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Article du 20 novembre 2023
La victoire de Javier Milei prouve que le radicalisme de marché libertarien est un matériau que l’extrême droite peut mobiliser aisément pour renouveler son idéologie. Et que ce matériau présente pour elle une opportunité, compte tenu de la situation économique et sociale.
Lors de la conférence annuelle du bitcoin à Nashville, Donald Trump a été ovationné alors qu’il a multiplié les promesses pour la communauté des fans de crypto-actifs. Une évolution qui renforce la convergence entre ce milieu et l’extrême droite.
Puis
après la récente hausse du bitcoin, les milieux cryptos ont beaucoup d’argent à investir pour soutenir un candidat qui, en retour, réaliserait leurs rêves de dérégulation et de légitimation du bitcoin. Selon le Wall Street Journal, la plateforme Coinbase Global a versé 170 millions de dollars à la campagne de l’ancien président.
Puis
les cryptos ont clairement pris, depuis 2020, un aspect politique indéniable. Ce sont des actifs désormais ouvertement prisés et défendus par les extrêmes droites. En France, en 2022, Éric Zemmour avait prononcé un discours de soutien à cette industrie, accompagné d’un programme de dérégulation.
Au Salvador, le président Nayib Bukele, proche des milieux cryptos états-uniens, a développé un régime ultra-sécuritaire fondé sur l’adoption du bitcoin comme monnaie officielle. En Argentine, Javier Milei a permis la ratification de contrats et certains paiements en bitcoin.
Puis
Cette stratégie permet de défendre des positions encore plus radicales sur le plan économique qui ravissent les plus riches de la planète : retrait massif du rôle de l’État, développement de la marchandisation de la société, dérégulation des marchés, destruction de toutes les protections sociales
Pour Trump, c’est un angle d’attaque qui permet de saisir du mécontentement à l’encontre de la gestion de Joe Biden, qui a basé sa politique de croissance sur l’intervention de l’État. Mais c’est aussi un moyen de s’attacher le soutien de milliardaires qui défendent cette vision libertarienne. Aussi est-ce dans ce cadre qu’il faut comprendre la montée de cette extrême droite techno incarnée, entre autres par Elon Musk, et qui est clairement derrière Donald Trump.
Puis
La communauté crypto, désormais obsédée par la valorisation de son portefeuille d’actifs et rétive à toute forme de régulation, est l’exemple même de cette convergence entre libertarianisme et extrême droite.
Puis
Trump reprend ici l’idée d’une sénatrice du Wyoming, Cynthia Lummis, qui a déposé une proposition de loi visant à créer une réserve d’un million de bitcoin (environ 64,5 milliards de dollars) sur cinq ans, que le gouvernement états-unien garderait pendant au moins vingt ans. Les fonds seraient gérés par le Département du Trésor.
Cette proposition serait évidemment une bénédiction pour l’industrie et les possesseurs de cryptos. Comme le nombre de bitcoins est limité et que la création de nouvelles unités est très faible, les rachats du Trésor états-unien provoqueraient sans doute de nouvelles envolées des prix. L’État y perdrait des plumes, mais les investisseurs feraient de beaux bénéfices, qu’ils pourraient réinvestir dans d’autres cryptos.
Le marché « libre » serait alors soutenu par la première puissance économique du monde, disposant de fonds en dollars quasi illimités. Il s’agirait évidemment d’une subvention géante aux cryptos.
La conversion au bitcoin de Donald Trump est donc sans doute plus qu’une simple lubie d’un ancien président épaté par des NFT de lui-même. C’est le signe d’une évolution interne au capitalisme contemporain où l’extrême droite autoritaire, xénophobe et réactionnaire apparaît comme une solution pour certains secteurs économiques. Une évolution qui ne se limite pas aux États-Unis.
Contrairement à ce que le discours dominant avait vendu aux épargnants, les cryptos ne sont pas des actifs « défensifs » contre l’inflation, capables à la fois de profiter des politiques accommodantes des banques centrales et du durcissement monétaire. Ce ne sont que des actifs hautement spéculatifs qui profitent des afflux monétaires et de la crédulité des investisseurs.
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Le bitcoin n’est pas une monnaie « libre », la « finance décentralisée » [...] n’est qu’une résurgence de la finance la plus archaïque
Je n'ai jamais vraiment douté de ça.
Particuliers ou entreprises russes « essaient évidemment de convertir leurs roubles dans les crypto-actifs », a relevé Mme Lagarde, notant que les volumes de roubles convertis atteignaient un niveau particulièrement élevé depuis les sanctions imposés par les Occidentaux.
Ne pas faire d'émission qui s'interroge sur le Bitcoin :
https://twitter.com/salomesaque/status/1473356154864549898
" La Chine ambitionne d'être le premier grand pays à émettre une monnaie numérique souveraine. Les tests commencent à grande échelle dans ce pays où le paiement mobile est déjà populaire. Le mois dernier, dans 10.000 boutiques de la ville de Suzhou, à l'ouest de Shanghai, des clients ont pu payer en e-yuan. "
« Et parallèlement et proportionnellement, les serveurs de transactions en euros ? Certainement moins mais ça doit faire pas mal aussi. »
Le Bitcoin demande beaucoup d’énergie lors de la création de la monnaie (minage), c'est une volonté des concepteurs de l'architecturer ainsi. C'est ça nature on pourrait dire (pas de consommation d’énergie élevée, pas de création de Bitcoin). Et plus le temps avance plus l'unité Bitcoin demande d’énergie pour être créé.
Les transactions quant à elles, qu'elles soient en euros ou Bitcoin, consomment de la ressource par nécessité (pour l'échange d'informations), elles ne sont pas volontairement basées sur un principe de consommation de la ressource.
Ah ah ! donc le patron de MtGox « confondait l'argent de ses clients avec celui de son entreprise »
« Les fonds des clients auraient donc parfois été utilisés pour couvrir des coûts d'exploitation : loyer, gadgets high-tech, voiture importée de Grande-Bretagne »
J'avais pas suivis le dénouement de l'affaire, donc les histoires de piratage c'était du pipeau ?