7823 liens privés
Quand une entreprise française Yves Rocher enfonçait Navalny.
" Je l’ai assisté comme avocat, pendant plusieurs années, quand nous avons déposé plainte à Vannes (Morbihan), siège de l’entreprise Yves Rocher, contre laquelle nous avions agi avec Alexeï Navalny pour « dénonciation calomnieuse ». La direction d’Yves Rocher en Russie avait en effet accusé à tort Alexeï Navalny de malversations auprès des autorités russes de façon servile et complaisante, simplement pour complaire à Poutine.
Cela avait permis au régime de le persécuter avec une grande brutalité et de l’incarcérer grâce à un dossier totalement fabriqué et artificiel. L’une des procédures pour lesquelles il a été emprisonné quand il est revenu à Moscou [en 2021 – ndlr] est d’ailleurs celle initiée par Yves Rocher.
"
" J’ai eu l’occasion de le rencontrer à plusieurs reprises, en France ou à Berlin, notamment en octobre 2020, avec l’actuelle secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, qui était à l’époque rapporteuse spéciale des Nations unies. Ce qu’il me reste en mémoire, c’est l’incroyable dignité de cet homme. Pas un mot de plainte. Une grande délicatesse à l’égard de tous. C’était quelqu’un de courageux, mais pas courageux à mi-temps. Alexeï Navalny était un juste.
Il faisait partie de cette petite communauté portée par une forme de grâce, d’hyper-lucidité et par quelque chose de tragique. Il était l’expression de ce qu’il peut y avoir de plus paroxystique dans l’engagement : le sacrifice de soi contre l’injustice. Cela fait partie des rencontres très rares que l’on fait dans une vie."
" Ce qu’Alexeï Navalny continuait de dire, y compris dans un sourire et avec un air bravache, même enfermé à l’autre bout de son pays, c’est qu’il y aura toujours une alternative. Il se battait contre le fatalisme de la résignation, qui est une malédiction aujourd’hui du peuple russe. Même enfermé, il représentait un menace pour Poutine. "