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" Le monde de la finance le créditait d’un succès depuis le début de sa présidence : sa politique pro-business. Alors que la crise sociale et politique s’approfondit en France, il redoute de voir toute cette politique remise en cause. Par la seule faute d’Emmanuel Macron."
" « Le responsable de cette dernière régression est l’architecte du changement », note le Financial Times, qui a consacré pas moins de cinq articles ces derniers jours à la crise politique en France"
"Alors qu’avec la guerre en Ukraine, le camp occidental se veut le défenseur des libertés et de la démocratie face à l’autoritarisme, la manière dont Emmanuel Macron a ignoré les syndicats et les manifestations puis contourné le Parlement pour n’avoir pas à essuyer un refus les met particulièrement mal à l’aise. « Ce déficit démocratique » souligné par Der Spiegel leur semble une faute impardonnable. « Il a balayé l’opposition parlementaire et l’opinion publique d’une manière qui ne convient pas à la politique démocratique et à l’état d’esprit de la société », poursuit un article du Financial Times."
" Lors du conseil européen du 24 mars, le chef de l’État a tenté de donner le change, clamant que de nouvelles réformes étaient toujours à l’ordre du jour. Les journalistes ont surtout noté un président isolé, fatigué, perdant la plupart des arbitrages au niveau européen, se demandant avec quelle majorité il pourrait travailler dans les quatre ans à venir."
"
« La France ne peut pas continuer comme cela. Il est temps d’en finir avec la Ve République, avec sa présidence toute-puissante – la plus proche dans le monde développé d’un dictateur élu – et d’inaugurer une sixième République moins autocratique », en appelle le Financial Times "
"selon la préfecture de police, 119 000 personnes ont défilé à Paris. C’est le chiffre le plus important de ce mouvement social dans la capitale, mais aussi le plus gros jamais mesuré pour une manifestation syndicale"
" Comme depuis le début de la contestation, des manifestations étaient organisées sur tout le territoire, quelle que soit la taille des communes, dans 300 lieux différents "
"À Romorantin, Marc a lui aussi écouté le président. « Et j’ai failli exploser ma télé tellement il se prenait pour un monarque. Ce type est en train de bousiller tous nos acquis, et on devrait fermer notre gueule ? » , s’insurge ce chauffeur routier de 60 ans, en préretraite et qui craint que la réforme ne l’oblige à retourner au travail pour compléter ses trimestres."
" l’intersyndicale ne désarme pas : dans la foulée de ce succès, elle a annoncé une nouvelle journée de manifestations pour ce mardi 28 mars. "
Mise en scène contemporaine de la fuite à Varenne.
Gabriel Attal y est superbe.
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"Après avoir ignoré pendant deux mois un mouvement social d’ampleur historique, martelant que la légitimité du texte se trouvait au Parlement, le camp présidentiel a dû se rendre à l’évidence : à l’Assemblée non plus, sa réforme n’était pas majoritaire. "
Ils ont essayé d’acheter les voix des députés une à une, excusez-moi l’expression, mais ce sont des méthodes de “voyous”. Entre les débats contraints, le vote bloqué, l’absence de vote sur l’article 7 à l’Assemblée, le processus parlementaire, quoique constitutionnel, n’a rien eu à voir avec un processus démocratique normal. »
"« Le président voulait aller au vote mais la Première ministre a considéré qu’en raison des incertitudes, elle devait demander au président de la République d’engager la responsabilité du gouvernement via le 49.3 »"
Et en prime ils se foutent de notre gueule² en essayant de faire croire que ce serait Borne qui aurait pris la décision.
#Macron veut démanteler @IRSN
, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire qui alertait sur les incidents.
👉"Ses rapports ne seront plus publics !"
🎥 L'analyse de @marcendeweld
(1/3)
" Quelles sont les atouts du médiocre qui lui permettent d’accéder au pouvoir ?
Calculer. Abdiquer sur d’éventuelles convictions. Faire siens les termes et discours d’intérêts de plus puissants que lui. Se penser toujours en fonction de l’échiquier où il se trouve. Parler la langue qui est douce aux oreilles de ceux qui peuvent lui faire gravir des échelons. Jouer le jeu, selon cette expression mafieuse qui suppose l’existence de règles floues et souvent changeantes en marge des modalités formelles et des principes éthiques. Du point de vue managérial, c’est maîtriser la métrique, le formatage, l’uniformisation d’une pensée se déployant toujours à plus vaste échelle. La volonté ou la nécessité de rendre interchangeables les agents d’une structure productive.
