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Le docteur Philippe Klein a vécu la crise du Covid-19 à Wuhan de l'intérieur, en tant que médecin dans une clinique internationale. Alors qu'il s'apprête à rentrer en France, il explique comment, quelques jours après le début du confinement, il a conseillé à Emmanuel Macron de prendre des mesures plus strictes.
Certains commencent à parler de déconfinement, vous dites que c'est beaucoup trop tôt…
"On ne peut pas parler de déconfinement tant que l'on n'a pas réussi le confinement. Si j'analyse a posteriori la situation chinoise, les Chinois ont fait un confinement extrêmement efficace sur une période courte, et un déconfinement progressif et contrôlé. C'est ça la bonne méthode : il faut faire un confinement avec une méthodologie, un confinement strict d'environ 15 à 20 jours où on va empêcher le brassage de la population, associé à l'identification de tous les positifs et les contacts. Et ensuite, un déconfinement progressif.
À partir du moment où on maîtrise la situation, on peut permettre un retour progressif à un fonctionnement normal de l'économie, puis ensuite un retour dans l'espace public des individus qui sont sans danger pour les autres. Et enfin, une réouverture des écoles : les écoles, c'est toujours ce qu'on rouvre en dernier, parce que c'est ce qu'on doit fermer en premier".
Qu'avez-vous conseillé au président Macron ?
"Dans cette méthodologie, où on a, au départ pendant 15 jours, un arrêt du brassage de population, il faut forcément qu'il y ait un arrêt des transports en commun. Le transport en commun, c'est un énorme vecteur de contamination. On doit arrêter les transports en commun.
Le fond, c'est que pendant quinze jours, on doit tout arrêter. Mais le but, c'est de tout arrêter le moins longtemps possible pour pouvoir reprendre une activité économique le plus rapidement possible.
Et non pas d'avoir une technique molle prolongée dans le temps avec des résultats bâtards, et un déconfinement incontrôlable, avec des rebonds, qui font que les conséquences économiques se prolongent dans le temps".
" J'estime qu'en France, on perd notre temps. Plus le temps passe, moins on applique une méthode associée à notre confinement, plus il y aura de morts physiques et de morts sociales"."
« Wuhan reste cependant, de très loin, la ville la plus endeuillée par l’épidémie en Chine: plus de 2 500 personnes y sont mortes, sur un total national de plus de 3 330 (AFP) »
Ces chiffres sont repris un peu partout (AFP oblige).
Donc en 2 mois et demi, 3300 morts dans le pays moins 2500 morts à Wuhan = 800 morts pour l'ensemble de la Chine (Wuhan exclus).
Ce qui équivaut au nombre de morts en une journée en Espagne, France ou Italie en ce moment.
... hum
Pendant le Sras, Pascale Brudon était représentante de l’OMS au Viêtnam, aux côtés du médecin Carlo Urbani, premier à avoir identifié ce nouveau virus, et qui en est mort. Elle juge très sévèrement l’oubli des leçons de cette épidémie, le rôle de l’OMS aujourd’hui, et la complaisance vis-à-vis de la Chine.
" On aurait dû apprendre plein de choses de ce succès mondial remporté contre le Sras : d’abord, que de nouveaux virus peuvent toujours apparaître, créant parfois de grandes épidémies et mettant en danger la santé et les moyens de subsistance de beaucoup de monde, qu’il est donc nécessaire d’être vigilant et de comprendre les origines des virus et les liens entre santé humaine et écologie.
Ensuite, que nous vivons dans un monde où l’intensité des échanges aériens a un rôle crucial dans l’extension des épidémies et que ce qui se passe en Chine ou ailleurs peut nous toucher très rapidement et très directement, d’où l’importance de la transparence et de l’échange d’informations, d’une collaboration et d’une coordination internationales efficaces et d’agences internationales fortes et suffisamment financées.
Enfin, que la santé publique, l’épidémiologie, la prévention et l’anticipation des risques sont les premières armes et que des systèmes de santé affaiblis par des années de coupes budgétaires et de politiques d’ajustement structurel et non préparées à ce genre de risques ne peuvent les assumer. "
"Si on avait été plus attentifs début janvier à ce qui se passait en Chine et aux mensonges des années Sras, on aurait certainement aujourd’hui beaucoup moins de morts, de gens confinés et une économie qui pourrait fonctionner. "
" Une autre leçon importante est que même si on sait beaucoup de choses sur les liens entre santé animale et santé humaine, nous n’en avons pas tiré toutes les conséquences. Les pays frontaliers de la Chine ont, eux, bien compris qu’il y avait là un véritable sujet, que l’urbanisation galopante, la destruction des écosystèmes et l’ouverture des routes de la soie qui détruisent les jungles nous rapprochent des chauves-souris et des virus qu’elles abritent. En outre, la Chine n’a pas régulé les marchés d’animaux sauvages comme elle était censée le faire en 2004 et n’a pas ratifié la Convention de Washington de 1973 sur le commerce des espèces menacées d’extinction, dont le pangolin, suspecté d’être l’hôte du virus, fait partie. Le 24 février, elle vient d’interdire tout commerce et consommation d’animaux sauvages mais elle ne dit rien de leur usage en médecine traditionnelle. "
" Les pays frontaliers de la Chine ont aussi conscience que celle-ci n’est pas transparente. On a commencé par dire que, contrairement à l’épidémie de Sras, la Chine avait joué la transparence, mais en réalité on voit bien que le chiffre des morts du Covid-19 est sans doute complètement sous-estimé. Une différence importante par rapport à 2003 est que la Chine est aujourd’hui toute-puissante et que personne n’ose la contredire, même quand elle fait de la propagande. Nous sommes éblouis par la puissance chinoise, et cela nous fait perdre notre sens critique. Quand les autorités ont annoncé qu’elles construisaient, à Wuhan, deux hôpitaux supplémentaires, tout en expliquant n’avoir que quelques centaines de cas de coronavirus, cela aurait dû nous alerter."
