« En quelques semaines, coup sur coup, des milliardaires comme Bill Gates, Warren Buffet et même Jamie Dimon, le patron de JP Morgan la plus importante banque américaine, tous ont tiré la sonnette d'alarme. Ils estiment que les plus riches sont sous-taxés et que le rêve américain, c'est-à-dire la possibilité de devenir riche en partant de rien, n'est aujourd'hui plus possible à cause du système actuel qui rend les riches plus riches et que les pauvres n'ont plus l'occasion de sortir de leur condition. »
Puisse l'idée se généraliser, et puisse ces riches ne pas considérer que le don est équivalent à l’impôt... [1]
Anecdotiquement, j'ai entendu il y'a peu des français (assez) riches (ex redevables à l'ISF) dirent que ça ne les dérangeaient pas de payer à nouveau l'ISF.
1% des plus riches détiennent 90% de la richesse (on l'entend souvent et c'est dit à nouveau dans l'article).
Qui peut croire 30 secondes qu'une société peut tenir avec de telles inégalités ?
De deux choses l'une et sans tourner autour du pot. Soit "les (très) riches" acceptent cette l'idée de répartition des richesses, soit à plus ou moins moyen terme on va vers l'écroulement de notre société. Ce ne sera pas la première société à s'écrouler face à l’accaparement des richesses par "les élites". Si on en croit certains, c'est même une constante de l'histoire : https://www.franceculture.fr/emissions/le-salon-noir/ces-gaulois-vendus-rome
[1] sur le sujet de impots VS dons voir :
Lionel Astruc : "À travers sa fondation, Bill Gates contourne l'État et s'achète du pouvoir"
https://www.franceinter.fr/emissions/l-interview/l-interview-16-mars-2019
L'art de la fausse générosité - La fondation Bill et Melinda Gates
https://www.actes-sud.fr/catalogue/societe/lart-de-la-fausse-generosite
Au minimum 84 000 balles par mois. Avec un salaire comme ça, tu m'étonnes qu'ils fassent tout pour que le système ne change pas et continue de tenir.
Ces deux études qui montrent que l'ascenseur social est totalement en panne en France - marianne.net
« Selon cette étude, au niveau actuel de mobilité sociale d’une génération à l’autre, il faudrait en moyenne six générations aux enfants des 10% des Français les plus pauvres pour atteindre le revenu moyen du pays. En Europe, seule l’Allemagne (à égalité) et la Hongrie (pour qui ce chiffre s’élève à 7 générations) sont si rigides dans le temps. A titre de comparaison, la même évolution ne prend que deux générations au Danemark, trois en Espagne, et quatre en Belgique. »
« La France, parmi les pays où la reproduction des élites est la plus forte
En règle générale, l'enquête de l'OCDE a montré que naître à un extrême ou à l'autre de l'échelle augmentait nettement les chances d'y rester toute sa vie. "Ceux qui viennent de familles au bas de l'échelle n'ont que peu de chances de monter, le "plancher collant" les empêchant d'évoluer d'une génération à l'autre", décrivent les auteurs. "Dans le même temps, ceux qui sont nés dans des familles riches ont beaucoup moins de chances de descendre dans la hiérarchie sociale, bénéficiant d'un 'plafond collant'". »
"plancher collant" vs "plafond collant"
En France sur le même sujet voir cette très bonne intervention :
https://twitter.com/SudRadio/status/1094774260197982208
" Depuis plusieurs décennies, la France soutient activement les emplois de services à la personne. Aujourd’hui, le secteur compte 1,2 million de salariés, représentant plus de 5 % de l’emploi total. Malgré ce succès apparent, cette stratégie n’est ni efficace ni juste. Elle crée un faible nombre d’emplois en comparaison de leur coût public. Précaires et mal rémunérés, ces emplois « bas de gamme » contribuent à la polarisation de notre société, ainsi qu’à l’augmentation des inégalités ethniques et de genre. En outre, l’État subventionne des services de confort pour les plus aisés, au détriment des services publics ouverts à tous. C’est ainsi qu’on en revient à une société de domestiques, comme au xixe siècle, avec de « nouveaux pauvres » au service de « nouveaux riches ». Heureusement, plusieurs pistes existent pour sortir de ce contre-modèle. "
Preuve incontestable que l'action du gouvernement est efficace.
Souvent présentés comme des territoires de relégation, la banlieue et le périurbain affichent les niveaux de vie, en moyenne, les plus élevés. Les villes-centre restent des territoires très hétérogènes, accueillant notamment une forte proportion de population à très bas revenus. De quoi revoir bien des explications toutes faites sur les dynamiques de la société française.
voir aussi bouquin du même nom
Vidéo de vulgarisation bien foutue sur la répartition des richesses. Par contre, pas sûr que la comparaison avec le nombre d'abonné des chaînes YouTube soit une comparaison correct, une personne peut être abonné à plusieurs chaînes.
Bien que ça face un peu sociologie de comptoir, ceci n'est pas très étonnant.
En fait l'argent quand on en a beaucoup sert même à ça :
Ne plus être emmerdé par rien ni personne, ne pas avoir avoir de compte à rendre à personne et in fine être insensible au monde.
<spoiler copié-collé de la conclusion>
« Toujours est-il que pour répondre à ma question de départ, "que devient l'argent des pauvres ?", toujours sans souci d'exhaustivité, on peut dire qu'il y en a une partie non négligeable qui revient à ceux et celles qui savent exploiter la misère d'autrui. Alors que l'on braque le regard sur les dépenses des pauvres, laisser un peu de côté les dépenses volontaires et s'intéresser aux dépenses contraintes ne ferait pas forcément de mal au débat public. Il y a quelques très sérieuses questions à poser. Avec des réponses qui ne feront sans doute pas consensus. Mais ça vaut le coup d'ouvrir la discussion. »
« Arrêtons de nous cacher derrière notre petit doigt, on reste dans un système de domination de groupes sociaux par d’autres. Curieusement, on ne se demande pas qui est propriétaire du capital culturel, comment ses membres le conservent, avec quelles stratégies scolaires notamment. On le voit dès qu’on soulève la question de la démocratisation de l’école: essayez d’assouplir un tout petit peu la compétition scolaire ou de toucher à un cheveu de leur emblème, les «grandes écoles», et la réaction est immédiate. Ces classes diplômées ressortent leurs pancartes sur la complainte du niveau scolaire, en se servant de pseudo-intérêts des classes populaires pour justifier leur conservatisme. Le tour est joué. »