La mondialisation des structures industrielles et commerciales toujours plus restreintes en nombre, mais à la portée toujours plus grande, explique par exemple que gestionnaires, employés et clients fonctionnent dans des restaurants-minute selon les mêmes processus au Texas ou à Nagano. On n’a plus de métiers, mais des fonctions. D’abord en usine, c’est archi-documenté, mais aussi dans l’univers bureaucratique, dans les services et le tertiaire, et puis à travers des processus de consommation uniformisés. Les goûts, les désirs, les affects, les sens font l’objet d’un puissant formatage. Du point de vue de la théorie des organisations, la gouvernance est en cause, c’est-à-dire la soumission de toute réalité sociale et politique à des impératifs de gestion.
Comment, à l’inverse, sont considérés ceux qui ne sont pas médiocres et comment cherche-t-on à les soumettre aux codes de la médiocratie ?
...
Le médiocre volontaire s’abreuvera dans ce vocabulaire pour parler la langue du moment, quitte à en changer dès lors que les modes passeront. Le sujet résistant se braquera au point d’être inemployable et de se donner la vie dure, rançon du fait de pouvoir se regarder dans la glace. Le médiocre qui s’ignore souffrira de ce vocabulaire souvent puéril, insignifiant ou pauvrement managérial et s’en remettra aux psychotropes pour continuer à marcher droit, en se reprochant ses anomalies.
je m’emploie à faire comprendre à ceux de mon entourage professionnel qui s’entêtent à utiliser l’oxymore idéologique de « développement durable » [...] qu’il vaudrait mieux, même s’il s’agit encore de s’y opposer pour ma part, traduire l’expression de référence sustainable development par « exploitation endurable ».
"
Par rapport au terme "extrème centre" :
"il s’agit d’un extrême au sens où l’extrémisme en politique n’a pas seulement trait à l’endroit où vous poussez le curseur sur l’axe gauche-droite, mais à une attitude générale : se montrer intolérant à tout ce qui n’est pas soi."
C’est à notre tour, désormais, d’altérer fondamentalement le régime établi en s’affranchissant collectivement de la ploutocratie, de l’oligarchie et du totalitarisme financier.
Le dessin de la semaine.
C'est trop ça... :/
La réforme des retraites n’est pas indépendante de celle de l’assurance-chômage, qui entre en vigueur mercredi 1er février. C’est bien plutôt son complément, visant à discipliner le monde du travail au profit d’un système productif en crise structurelle.
MercrediMercredi 1er février, la deuxième réforme de l’assurance-chômage entre en vigueur, réduisant de 25 % la période d’indemnisation des nouveaux chômeurs. Cette mesure vient après une première réforme qui avait, en moyenne, réduit de 16 % les indemnités des demandeurs et demandeuses d’emploi. L’application de cette violente réforme, au moment même où le gouvernement s’apprête, malgré l’opposition majoritaire de l’opinion, à repousser de deux ans l’âge légal de départ à la retraite, rappelle la violence structurelle de l’exécutif à l’égard du monde du travail.
Derrière le masque moralisateur de la « valeur travail » affiché à tout propos, se révèle une action déterminée et concrète contre celles et ceux qui, chaque jour, sont soumis à la réalité du travail dans le capitalisme contemporain. Cette « valeur » qui serait porteuse de tout bien et de tout mérite n’a d’ailleurs pour fonction que d’invisibiliser cette réalité, celle de l’intensification du travail, des burn-out, des pressions physiques et morales et des accidents du travail.
Une même invisibilisation préside aux deux réformes, celle de l’assurance-chômage et celle des retraites. Le « travail » serait une activité neutre et abondante, dont on pourrait à volonté moduler la quantité. En réalité, il n’en est rien : la quantité de travail disponible et la qualité de ce travail ne sont nullement déterminées par les travailleurs, mais bien par le système productif, lui-même contrôlé par les capitalistes.
Dès lors, ces réformes sont non seulement étroitement liées, mais ont aussi une fonction précise dans le cadre du capitalisme actuel. C’est sans doute ce qui explique la rigidité de l’exécutif dans l’application de l’une comme de l’autre. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a souvent varié sur nombre de sujets, mais il n’a jamais bougé sur sa volonté d’affaiblir les positions des travailleurs face à leurs employeurs.