"On voit bien que dans cette nouvelle épidémie, l’OMS et son directeur général sont inaudibles. D’autre part, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus a une responsabilité importante dans ce qui se passe, notamment pour avoir endossé le discours de la Chine pendant de nombreuses semaines sans prendre en compte ni les lanceurs d’alerte, ni les rumeurs sur ce qui se passait à Wuhan ou ailleurs et pour avoir ensuite promu le modèle chinois de gestion de cette nouvelle maladie. Il a ainsi retardé la prise de conscience au niveau mondial et la mise en place de mesures urgentes. Et a décrédibilisé l’organisation."
"Je ne pense pas qu’en 2003, la Chine aurait pu ainsi imposer sa version de l’histoire. Mais l’OMS est aussi ce que les États en font, les États ont repris la main, et c’est le chacun pour soi."
"Je me souviens qu’au moment du Sras, beaucoup d’équipes sont venues au Viêtnam nous aider et apprendre de notre gestion de la crise. J’ai vu passer beaucoup de gens très qualifiés, mais quasiment personne de France, je ne sais pas vraiment pourquoi. Les intérêts nationaux ? Les intérêts économiques et la volonté de découvrir le virus et le vaccin les premiers ? Ou le sentiment qu’on peut faire mieux tout seul… Peut-être que le moment difficile que nous traversons pourra nous faire réfléchir"
" Pour Marie Holzman, présidente de Solidarité Chine, les informations qui filtrent par la diaspora nous parlent non pas de 3 000 morts, mais de près de 60 000. "
" l’histoire des pandémies montre qu’un tel triomphalisme est probablement prématuré. “Des experts en maladies infectieuses ont averti que la Chine se précipitait pour relancer son économie alors même que la majeure partie du pays avait connu une faible exposition au virus et restait donc sensible au Covid-19” "
" Du fait que la majeure partie de la Chine n’a pas vraiment eu un nombre important d’infections au cours de la première vague, la population demeure très vulnérable et peut être touchée par une épidémie importante. Tôt ou tard, une seconde vague est inévitable. Totalement inévitable.” "
Aussi :
https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1238434291077578753
" SOLIDARITÉ - Une équipe de médecins chinois ayant combattu le #coronavirus à #Wuhan est arrivée a Rome pour aider les italiens a lutter contre le #Covid_19. La #Chine a aussi envoyé du matériel médical en #Italie."
" Selon un rapport publié ce lundi 2 mars par un institut d'étude australien, la Chine aurait transféré des dizaines de milliers de membres de la minorité musulmane ouïghoure, détenus dans des camps d'internement, vers des usines fournissant au moins 83 des plus grandes marques mondiales. "
Extrait des marques :
Acer, Adidas, Alstom, Amazon, Apple, ASUS, BMW, Bosch, Calvin Klein, Cisco, Dell, Electrolux, General Electric, General Motors, Google, H&M, Haier, Hitachi, HP, HTC, Huawei, Jack & Jones, Jaguar, Lacoste, Land Rover, Lenovo, LG, Mercedes-Benz, Microsoft, Mitsubishi, Nike, Nintendo, Nokia, The North Face, Oculus, Oppo, Panasonic, Polo Ralph Lauren, Puma, Samsung, Siemens, Sony, Tommy Hilfiger, Toshiba, Uniqlo, Volkswagen, Xiaomi, Zara, ZTE
Libéralisme mondialisé et camps de travail.
People in China are now required to have their faces scanned when registering new mobile phone services, as the authorities seek to verify the identities of the country's hundreds of millions of internet users.
En partenariat avec 16 médias internationaux, le Monde dévoile en détail le fonctionnement de la répression des Ouïgours par le régime chinois.
Gentils GAFAM.
« Le réseau de surveillance électronique mis en place par Pékin dans la province du Xinjiang [...] , s’étend aussi aux étrangers qui s’y rendent, à travers un logiciel espion installé sur leur téléphone. »
Oh la belle dystophie. Orwell 4.0.
" Hybride électrique entre le train, le tramway et le bus, l’Autonomous Rail Rapid Transit devrait bientôt circuler de manière autonome dans plusieurs villes de Chine. Des essais sont actuellement en cours dans le nord-est du pays "