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Ces deux études qui montrent que l'ascenseur social est totalement en panne en France - marianne.net
« Selon cette étude, au niveau actuel de mobilité sociale d’une génération à l’autre, il faudrait en moyenne six générations aux enfants des 10% des Français les plus pauvres pour atteindre le revenu moyen du pays. En Europe, seule l’Allemagne (à égalité) et la Hongrie (pour qui ce chiffre s’élève à 7 générations) sont si rigides dans le temps. A titre de comparaison, la même évolution ne prend que deux générations au Danemark, trois en Espagne, et quatre en Belgique. »
« La France, parmi les pays où la reproduction des élites est la plus forte
En règle générale, l'enquête de l'OCDE a montré que naître à un extrême ou à l'autre de l'échelle augmentait nettement les chances d'y rester toute sa vie. "Ceux qui viennent de familles au bas de l'échelle n'ont que peu de chances de monter, le "plancher collant" les empêchant d'évoluer d'une génération à l'autre", décrivent les auteurs. "Dans le même temps, ceux qui sont nés dans des familles riches ont beaucoup moins de chances de descendre dans la hiérarchie sociale, bénéficiant d'un 'plafond collant'". »
"plancher collant" vs "plafond collant"
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Rien à ajouter. Bonne analyse.
J’aimerais que ces personnes ne se laissent pas berner par Nutella/la grande distribution/le capitalisme productiviste.
Ça me rappelle la sortie du nouvel IPhone quand des gens viennent en avance devant la boutique et se précipitent pour acheter le nouveau modèle à l'ouverture. Pour les IPhone, les victimes (acheteurs) sont peut-être sociologiquement moins identifiables (?).
Dans leur cas j'aurais plus de mal à ne pas me moquer d'eux par contre.
<spoiler copié-collé de la conclusion>
« Toujours est-il que pour répondre à ma question de départ, "que devient l'argent des pauvres ?", toujours sans souci d'exhaustivité, on peut dire qu'il y en a une partie non négligeable qui revient à ceux et celles qui savent exploiter la misère d'autrui. Alors que l'on braque le regard sur les dépenses des pauvres, laisser un peu de côté les dépenses volontaires et s'intéresser aux dépenses contraintes ne ferait pas forcément de mal au débat public. Il y a quelques très sérieuses questions à poser. Avec des réponses qui ne feront sans doute pas consensus. Mais ça vaut le coup d'ouvrir la discussion. »
« Arrêtons de nous cacher derrière notre petit doigt, on reste dans un système de domination de groupes sociaux par d’autres. Curieusement, on ne se demande pas qui est propriétaire du capital culturel, comment ses membres le conservent, avec quelles stratégies scolaires notamment. On le voit dès qu’on soulève la question de la démocratisation de l’école: essayez d’assouplir un tout petit peu la compétition scolaire ou de toucher à un cheveu de leur emblème, les «grandes écoles», et la réaction est immédiate. Ces classes diplômées ressortent leurs pancartes sur la complainte du niveau scolaire, en se servant de pseudo-intérêts des classes populaires pour justifier leur conservatisme. Le tour est joué. »