Le chômage, sous-produit de la réforme des retraites
Or ces deux réformes vont encore dans ce sens. Lorsque l’on augmente l’âge légal de départ à la retraite, on contraint les travailleurs âgés à travailler davantage. Les effets de cette mesure sur le marché du travail sont assez discutés par les économistes, mais en réalité, il n’existe que deux possibilités. La première, c’est que les travailleurs restent en poste. C’est ce que prétend le gouvernement en affirmant que le taux d’emploi des plus âgés augmente avec le report, ce qui est, par ailleurs, assez logique, puisque les gens doivent travailler davantage pour prétendre à leur pension.
Mais comme on l’a vu, ce ne sont pas les travailleurs qui décident de leur emploi. Il existe donc une autre possibilité : celle que les entreprises continuent de se débarrasser de leurs effectifs les plus âgés, considérés comme trop chers et pas assez productifs. Dans ce cas, les futurs retraités sont versés dans la catégorie « demandeurs d’emploi ».
En fait, il est inutile, pour ce qui nous occupe, de trancher cette question. Dans le premier cas, le maintien en emploi deux ans de plus réduit l’offre de postes libérés par les départs à la retraite pour les autres générations. Dans le second cas, la réforme augmente le chômage des plus anciens. Autrement dit : la réforme crée du chômage à court terme.
L’étude d’impact du projet de loi de réforme des retraites évite très soigneusement cette question (comme d’ailleurs toutes les conséquences macroéconomiques de la réforme), s’en tenant à une hypothèse « de long terme », entièrement arbitraire, d’un taux de chômage de 4,5 %. Les projections de l’OCDE ne laissaient cependant aucun doute sur l’effet négatif du recul de l’âge légal sur le chômage à court terme. Or, en matière économique, le court terme représente la plus grande probabilité.
Cette étude d’impact signale, au reste, que le taux de chômage des générations partant à la retraite est de 13 %, soit plus du double de celui de la population générale. Autrement dit, si l’activité des personnes les plus âgées augmente avec le report de l’âge, le chômage augmente proportionnellement davantage. Le tout sans compter l’effet sur les autres générations.
Pression sur le monde du travail
C’est là que la réforme des retraites entre en cohérence avec celle de l’assurance-chômage. Elle participe de la contrainte qui sera imposée sur les demandeurs d’emploi, futurs retraités ou non. En terme macroéconomique, elle permet de maintenir une « armée de réserve » qui fait pression à la baisse sur les salaires. Cette pression s’exerce d’ailleurs moins par la quantité de main-d’œuvre que par l’acceptation forcée des bas salaires.
On peut ici le résumer aisément. La salariée (ou le salarié) qui aura perdu son emploi après ses 60 ans se retrouvera avec des droits au chômage réduits et un parcours allongé avant sa retraite. La pression sera donc plus forte pour qu’elle (ou il) accepte le premier emploi disponible, y compris le plus pénible ou le plus mal payé, puisque l’enjeu est ici de survivre jusqu’à la pension. Ce qui, en passant, exerce une pression sur les emplois disponibles pour les autres générations, rendant les augmentations de salaire et les améliorations des conditions de travail moins urgentes.
En cela, la réforme répond à deux des principales préoccupations du moment du capital. La première est celle de résister à toute demande de hausse salariale, alors que le taux de chômage recule. La seconde est de faire en sorte que les travailleurs acceptent les emplois proposés, qui sont souvent pénibles et mal payés. Ces deux préoccupations peuvent se résumer en une seule : le capitalisme contemporain est un capitalisme de bas régime, avec des gains de productivité faibles, voire négatifs.
Dans ce cadre, les emplois sont à la fois abondants et nécessairement mal rémunérés et avec des conditions de travail détériorées. Dès lors, les deux problèmes se posent immédiatement : la préservation des profits suppose une résistance à toute revendication d’amélioration des conditions de travail et des salaires. Mais cette réalité même rend peu attractifs les emplois proposés, ce qui peut conduire à des manques de main-d’œuvre dans certains secteurs. C’est là tout le paradoxe de ce plein-emploi en trompe-l’œil que nous promet l’actuel système économique.
