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« Ce que la candidature Montebourg veut dire, c’est qu’on peut reprendre nos vies en main », résume Valentin Przyluski. "
" La seule solution à même de pouvoir éviter la catastrophe qui s’annonce, estime lui aussi l’économiste « atterré » David Cayla : « Dès que l’État aura arrêté la perfusion actuelle du chômage partiel, les faillites vont se multiplier comme jamais. La crise va tout emporter et il faudra tout reconstruire. C’est là qu’il faut quelqu’un qui apparaisse à la fois suffisamment anti-système pour conduire le changement, et comme un homme d’État capable de repenser la société française… Sinon, la défiance actuelle envers les institutions, ajoutée à la crise économique majeure qui est devant nous, peut déboucher sur des candidatures totalement folles. » "
" D’où cet appel à faire exploser le vieux clivage droite-gauche pour lui substituer celui entre (néo)libéraux et partisans d’un État interventionniste. « La droite post-gaulliste favorable à la participation, qui défend notre pays et n'est pas favorable à la mondialisation, me paraît tout aussi proche de moi que de nombreuses personnalités de gauche », affirme-t-il ainsi dans Le Point. « Le sujet, ce n'est pas la gauche, ce n'est pas la droite, c'est la France ! », répète à l'envi, depuis quelque temps, l’ancien ministre de François Hollande, pour qui « patriotisme » et « souverainisme » ne sont plus des gros mots."
" Tout le monde sait qu’à gauche il n’y a plus de majorité électorale, donc il faut une majorité populaire qui aille des gilets jaunes aux cadres diplômés », confirme un conseiller du candidat putatif qui parle d’« arc souverainiste » allant de la gauche républicaine à la droite sociale."
" ... s’est même retrouvé à attribuer quelques bons points à la politique économique « keynésienne » de Donald Trump : « [Le personnage est] odieux, néanmoins les petits salaires se sont envolés, le chômage est tombé à 3 % et son protectionnisme a été pour moi vertueux. Il y a des éléments protectionnistes à reprendre », estimait-il ainsi au moment de l’élection américaine."
"« Ne jamais préférer d’autres intérêts que ceux de la France et ne répugner devant aucun procédé pour la défendre. » La France donc, quoi qu'il en coûte.
Une ligne qui n’est pas que tactique. Sur le plan idéologique, il s’agit de « briser le cercle de la raison libérale », avance Valentin Przyleski. Mais aussi de répondre à ces délaissés de la mondialisation et des métropoles, ces gens de « quelque part » selon l’essayiste David Goodhart (qui les oppose aux « gens de nulle part »), décrits avec d’autres mots dans Ceux qui restent (La Découverte, 2019) par le sociologue Benoît Coquard."
" « Oui, on est pour l’indépendance, mais pas sur une ligne “cocardière” », défend, lui, John Palacin,conseiller régional d’Occitanie et qui fut le directeur adjoint de la campagne des primaires 2011, avant de devenir membre de son cabinet à Bercy. Il convoque l’imaginaire du Conseil national de la résistance (CNR) lorsque, pour relever la France après la guerre, la droite et la gauche s’étaient unies pour défendre le programme des « jours heureux », et mettre en œuvre une grande série de nationalisations, le suffrage universel direct, la sécurité sociale ou l’augmentation massive des salaires. « Il faut se rappeler que le CNR, précise-t-il, c’était beaucoup de gens de gauche, et un peu de gens de droite, car la droite avait été très affaiblie par la collaboration. Par ailleurs, le centre de gravité était clairement à gauche. »"
" s’enflamme cet électeur de Mélenchon en 2017 qui croit dur comme fer au « retour de la nation » dans la doxa politique française [... :] Aujourd’hui, juge-t-il, « les Républicains des deux rives doivent se parler pour contrer le libéralisme et aussi une certaine partie de la gauche, comme les écologistes “indigénistes” et les pro-CCIF [Collectif contre l’islamophobie en France – ndlr] ». "
" Même enthousiasme du côté de François Cocq, ce très proche de Jean-Luc Mélenchon, banni sans ménagement du mouvement il y a deux ans. Désormais, celui-ci se retrouve en phase avec « l’idée d’un État protecteur, d’une souveraineté de progrès, mais aussi d’une forme de raison populaire. Montebourg a su prendre en compte ce qu’il s’est passé avec les Gilets jaunes, c’est rare »."
« Montebourg parle le langage de la souveraineté, estime quant à lui Sébastien Meurant. La question de la nation n’est pas de droite ou de gauche. La situation est tellement grave qu’il va falloir faire des choix. » Olivier Marleix abonde : « Le mondialisme débridé de Macron a entraîné une espèce de sursaut patriotique, à gauche comme à droite. Le constat est de plus en plus partagé, y compris à droite, d’un capitalisme mondial illibéral, d’une mondialisation sans règles, qui détruit nos valeurs et notre tissu économique. »
" L’ancien conseiller de Sarkozy reste cependant très prudent sur l’idée d’une véritable recomposition politique : « Quoi qu’on dise, Arnaud Montebourg reste un homme de gauche, on a des nuances et des différences sur la liberté d’entreprise, sur l’immigration… » "
"Je pense qu'Emmanuel Macron ne passera pas le premier tour des présidentielles, et ça vaut mieux parce que sinon il serait battu au second tour par Mme Le Pen"