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« La France, en ce moment, pousse au niveau européen pour l’espionnage numérique des journalistes »
Je traduis à ma sauce :
Les milliardaires fr, non contents de posséder la plupart des journaux français, aimeraient pouvoir espionner les quelques journalistes qui leur échappent et qui risqueraient de mener des travaux d'investigation qui pourraient nuire à leurs intérêts.
On pourrait ajouter les politiques
" Reflets avait fait appel. Pour nous-mêmes, mais aussi pour toute la profession, afin d'éviter une jurisprudence terrible pour le journalisme. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) était également entré dans l'affaire dans le même but. La décision du tribunal de Versailles remet les pendules à l’heure. Les procès-bâillon sous forme d’attaque sur la base du secret des affaires ne marcheront plus lorsqu'une enquête est menée selon les règles habituelles d'un journalisme responsable. C’est un bon signe envoyé par la Justice aux journalistes qui pratiquent l’investigation. "
"Les entreprises ou les personnes sur lesquelles nous enquêtons préféreraient sans doute que les documents sur lesquels nous basons nos articles ne puissent pas être publiés. C’est raté. Les journalistes pourront continuer à utiliser les « leaks ». Comme dans le cas des Panama Papers, des Football Leaks, des Lux Leaks, des Macron Leaks, comme tout ce qui a été publié au fil des années sur Wikileaks, comme les documents confiés à la presse par Edward Snowden, comme tout ce que des pirates publient sur Internet. "
" En plaçant des personnes de confiance à la tête du « JDD » et de « Paris Match », le milliardaire [Vincent Bolloré] renforce son empire et l’arrime davantage à l’extrême droite, pour faire campagne en faveur d’Éric Zemmour. "
" Il s’agit d’un fait sans précédent dans l’histoire récente de la presse : un groupe géant, englobant de très nombreux médias audiovisuels (Canal+, CNews, Europe 1…) ou écrits (Journal du dimanche, Paris Match…) est entre les mains d’un milliardaire qui affiche ses sympathies avec la droite radicale et peut les asservir à la cause exclusive de la pré-campagne présidentielle que mène l’un de ses subordonnés, Éric Zemmour, qui lui-même est devenu le nouveau porte-voix d’une extrême droite xénophobe et raciste. "
" Ce séisme apparaît d’autant plus inquiétant que la puissance publique laisse faire. Sous François Hollande, le pouvoir montrait beaucoup d’égards pour Vincent Bolloré, alors que le danger démocratique qu’il représentait était déjà manifeste. Et sous Emmanuel Macron, la même tolérance est à l’œuvre, permettant à l’entrepreneur d’avancer progressivement ses pions. "
" Officiellement, c’est certes Arnaud Lagardère, patron du groupe homonyme dont ces deux titres sont des filiales, qui a annoncé ce jeudi les noms des nouveaux responsables des deux publications. Mais cela ne trompe personne : comme le groupe Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, a lancé mi-septembre une OPA sur le groupe Lagardère et en est devenu le premier actionnaire, avec 27 % des parts, c’est l’homme d’affaires breton qui a désormais le pouvoir. "
" Que l’on se souvienne des débuts de la construction de l’empire de presse par Vincent Bolloré. Il y a d’abord eu, à l’été et à l’automne 2015, la remise au pas de Canal+, avec le bâillonnement des « Guignols », l’éviction violente de la plupart des cadres et animateurs qui avaient fait le succès de la chaîne cryptée et surtout une cascade de censures, dont celle révélée par Mediapart : la censure du documentaire sur les systèmes d’évasion fiscale du Crédit mutuel, dont le PDG de l’époque, Michel Lucas (1939-2018), était un intime de Vincent Bolloré "
" Vincent Bolloré a ensuite, poursuivi. Organisant une véritable purge au sein d’ ITélé, avant qu’elle ne se transforme en CNews, il y a promu tous les chroniqueurs d’extrême droite ou de droite radicale possibles et imaginables, y installant des figures de Valeurs actuelles, et a bien évidemment enrôlé Éric Zemmour dans l’aventure. Au fil des mois, la chaîne est ainsi devenue la chambre d’écho permanente de tous les débats les plus rances, et s’est transformée en instrument de propagande du chroniqueur quand il a engagé sa pré-campagne présidentielle."
" Puis, par la suite, c’est ce même maillage que Vincent Bolloré a poursuivi quand, montant au capital du groupe Lagardère, il a d’abord mis la main sur son premier joyau, Europe 1 "
" C’est en effet la toute première fois, en tout cas dans l’histoire récente, qu’un groupe de presse aussi puissant, est asservi pour mener la pré-campagne présidentielle d’un candidat, lequel prône de surcroît des idées xénophobes ou de guerre civile. "
" C’est désormais un groupe tout entier qui peut aujourd’hui faire campagne sur des thématiques de droite radicale ; qui peut saturer l’espace public par les mêmes idées rances, poussant les autres chaînes d’info en continue à marcher sur les mêmes brisées."
