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« Alors qu'il croyait avoir repris la main, le président prouve face au mouvement social qu'il est passé à côté du phénomène politique le plus essentiel des vingt dernières années. « Les “gilets jaunes” devaient conduire au fameux acte II du quinquennat, plus social, tout sourire, tout miel, analyse un autre de ses proches. Dans les faits, l'épisode n'a fait que renforcer les travers de l'acte I : cette politique du réformisme à marche forcée, orientée uniquement vers les premiers de cordée. Il n'y a pas eu de volonté de renouer avec les Français, mais une contraction supplémentaire. Il s'est littéralement retiré des Français. Le fruit des “gilets jaunes”, c'est une infinie solitude. » Pourtant, l'occasion était formidable. « Avec les “gilets jaunes”, le message adressé était que les Français aspiraient à participer à la vie collective. Comment se fait-il que cette période extraordinaire où les Français ont dit “Nous voulons en être” se résolve dans ce moment où on leur dit qu'ils n'en seront pas ? C'est une béance politique. » Mais le fait est qu'Emmanuel Macron n'a pas la moindre idée de la vie de ses concitoyens. Quant à leur avis sur l'organisation sociale et politique… »
« Pourtant, souligne le géographe Christophe Guilluy, l'erreur majeure consisterait à trop personnaliser ce désolant constat. « Emmanuel Macron n'est rien d'autre qu'un catalyseur. On surjoue l'intelligence de cet homme pour masquer le fait que les élites sont de moins en moins cultivées. Cet homme n'a rien vécu, ne manie que le packaging habituel du communicant absolu… En cela, il incarne le vide des élites. La seule question à se poser est la suivante : comment Macron est-il possible ? Qu'est-ce qui explique qu'un tel homme arrive à cette place ? » »