute distribution de dividendes et tout rachat d'actions au moins jusqu'au 1er octobre» "
" Pour justifier leur politique, les grands groupes avancent l’excuse des fonds de pension et des assureurs, qui doivent eux aussi « assurer le versement de retraite et de rente à leurs clients », la nécessité de maintenir un actionnariat stable, la crainte des OPA. Un argument sans valeur, selon Colette Neuville. « Je me suis longtemps battue contre tous les dispositifs de protection dans les sociétés. Mais en dehors des nationalisations, l’État a tous les moyens [décision de conformité de l’AMF, golden share, droit d’agrément] pour protéger les secteurs stratégiques, s’il le veut. » "
Dans le Monde Diplo de ce mois.
« Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, zones franches, exonération de la taxe foncière, facilités comptables, niches et allégements en tous genres : au fil des décennies, les pouvoirs publics ont taillé un environnement fiscal et réglementaire sur mesure pour le patronat, sans aucune contrepartie. L’État-providence fonctionne donc très bien… pour les entreprises. »
« La rhétorique est bien rodée. Un : ne jamais reconnaître avoir bénéficié d’un avantage fiscal, sinon du bout des lèvres et comme une maigre compensation, avant de demander une réduction beaucoup plus importante. Deux : toujours se plaindre des « charges » écrasantes pesant sur les entreprises. Ce discours patronal porte ses fruits : les mesures fiscales favorables s’accumulent... sur le dos de la collectivité. »
"La taxe effective sur les entreprises de moins de 250 salariés est de 47,4% contre 4,1% pour les plus de 2000 salariés"
Autrement dit :
"On est obligé de taxer les entreprises de moins de 250 salariés à 47.4% car on ne taxe celle de plus de 2000 salariés qu'a 4%"
En encore plus court :
"Les petites entreprises paient beaucoup car les grosses ne paient pas"