" en lançant une OPA sur le groupe Lagardère et en devenant le premier actionnaire, le groupe Vivendi, contrôlé par Bolloré, devient lui-même une véritable pieuvre, contrôlant un empire de presse gigantesque, mais aussi Havas, l’une des plus grandes agences publicitaires au monde ; et tout le monde français de l’édition, puisque, contrôlant déjà Editis, le groupe Vivendi a par surcroît pris le contrôle de son grand rival, Hachette."
" Un mouvement très inquiétant puisqu’il viole les principes les plus élémentaires du pluralisme, mais plus encore, dans le cas présent, car il menace d’impacter lourdement le débat public en faveur d’un candidat à la veille de l’élection présidentielle. C’est donc une très grave menace sur la démocratie que fait peser un oligopole aussi considérable que celui qui se constitue sous nos yeux.
Et le plus angoissant de l’histoire, c’est que de très longue date, la puissance publique laisse faire. Du quinquennat de François Hollande à celui d’Emmanuel Macron, il n’a en effet jamais été question de veiller au respect des règles anti-concentration qui encadrent le fonctionnement de la presse, et encore moins d’envisager de les durcir – ce qui serait à l’évidence nécessaire. De même, il n’a jamais été question de donner aux rédactions un statut juridique leur conférant des droits moraux – par exemple celui d’approuver le directeur de la rédaction ou de le révoquer – ce qui est la règle dans la presse libre, et ce qui, dans les médias achetés par les milliardaires, freinerait les tentatives d’intrusion dans la vie éditoriale."
" En bref, le comportement de François Hollande est venu confirmer le système de consanguinité qui fonctionne depuis si longtemps entre les sommets de l’État et les propriétaires des médias "
" Dans le cas d’Emmanuel Macron, on a eu récemment une ultime confirmation que loin de vouloir faire respecter les règles anti-concentration, sinon même de les durcir, le chef de l’État était au contraire favorable à ce que les règles actuelles soient le cas échéant contournées. Pour contrebalancer le poids pris par l’empire Bolloré, l’État a en effet fait le choix d’aider en sous-main, une autre gigantesque concentration, celle de TF1 et de M6. En clair, il a décidé, lui aussi, de permettre aux puissances d’argent d’accentuer leur contrôle sur tous les grands médias audiovisuels, et dans le cas présent, de donner son feu vert au groupe Bouygues pour qu’il construise un empire encore plus considérable."
En complément, voir : https://twitter.com/pjacquemain/status/1451197345454981126
« Le vélo est un éloge de l’itinéraire, alors que le consumérisme appliqué au voyage ne parle que de destinations. Comme s’il ne se passait rien entre le point A et le point B, comme s’il fallait abolir les distances. »
Extrait Wikipédia :
« Le ministère de l'Information est un ancien ministère français. Il apparaît pour la première fois sous la IIIe République, en mars 1938, sous le nom de ministère de la Propagande dans le second cabinet Léon Blum. Conservé au sein des gouvernement du régime de Vichy, le ministère continue d’exister sous la Quatrième République sous le nom de ministère de l'Information. En 1958, Charles de Gaulle revient aux affaires et institue la Cinquième République, prescrivant au ministère de l’Information une mission : réformer et organiser la radiotélévision d’État. Tantôt érigé en ministère, tantôt en secrétariat d'État, ce département de l’Information joue le rôle principal – dans les années 1960 – du contrôle des chaînes de télévision. Supprimé en 1968 en tant que ministère puis en 1969 en tant que secrétariat d'État, ce ministère ne sera pas reconduit sous le premier gouvernement de la présidence de Georges Pompidou mais rétabli en avril 1973 lors des trois gouvernements de Pierre Messmer, puis disparaît définitivement en mai 1974. »
" Une cinquantaine d'organisations ont dénoncé vendredi de «graves menaces» sur la liberté d'informer après l'interpellation samedi d'une dizaine de journalistes couvrant une action de militants écologistes à l'aéroport de Roissy "
A l'occasion de la journée mondiale de la liberte de la presse.
"Le Conseil de l’Europe classe la France dans le groupe des 10 pays « à suivre », en raison des violences policières à l’encontre des journalistes couvrant les manifestations"
" vingt-cinq journalistes ont été blessés alors qu’ils couvraient la mobilisation contre le projet de réforme des retraites "
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"Il est certain que les médias qui sont censés être les gardiens de la démocratie, sont devenus le verrou de la démocratie en France" Aude Lancelin
« Nous avons déjà recensé 1368 rédactions de journaux, radios, télés ou pure-players d’information locale. Aidez-nous à compléter cette carte et contribuez à la réflexion ! »
24% des gens font confiance aux médias en France, chiffre extrêmement bas.
BFMTV est un des médias auquel les gens font le moins confiance ... mais c'est pas grave car le plus bas de la crise de confiance correspond au moment où ils ont fait les plus belles audiences (on s'en fou que les gens nous fassent confiance du moment qu'ils regardent).
