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C'était écrit d'avance, mais pour mémoire je met ici.
« Quelle semaine pour l’exécutif ! Avec sa loi sur l’agriculture et l’alimentation il aura cédé aux lobbys, renoncé à ses promesses de monde nouveau, et plongé à pieds joints dans la gadoue des renoncements. Ce texte devait concrétiser le « make our planet great again » lancé avec superbe, à la face du monde entier, par le président Macron, après la sortie des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat. »
« On a mesuré l’étendue du « fantasme » pendant l’examen de la loi. Les avancées les plus attendues sont devenues des reculs. Le plus frappant concerne le glyphosate, en raison de la gravité du sujet, mais aussi parce qu’Emmanuel Macron s’était personnellement engagé sur le sujet, pendant sa campagne, puis face aux instances européennes. Cet herbicide classé « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé devait être interdit en France dans les trois ans.
Fort de cette assurance, le député LREM Matthieu Orphelin (proche de Nicolas Hulot) avait proposé un amendement qui inscrivait cette disposition dans la loi. Amendement repoussé par 63 voix contre 20, sur intervention de Richard Ferrand, le président du groupe des « marcheurs », qui ne pouvait l’avoir décidé sans la demande du ministre de l’agriculture, ni le feu vert de l’Élysée. Les députés France insoumise, communistes et socialistes auraient pu faire la différence, mais ils dormaient pendant cette séance de nuit, et n’étaient représentés que par une poignée de députés ! »
[[ En ce qui concerne les députés France Insoumise, socialiste "qui dormaient", voir : https://francoisruffin.fr/glyphosate
« L’enjeu de cette folle semaine est là et il dépasse de loin la personne emblématique de Nicolas Hulot. À ne plus courir que sur une jambe, alors qu’il avait promis de dépasser les clivages en incarnant en même temps la gauche et la droite, Emmanuel Macron est en train de répéter la faute majeure de François Hollande. Contrairement à ce qu’il affirme, et qui faisait sa force, il fait le contraire de ce qu’il avait promis. C’est ce bilan qui s’inscrit lourdement dans son action. Nouveau monde ou pas, le voilà qui s’est placé dans la lignée de ses prédécesseurs, tous assis sur un siège éjectable, et qui furent tous éjectés. »
« Quel bilan ! L’interdiction de diffuser des publicités pour l’alimentation transformée, facteur d’obésité ? Repoussée. L’interdiction du broyage des poussins vivants ? Retoquée. L’interdiction de la castration à vif des porcs ? À la trappe. L’interdiction de l’élevage hors sol des poules pondeuses ? Rejetée. L’interdiction des épandages de pesticides près des habitations ? Refusée. »
« il ne faudra pas moins que toute la force d'innovation de nos sociétés pour contenir le dérèglement climatique. Mais ce serait une grave erreur de croire que la seule innovation technologique suffira à freiner l'effondrement de la biodiversité, le réchauffement climatique et leurs conséquences pour la vie humaine. Nous n'avons d'autre choix que celui de la sobriété. Dans les transports notamment, la fascination grandissante pour la voiture nouvelle génération, connectée puis autonome, oblitère la nécessaire réduction de la place du véhicule individuel dans nos sociétés et légitime la prédation à l'égard de nos ressources minérales. La voiture ne peut plus être le mode unique de désenclavement des territoires. La sobriété, c'est donner la priorité aux alternatives: train, transports en commun, vélo ou autopartage. »
On a pas la blitzkrieg [1] de Filion, à la place on a celle de Macron, rien d'étonnant, mais c'est finalement quasi identique sur les sujets économiques.
Pour rappel voilà ce que Filion promettait au grand capital pendant la campagne :
https://www.youtube.com/watch?v=s4Z2ahTnReg
Voilà ce que Macron a déjà fait :
- abrogation de la durée légal du travail (fait, me semble t-il)
- renvoi à la négociation dans les entreprise (fait)
- nouveau code du travail (fait)
- réforme de la fiscalité du capital (fait ?)
- réforme de l'assurance chômage (en cours)
Vive la démocratie \o∕
Analyse du discours et du message de E. Macron à Davos.
Éclairant. Merci pour ce travail.
« « Je croyais faire partie d’un collectif où chaque personne est entendue, mais c’est l’inverse. Nous avons été des marionnettes, le temps de l’élection. Une fois que tout est terminé, ils n’ont plus besoin de nous », accuse cette mère au foyer qui s’est investie à 200 % dans la campagne »
Mais bon sang de bon sang comment ces militants ont pu être naïf à ce point !
« Pendant que le gouvernement fait croire dans son discours officiel à un engagement fort, c’est une toute autre position qu’il défend devant le Conseil européen, à qui il propose d’alléger les obligations en matière d’énergies renouvelables. »
Macron, encore un président qui fait le contraire de ce a quoi il s'est engagé.
Je me demande quelle place peut tenir Hulot avec de telles engagement au niveau européen.
Aide à l'achat :
- voiture électrique : 2016 : 6000€ | 2017 : 6000€
- moto électrique : 2016 : 1000€ | 2017 : 900€
- vélo électrique : 2016 : 200€ | 2017 : 0€
Ouai arrêtons de déconner, parce que faudrait pas trop que le vélo se développe non plus hein.