La seule solution à ce problème est alors la contrainte : il faut obliger les travailleurs à accepter l’état existant de l’emploi et, pour cela, il faut faire pression sur ses conditions de subsistance. C’est absolument la fonction des trois réformes mises en œuvre depuis 2020 par le chef de l’État. Durcir les conditions d’accès et d’indemnisation à l’assurance-chômage, et rendre plus difficile l’accès à la retraite conduit alors à vouloir discipliner le monde du travail dans l’intérêt du capital. Il permet d’exonérer ce dernier de toute réflexion sur le contenu des emplois qu’il crée.
En cela, ces réformes sont des formes évidentes de violence sociale et de politique de classe. Il n’y a là rien d’étonnant de la part de ce pouvoir qui mène depuis des années cette même politique, non seulement dans le domaine du travail (dès les ordonnances de 2017), que dans celui, par exemple, de la politique fiscale.
Dès lors, le débat sur le financement du système de retraite et ses déficits, utilisé pour justifier, d’ailleurs fort maladroitement, la réforme, n’est qu’un rideau de fumée. Une des raisons de cette réforme est bien davantage, comme Emmanuel Macron l’avait assez benoîtement revendiqué pendant des mois, de contraindre la population à « travailler plus ». Un surcroît de travail rendu nécessaire par un système économique en crise structurelle.
On le comprend : « le plein-emploi » promis par le gouvernement et utilisé pour justifier les réformes de l’assurance-chômage et de la retraite est une fable. C’est un plein-emploi sans augmentation des salaires, un plein-emploi de contraintes et de pression et, finalement, un plein-emploi de misère. Car derrière les boniments se cachent bien la guerre sociale et la violence de classe.
L’enjeu de la lutte actuelle contre la réforme des retraites dépasse donc le seul enjeu du report de l’âge légal de départ à la retraite. Il s’agit aussi de refuser une future dégradation de la condition des travailleurs et, plus globalement, de s’interroger sur le contenu des emplois.
En réalité, cette mobilisation a le potentiel, de par l’objet qu’elle conteste, de poser des questions devenues fondamentales : que devons-nous produire, comment et dans quel but ? Des questions que la crise écologique rend incontournables. Et c’est bien à cela que l’avenir du monde du travail et celui de l’humanité sont directement liés. Et c’est pourquoi cette lutte concerne toute la société, et en particulier la jeunesse.
Romaric Godin
à 64 ans, 29% des plus pauvres sont déjà morts, contre 6% des plus riches.
Si le départ de l'âge à la retraite était repoussé à 64 ans, pas loin de 1/3 des pauvres ne la toucheront jamais, parce que déjà mort.
Politique cynique.
"L’article 47-1, alternative au 49-3"
" C’est ici qu’apparaît l’article 47-1 de la Constitution, jusqu’alors méconnu du grand public. En décidant de faire passer sa réforme des retraites par la voie d’un PLFRSS, le gouvernement s’est également ouvert la possibilité de recourir à ce dispositif constitutionnel, ordinairement prévu pour permettre l’adoption d’un budget avant la fin de l’année civile, afin d’assurer « la continuité de la vie nationale ».
Cet article dispose que « si l’Assemblée nationale ne s’est pas prononcée en première lecture dans le délai de vingt jours après le dépôt d’un projet, le gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours ». En clair, si jamais les débats s’éternisaient au Palais-Bourbon, le gouvernement pourrait transmettre le texte à la chambre haute sans vote des député·es en première lecture"
« Je pense que Laurent Fabius [président du Conseil constitutionel] ne prend pas son rôle de président de juridiction au sérieux, conclut-elle. Il se comporte comme un collaborateur alors qu’il est censé être un contre-pouvoir. »
vidéo de 6 minutes en accès libre
Enfoirés : https://shaarli.mydjey.eu/shaare/hVgHjA
- les COP depuis 1995 ?
- les rapports du GIEC depuis 1990 ?
- Total depuis au moins, 1971 ?
Et tant d'autres :
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/man7665590492/changement-climatique-on-nous-l-avait-bien-dit-des-les-annees-1970
https://www.youtube.com/watch?v=tPjHLRYZiHM
Rapport du Club de Rome, rapport Meadows 70' également
Du bon foutage de gueule à la Macron, en mode 3.0, on te la refait à l'envers pour temporiser la gronde social (le temps de terminer les campagnes de recrutement de policier [1]).
Pour rappel, y'a eu :
-
un "grand débat national" pendant les Gilets jaunes. Des cahiers de doléances ont été mis en place en ligne et dans les communes françaises. Des citoyens et citoyennes, parfois très éloignés de la politique, on prit la peine d'y consigner leurs difficultés, ce qu"ils ont sur le cœur, leur idée pour un meilleur fonctionnement démocratique...