Extrait :
« Comme s’il n’était pas possible de faire la part des choses entre les professionnels du commentaire d’un côté (éditorialistes, présentateurs, experts en tout genre) qui, à défaut de jamais mettre les mains dans le cambouis, bavassent en continu sur les plateaux ; et, de l’autre côté, la plupart des journalistes qui sont attachés à un travail d’enquête ou de reportage, et qui subissent par ailleurs de plein fouet la précarité, en termes de statut (contrats, piges, etc.) et de conditions d’exercice de leur métier (travail dans l’urgence, manque de temps, course à l’audience, troncage des sujets, etc.). »
«Les journalistes écrivent librement ce qu’ils sont socialement programmés à écrire.»
" Aujourd'hui on informe plus on fait de la fabrique d’opinion".
Par encore consulté, le site de la journaliste qui intervient dans la vidéo : http://www.jimlepariser.fr
Les édito-journalistes se foutent de la gueule du monde depuis quelques décennies.
Respecter le monde ça ne s'apprend (malheureusement) pas en 1 mois.
Malgré la crise des GJ (Gilets Jaunes) nos édito-journalistes continuent de se foutre de la gueule du monde.
Plus on se fout du monde plus les GJ sont énervés.
Spiral sans fin ?
Les journalistes ne sont pas tous détestés.
Tout est dans le titre. Guide de survie si vous vous retrouvez face à Élise Lucet (si vous êtes patron ou responsable com, sinon faites tourner à votre patron).
"En mai 2016, Aude Lancelin était licenciée sans ménagement de L'Obs après avoir occupé le poste de directrice adjointe de la rédaction pendant deux ans. Cette figure de la gauche payait sa défense d'intellectuels tels qu'Alain Badiou ou Jacques Rancière au sein d'un hebdomadaire ne jurant plus que par la social-démocratie, le management ultralibéral et la défense des intérêts de ses nouveaux actionnaires majoritaires – à savoir Pierre Bergé, Xavier Niel et Mathieu Pigasse"
« Au-delà du cas Joffrin, la critique des médias n'est pas un sport très répandu chez mes confrères. Ça passe souvent pour un manque de « confraternité ». On entend souvent ce terme-là, que je n'ai pour ma part jamais compris. Si vous êtes charcutier, devez-vous vous sentir solidaire d'un confrère qui mettrait de la viande avariée dans ses saucisses ? C'est très curieux comme idée. »
« Ces gens-là ont un tout autre rapport à la presse qu'un Robert Hersant ou un Serge Dassault, qui ont pourtant longtemps fait pousser des cris d'orfraie à la gauche. Il ne s'agit plus de s'offrir un titre pour soutenir tel ou tel camp, on est passé à un autre âge de la propagande, plus insaisissable, plus dangereux par conséquent. Au sens large, il s'agit en effet d'imposer une vision libérale du monde, où la casse sociale la plus sordide se voit réenchantée en modernité ubérisée, de promouvoir un monde fluide, pseudo-innovant, sans alternative. Il s'agit également d'infuser dans le milieu du journalisme de nouvelles méthodes de « management », importées d'autres univers, comme celui de la banque. Personnellement je parlerais de saccage. »
« En mai 2016, Aude Lancelin était licenciée sans ménagement de L'Obs après avoir occupé le poste de directrice adjointe de la rédaction pendant deux ans. Cette figure de la gauche payait sa défense d'intellectuels tels qu'Alain Badiou ou Jacques Rancière au sein d'un hebdomadaire ne jurant plus que par la social-démocratie, le management ultralibéral et la défense des intérêts de ses nouveaux actionnaires majoritaires – à savoir Pierre Bergé, Xavier Niel et Mathieu Pigasse »
« sous couvert d'éradication de la radicalité politique, on a promu un libéralisme lui-même extrêmement radical, dont les représentants intellectuels avancent masqués, prétendant faire preuve de modération, voire de neutralité.
Un phénomène politique comme Emmanuel Macron est l'émanation politique directe de cette presse-là, prétendument neutre et « objective », ni-de-droite-ni-de-gauche, mais qui mène en réalité des opérations idéologiques très agressives. »
« On nous vend un affadissement généralisé des contenus intellectuels et la fin des « grands récits » – en réalité c'est totalement faux. Dès qu'on introduit une idée radicale sur la place publique, tout le système se réveille et s'offusque, allant jusqu'à couper des têtes – dont la mienne. Si les idées dérangent à ce point, c'est qu'elles ont encore une puissance. »
« Dans la mesure où les vrais opposants n'ont en réalité que très peu droit à la parole, ou même pas du tout, le système sécrète de faux rebelles. Ce n'est pas nouveau. Le succès de ce qu'on a appelé les « nouveaux philosophes », à partir de la fin des années 1970, vient de là. Un tel logiciel de pensée a permis pendant quarante ans de prendre des postures engagées, de recycler l'esprit soixante-huitard, tout en adoptant des positions en réalité totalement conformes à l'ordre établi – en tenant le plus possible à distance la question de l'injustice sociale par exemple. »
« je ne crois pas que les gens soient inaptes à s'élever au-dessus du niveau de BuzzFeed. Pas du tout. Je suis au contraire persuadée que les directeurs de journaux sont beaucoup plus bas de gamme dans leurs goûts que les lecteurs. Quand je dis qu'ils regardent The Voice, c'est vrai ! Dans la hiérarchie des journaux, vous avez désormais des gens qui n'ouvrent pas un livre. »