(chiffres 2017 prennent effet en février 2018)
« Les militants d’En Marche! se prononcent [ce 30 juillet] sur les statuts de leur futur parti. Comités locaux sans pouvoir, direction ultra-puissante : le parti, où l'absence de démocratie est assumée, s'annonce très centralisé. Des militants attaquent les textes en justice. »
« 75 % des membres du Conseil national sont des référents départementaux, nommés par la direction nationale, ou des élus, élus par le peuple, certes, mais après avoir été choisis par la commission nationale d'investiture qui dépend directement du bureau exécutif » »
« « Nous aurions voulu élire les référents plutôt que de se les voir imposer par le national, que ce soient des binômes paritaires plutôt qu’une seule personne, que les instances nationales soient élues. Et aussi que l’on mette en place la “civic-tech”, des outils de collaboration entre comités locaux, des plates-formes pour inventer un nouveau type de démocratie. » À la réception du projet de statuts, c’est le désenchantement. « La défiance envers les adhérents était à tous les étages, explique le “marcheur”. Ils voulaient supprimer les baronnies des partis traditionnels ? Ils les remplacent par une aristocratie de droit divin ! Les adhérents ne sont pas un tiers état, nous sommes un “quart état” ! » »
« [...] , il y a une absence totale de contrôle des adhérents sur les dirigeants », analyse Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques à Paris I. »
« « Nous sommes donc dans un système très centralisé, néogaulliste, quasi militaire, fait pour défendre une personne », juge Frédéric Sawicki, qui fait même un parallèle avec « le PC [le Parti communiste] de la grande époque, où les permanents étaient payés pour s’assurer que les militants restaient dans la ligne ». »
Le premier ministre Édouard Philippe est ancien directeur des affaires publiques chez Areva. Il avait pour travail de convaincre les parlementaires de l’intérêt du nucléaire. Suite à cela il est lui-même devenu parlementaire à l'Assemblée nationale où il a continué son travail de lobbyisme.
Il a voté contre la loi de transition énergétique (2015), contre la loi sur la biodiversité.
Contre la loi de séparation bancaire (2013), contre la loi sur la transparence de la vie publique (2013), contre la loi sur la fraude fiscal (2013), contre la loi sur le cumul des mandats (2013), contre la loi sur l'égalité réel entre homme et femme (2015). Il s'est également prononcé favorable aux gaz de schiste.
(source : Silence n°458 été 2017)
Pas étonnant. Sur le seul vrai sujet : l’économie, ils sont totalement et idéologiquement d'accord.
Si ils s'opposaient à Macron se serait une opposition de façade. Autant ne pas s'opposer (en plus c'est plus honnête de leur part).
Et cette image (dont on ne sait pas vraiment d’où elle sort) :
([Edit] image tirée du Canard Enchaîné https://links.nekoblog.org/?JQdjcA )
https://pbs.twimg.com/media/DBqFeGVXYAIg-CQ?format=jpg
Mais c'est tout à fait probable que Sarkosy pense et ai dit ça.
Perso j'ai un peu le même avis. Je pensais Sarkosy très bon sur certaines choses. Notamment dans l'art d'avoir convaincu les gens de voter pour lui, de soutenir son programme et de représenter "un avenir". Mais il faut avouer que dans cet art de la persuasion/manipulation/séduction/... (appelons ça comme on veut), Macron est largement meilleur que Sarkosy.
Macron c'est celui qui va continuer d'organiser la régression sociale, tout en ayant le soutien et l'assentiment de la population.
C'est juste dingue mais ça marche, les gens ont tellement été préparés par 30 ans de discours néolibéral et aussi et surtout ils ont tellement besoin de croire...
Croire en un homme, à un projet, à une dynamique, avoir un peu d'espoir quoi.
En ce sens là Macron (comme bien d'autres en leur temps), à un boulevard, si il est intelligent et bien entouré (c'est le cas) il peut arriver à faire passer à peu à peu près n'importe quelle cochonnerie tout en ayant le soutien "des gens" et sans risquer qu'une contestation monstre se lève dans le pays.
C'est terrifiant quand on comprend ce qui se joue. Mais on est dans le champ de la croyance (vs le rationnel), et face à la croyance je vois pas ce qu'on peut faire.
Ma seule question dorénavant, c'est combien de temps Macron va-t-il réussir à maintenir ce sentiment contre toute rationalité ?
(via https://links.nekoblog.org/?xc51ug)
[Edit] le mot savant pour décrire ce dont je parle au dessus est "état de grâce"
« Entre fables et vieilles recettes, il n’y a rien de foncièrement innovant dans les réformes promises par le gouvernement, bien au contraire. »
« Dans la «nouvelle» croissance, les individus sont supposés devoir changer de profession plusieurs fois au cours de leur vie, ce qui implique qu’ils soient formés pour pouvoir rebondir après la perte de leur emploi. On contraste habituellement la nouveauté radicale de cette situation avec la stabilité de l’emploi à vie qui aurait caractérisé la période de l’après-guerre.
En fait, indépendamment de la réalité statistique de cette histoire, il est intéressant de noter qu’elle était déjà racontée dans The Good Society, le livre écrit par Walter Lippmann en 1937 dont la parution en France donna lieu à un colloque considéré comme celui de la fondation du néolibéralisme. »