Non seulement cela n'a pas été pris en compte, mais le roy ne veut pas que les archives de ces cahiers soient rendues public (https://rendezlesdoleances.fr/contexte/). -
Convention Citoyenne pour le Climat ?
Idem, le mec avait promis de prendre en compte ce qui en ressortirait, finalement il s'est torché avec le travail qui est sortie de ce groupe. Travail pourtant bien plus au niveau que celui de n'importe quel politicien sur le sujet ...
https://www.lyoncapitale.fr/actualite/grand-lyon-creation-d-une-nouvelle-unite-de-crs-a-chassieu
Les dix-sept rendez-vous cachés entre Emmanuel Macron et le fondateur d’Uber, Tracy Kalanick, les 50 échanges pour faire lever les obstacles réglementaires, bloquer les investigations judiciaires et fiscales, les manœuvres pour réécrire la loi nous renvoient, pour notre plus grande honte, à des pratiques de république bananière, où certains, profitant de leur position, entendent favoriser les intérêts privés au détriment de l’intérêt général, où la duplicité et la déloyauté à l’égard de toutes les formes de démocratie deviennent la norme.
Ce à quoi le monsieur répond aujourd'hui même :
" « Je l’assume à fond. Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. » "
« Tout était officiel », assure aujourd’hui Emmanuel Macron pour justifier son rôle auprès d’Uber. Pourtant, aucune des rencontres avec le fondateur d’Uber n’a été inscrite sur son agenda officiel. Interrogés, les ministres de l’époque et, parmi eux, les premiers concernés, Michel Sapin, alors ministre des finances, et Alain Vidalies, ministre des transports, disent « tomber des nues ». Jamais ils n’ont été informés des discussions et des démarches entreprises par le ministre de l’économie.
Ce n’est pas la première fois que l’existence d’une sorte d’« administration parallèle » est mise au jour dans le parcours d’Emmanuel Macron. Dès son arrivée au secrétariat adjoint de l’Élysée, il a institué des circuits opaques, en dehors du fonctionnement normal des institutions.
L’affaire Alstom est la plus emblématique : dès septembre 2012, en dehors de toute concertation avec les ministres concernés, le jeune secrétaire adjoint de l’Élysée commençait à organiser la cession des activités électriques du groupe français à General Electric, dans la plus totale opacité. Mais la façon dont ont été traités le rachat d’Alcatel par Nokia, le dépeçage de Technip par son concurrent américain FMC, l’exécution de Lafarge par le suisse Holcim, la fermeture d’une partie de la recherche du groupe Sanofi, tend à prouver que la pratique est bien ancrée
Mais rien n’aurait été possible si Emmanuel Macron n’avait pas bénéficié de soutiens explicites au sein de l’appareil d’État. Cela fait des années, désormais, que des chercheurs et des universitaires alertent sur la décomposition de la haute administration, sur le minage intellectuel des élites. Définitivement convertie aux mérites du néolibéralisme, une majorité de ces hauts fonctionnaires ne voit l’État que comme une partie prenante comme les autres, qui doit se soumettre aux règles du privé. Mieux : l’État doit se mettre au service des intérêts privés, toute notion d’intérêt général ayant été balayé au passage
Désormais, les lobbies ont table ouverte dans les différents ministères, sans qu’il soit possible d’évaluer leur action : Bercy et l’Élysée s’opposent à toute mesure de transparence. Le privé s’est installé à tous les étages de l’action publique, comme l’a révélé la commission d’enquête sénatoriale sur les cabinets privés de conseil. La réforme de la haute fonction publique permettant les allers et retours entre public et privé, enterrant toute règle sur les conflits d’intérêts, vient parachever cette reddition en rase campagne.
Des documents internes à l’entreprise, analysés par « Le Monde », montrent comment, entre 2014 et 2016, le ministre de l’économie a œuvré en coulisse pour la société de VTC, qui tentait d’imposer une dérégulation du marché et affrontait l’hostilité du gouvernement.
ça éclaire son intervention sur Canal+, alors ministre de l'économie, où il défendait Uber prétextant qu'il préférait voir les jeunes conduire des voitures que de zoner en bas des immeubles à vendre de la drogue...
Lien vers l'article Franceinter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/uber-files-quand-emmanuel-macron-jouait-les-lobbyistes-pour-uber-3366428