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Deux extraits (le reste vaut la lecture bien sûr) :
« Durant le confinement imposé par la pandémie, l’interruption brutale de la plupart de nos routines a modifié notre perception du monde et de son rythme d’évolution. En temps ordinaire, nous nous sentons constamment décalés par rapport à je ne sais quelle dynamique vraie qu’aurait en propre la réalité: nous avons toujours l’impression de manquer quelque chose de la course que le monde fait avec lui-même, de stagner dans un retard à la fois culpabilisateur et impossible à combler. Mais pendant la pause à grande échelle que nous avons vécue, nous sommes en quelque sorte devenus «synchrones» avec le monde. Pour une fois, il ne nous devançait pas. L’histoire s’était apparemment mise en hibernation. »
« l’individu peut désormais façonner son propre accès au monde depuis son smartphone [...] Il bâtit une sorte de monde sur mesure, de «chez-soi idéologique», en choisissant les communautés qui lui correspondent le mieux. [...] Se mettent ainsi en place ce que Tocqueville appelait des «petites sociétés», ayant des convictions et des pensées très homogènes, chacune choisissant sa cause: ces sortes de clans ne sont nullement des lieux de réflexions ou de débats contradictoires [...], mais les chambres d’écho des pensées collectives de groupes particuliers. »
Je recopie les extraits ici :
ici dans le VIe, ont parmi leurs clients des politiques et des hommes d'affaires qui passent par une conciergerie de luxe. «On m'a proposé de choisir parmi 19 restaurants, uniquement dans des arrondissements huppés»,
non loin d'un tribunal parisien, le midi, un restaurant accueille sa clientèle traditionnelle : des policiers et magistrats
Le chef est moins stressé. «Bien sûr, on craint d'être dénoncé par des jaloux, mais en fait, les policiers du coin sont au courant, ils ferment les yeux», glisse-t-il.
Dans le XVIe arrondissement, il faut en revanche se montrer bien plus discret pour avoir la chance de s'asseoir dans ce restaurant recommandé par une connaissance. ... En entrant, donnez juste votre prénom et surtout rien d'autre devant les clients qui attendent pour la vente à emporter.»
«Aujourd'hui, c'est plein, désolé vous êtes un peu serrés», s'excuse le propriétaire. C'est peu dire. On s'assoit sur une confortable banquette, mais engoncé entre deux tables espacées d'une vingtaine de centimètres de la nôtre.
Nous sommes ici entre habitués qui n'hésitent même pas à griller une cigarette, appellent le patron par son prénom, se tutoient et sont ravis de pouvoir déjeuner dans leur «cantine».
«On est bien contents de manger ici, reconnaît un financier, venu avec cinq de ses collègues. On n'en pouvait plus de manger des sandwiches.» Ils ont eu vent de la combine par un concurrent d'une boîte spécialisée dans l'investissement immobilier ... l'un des financiers qui s'allume une cigarette. «On est dans la clandestinité déjà donc un peu plus, un peu moins…» lâche le patron. Lui non plus n'a jamais fermé.
les policiers n'ont pas fait de la traque des restaurants clandestins une priorité. «On n'a même aucune consigne à ce sujet et on n'organise aucun dispositif ou aucune patrouille spécifiques pour ce type de faits», avance un commissaire parisien.
" le gouvernement en est convaincu : cette mesure est indispensable pour réduire au maximum toute tentative d’interaction conviviale. « C’est plus compliqué de faire un apéro au boulot à 17 heures qu’à 19 heures », résume un conseiller ministériel. « Le couvre-feu à 18 heures […] permet de s’attaquer à un virus qui est un virus social », a également indiqué le délégué général de LREM Stanislas Guerini, évoquant lui aussi la nécessité de « contrer l’effet apéro ». "
Nous sommes gouvernés par des guignols.
Signal permet désormais les appels et messages de groupe.
Prêt pour un troisième confinement ! (ou pas)
« Afin d’organiser au mieux la sortie des habitants, la Métropole de Lyon annonce ce jeudi le lancement d’un urbanisme tactique "en adéquation avec les enjeux sanitaires et de sécurité des usages". Le président David Kimelfeld veut que "la question des déplacements soit traitée en amont de cette phase de sortie progressive de confinement" car selon lui, il faudra à tout prix éviter "de trop grandes concentrations de population, comme par exemple dans les transports en commun".
Cela passera par "une utilisation encore plus importante du vélo, [...] ou de la marche à pied", poursuit David Kimelfeld. »